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Syrie : Bachar el-Assad prône une désescalade
Mis à jour le 10/07/2012 à 18:08 | publié le 10/07/2012 à 18:02
Bachar el-Assad lors d'une interview, le 3 juillet à Damas.
Kofi Annan a présenté à l'Iran une nouvelle «approche» de la crise.Avant de rendre compte au Conseil de sécurité de l'ONU de sa mission en Syrie, Kofi Annan s'est entretenu mardi avec les dirigeants iraniens à Téhéran puis irakiens à Bagdad d'une nouvelle «approche» pour réduire la violence.
L'idée lui a été proposée la veille par Bachar el-Assad lors de sa rencontre avec le médiateur international de la crise syrienne. Elle reposerait sur «une approche graduelle» visant à une désescalade des tensions. Dans les points chauds du conflit, les rebelles se verraient offrir une voie de sortie sécurisée vers des zones moins violentes, afin de réduire les points de friction entre l'armée et les insurgés.
«On cherche à passer du respect impossible du cessez-le-feu à quelque chose qui ressemble plus à une cessation localisée de la violence, sans nécessairement exiger un désarmement des insurgés», observe un diplomate occidental à Damas. L'étape suivante étant, selon lui, «d'engager les uns et les autres dans un début de processus politique, puisque dans le gouvernement syrien un ministre, Ali Haïdar, est désormais en charge du dialogue avec l'opposition». Celle-ci, en revanche, s'oppose à un tel dialogue avec le régime.
Navires russesEn Iran, pays allié de Damas qui peut jouer «un rôle positif», Kofi Annan a clairement mis en garde contre le «risque de voir la crise échapper à tout contrôle et s'étendre à la région». Les États-Unis, la France et les pays du Golfe refusent d'inclure Téhéran dans le règlement du conflit. Pour l'opposition, qui a critiqué la rencontre Annan-Assad, l'échec de la mission du médiateur international appelle désormais une action internationale urgente et des mesures contraignantes de l'ONU pour faire cesser la répression.
De son côté, Moscou, l'autre allié de Damas, a annoncé qu'un groupe de navires de guerre, avec à sa tête un bâtiment de lutte anti-sous-marine, a quitté mardi Severomorsk, près de Mourmansk, pour le port syrien de Tartous, seule base navale russe en Méditerranée. Dans le même temps, quatre autres navires de guerre russes entraient en mer Égée au sortir de la mer Noire. Leur destination finale n'est pas connue. La Russie, qui reçoit cette semaine des représentants de l'opposition, a appelé à une prochaine réunion du «Groupe d'action» sur la Syrie.
Sur le terrain, les forces loyales à Assad ont bombardé mardi sans répit Rastane, à 160 km au nord-ouest de Damas, la ville d'où est originaire le général Manaf Tlass, haut dirigeant de la garde républicaine, qui a quitté la Syrie la semaine dernière. Mais pas par la Turquie, comme l'a annoncé l'opposition. Plutôt par Beyrouth, au Liban. Le général Tlass n'a pas encore annoncé son ralliement à l'opposition. «Il a besoin d'un peu de temps avant de parler», nous a déclaré son frère, Firas.