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Syrie : une centaine de civils ont péri dans les violences
Publié le 23.06.2012, 22h24 | Mise à jour : 23h54
Au moins 97 personnes, en grande majorité des civils, ont péri samedi dans les violences en Syrie où les troupes du régime ont intensifié la répression, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Parmi les morts figurent 65 civils tués dans les bombardements des bastions rebelles, dont une famille de six membres à Deir Ezzor (est), et les opérations sécuritaires dans de nombreuses villes, a précisé l'OSDH. Dix-neuf soldats ont péri dans les combats avec les rebelles dont trois ont été tués, alors que dix militaires qui tentaient de faire défection près de Damas ont été abattus, a ajouté l'ONG. Les troupes du régime syrien ont intensifié leur répression de la révolte et leurs combats contre les rebelles à travers le pays où une centaine de personnes ont péri samedi en grande majorité des civils.
Plus de 1,5 millions de personnes ont besoin de l'aide humanitaireLa veille, 116 personnes avaient trouvé la mort dans les violences, le nombre de victimes approchant la centaine quasiment tous les jours cette semaine. En outre, la Croix-Rouge internationale et le Croissant rouge syrien ont condamné vivement la mort d'un volontaire, qui a succombé à ses blessures par balle reçues la veille à Deir Ezzor, alors qu'il portait un uniforme du Croissant Rouge et apportait des soins de première nécessité. En plus des victimes quotidiennes, plus de 1,5 million de personnes ont désormais besoin d'une aide humanitaire en Syrie et plus de dizaines de milliers ont fui le pays dans les Etats frontaliers notamment en Turquie, selon l'ONU.
Dans le même temps, la Turquie a joué l'apaisement après avoir admis que l'avion de chasse turc abattu la veille par les forces syriennes a pu violer involontairement l'espace aérien de la Syrie. Sur le plan politique, un nouveau gouvernement a été annoncé à Damas au sein duquel l'ancienne garde a été maintenue mais incluant pour la première fois un portefeuille de «réconciliation nationale», même si le régime ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation et l'assimile à du «terrorisme.» Quoiqu'il en soit, ce gouvernement n'a aucune incidence sur la gestion de la crise, les clés du pouvoir étant tenues par le clan du président Bachar al-Assad, déterminé à en finir «à n'importe quel prix» avec la révolte lancée le 15 mars 2011.
Le régime a intensifié ces derniers jours la répression avec le pilonnage sans relâche des bastions rebelles à Homs (centre), Deir Ezzor (est), Idleb (nord-ouest), Deraa (sud) et près de Damas, des assauts et des opérations sécuritaires, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le Conseil national syrien consteste le nouveau gouvernement La révolte contre le régime Assad s'est militarisée au fil des mois en raison de la répression et de l'impuissance de la communauté internationale à mettre fin au bain de sang qui a coûté la vie à plus de 15 000 personnes, en majorité des civils, selon l'OSDH.
Selon le quotidien britannique «The Guardian» , les Saoudiens sont prêts à payer les salaires de l'ASL afin d'encourager les défections au sein de l'armée régulière. La Russie, allié du régime syrien, a signifié à ce dernier qu'il devait faire beaucoup plus d'efforts pour mettre en oeuvre le plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan, resté lettre morte. Occidentaux et Russes, même s'ils conviennent de ce plan, sont divisés sur la manière de régler la crise, les premiers réclamant un départ de M. Assad et des sanctions à l'ONU pour le forcer à appliquer l'initiative de M. Annan, les seconds rejetant toute ingérence étrangère dans ce pays.
En pleine violence, le régime a annoncé un nouveau gouvernement où restent en place le «faucon» de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, le ministre de l'Intérieur Mohammad Ibrahim al-Chaar et son collègue à la Défense Daoud Rajha, sous le coup de sanctions américaines pour son rôle présumé dans la répression.
Le chef du Conseil national syrien (CNS), la principale formation de l'opposition, Abdel Basset Sayda, a dénoncé ce gouvernement comme une nouvelle duperie et réitéré son appel au départ de M. Assad. «C'est le clan (d'Assad) qui gouverne. Il n'y a aucun véritable changement».