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Les proches de Fillon le pressent de se déclarer
Publié le 28/06/2012 à 19:54
François Fillon, le 11 juin à Paris, à son arrivée à l'Assemblée nationale pour le déjeuner de l'UMP. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
L'ex-premier ministre pourrait annoncer sa candidature à l'UMP d'ici une dizaine de jours.Le vrai faux suspense sur la candidature de François Fillon à la présidence de l'UMP pourrait s'achever d'ici une dizaine de jours. Son entourage n'en dit pas plus, ni sur la date de cette déclaration ni sur la forme qu'elle prendra.
Dans l'interview qu'il a donnée au
Figaromercredi, Laurent Wauquiez a souhaité que l'ancien premier ministre se déclare vite. «Une candidature avant la fin de l'été serait souhaitable pour maintenir l'unité, a expliqué le leader de la Droite sociale. Nous avons besoin de refixer un cap et d'éviter les querelles. François Fillon est le mieux à même pour nous y aider.»
Cet appel traduit un sentiment dominant chez les fillonistes, qui pressent leur champion de sortir de son silence. Valérie Pécresse, qui s'est également prononcée pour lui, considère aussi qu'il ne peut pas laisser Jean-François Copé avancer ses pions sans réagir.
Le secrétaire général de l'UMP n'a pas chômé depuis la défaite aux législatives. Le soir même, il annonçait la mise en place des «mouvements» au sein du parti, dans la perspective du congrès de novembre. Mardi, il a réuni pour la première fois le collectif chargé de «rénover» les valeurs de l'UMP.
Entre-temps, son ami Christian Jacob a été réélu haut la main président du groupe UMP à l'Assemblée. Il a obtenu 117 voix contre 63 à Xavier Bertrand, l'un des premiers ténors du parti à avoir affiché son soutien à François Fillon.
Bien sûr, l'équation personnelle de Christian Jacob a pesé pour beaucoup dans sa réélection, mais sa victoire ne peut que bénéficier à Jean-François Copé, qui avait milité pour lui. Quant à l'échec de l'ex-ministre du Travail, il ternit un peu l'aura de Fillon, dont la cote d'amour est restée élevée chez les députés durant tout le quinquennat. Même si l'ancien chef du gouvernement s'est bien gardé de prendre publiquement position en faveur de Bertrand, ce dont l'intéressé se plaint d'ailleurs en privé.
Le premier cercle filloniste ne s'émeut guère des impatiences de ses partisans. «On sait bien que Copé en profite pour dire que Fillon hésite, et que son silence est une nouvelle preuve de son caractère velléitaire, mais ça n'entame en rien la confiance de nos soutiens, affirme-t-on dans l'entourage de l'ex-premier ministre. On va entretenir encore un tout petit peu le suspense.» La succession d'interviews de figures de l'UMP qui choisissent François Fillon sert ses plans. «Ça montre bien que sa candidature sera une candidature de rassemblement», sourit-on autour de lui.
En attendant, le débat sur la défaite aux législatives et à la présidentielle entretient un climat de plus en plus délétère à l'UMP. Au point que Jean-Pierre Raffarin a proposé jeudi sur LCI un «serment de sagesse» dont il serait le garant, avec Alain Juppé. Il n'est pas sûr que cette initiative ramène la paix dans les foyers.
Raffarin a choqué quand il a commencé à se démarquer de la stratégie de campagne de Nicolas Sarkozy dans
Le Monde du 26 avril. Quant à Juppé, il a suscité une certaine ironie lorsqu'il a expliqué au bureau politique la semaine dernière qu'il avait pris la décision de ne pas se présenter aux législatives en son «âme et conscience». «En son âme et sondage, plutôt», a même rectifié à voix haute un insolent.