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L'ONU autorise le déploiement de 300 observateurs en Syrie
Mis à jour le 21/04/2012 à 19:28 | publié le 21/04/2012 à 18:03 Un jeune manifestant participe vendredi à une marche anti-régime dans la province d'Idlib, en Syrie.
Le Conseil de sécurité a voté samedi à l'unanimité une nouvelle résolution portant sa mission d'observation en Syrie de 30 à 300 membres. Ils vont surveiller le cessez-le-feu, quotidiennement bafoué.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté samedi à l'unanimité une résolution - la 2043 - autorisant l'envoi de 300 observateurs en Syrie pour surveiller un cessez-le-feu déjà sérieusement compromis. Le respect de ce dernier est «clairement incomplet», a jugé le Conseil.
Les 300 observateurs militaires non armés doivent être déployés «rapidement» et «pour une période initiale de 90 jours», selon ce texte co-parrainé notamment par la Russie, la France, la Chine et l'Allemagne. Cependant, il faut d'abord que le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, détermine si «la consolidation» du cessez-le-feu permet ce déploiement. Pour l'instant, le cessez-le-feu instauré officiellement le 12 avril est régulièrement violé.
Le nombre et la composition de la «composante civile» de la mission ne sont pas précisés dans la résolution. L'envoi des 300 observateurs est en outre défini comme un «déploiement initial», laissant la possibilité d'augmenter leur nombre. Samedi dernier, le Conseil avait adopté une première résolution autorisant l'envoi en Syrie d'une équipe préliminaire restreinte de 30 observateurs. Huit de ces derniers étaient samedi dans la ville de Homs, épicentre de la répression du soulèvement contre Bachar el-Assad.
Plus de 9000 morts depuis 13 mois selon l'ONUCette mission d'observateurs est chargée de surveiller le cessez-le-feu en Syrie et d'aider à faire appliquer le plan de paix en six points du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, qui prévoit aussi un dialogue politique entre pouvoir et opposition, ainsi que la libération des personnes emprisonnées depuis le début de la répression en mars 2011. La crise en Syrie a fait plus de 9000 morts depuis 13 mois selon l'ONU. Les ONG parlent d'au moins 11.000 victimes.
La résolution demande par ailleurs au gouvernement syrien de «veiller au bon fonctionnement» de la mission et notamment de «lui assurer la liberté de circulation et d'accès totale et sans entrave nécessaire à l'exécution de son mandat». Le texte réclame aussi pour les observateurs des communications sans interférence et des garanties de sécurité.
Le texte souligne «la nécessité pour le gouvernement syrien et l'ONU de se mettre d'accord rapidement sur des moyens de transport aériens adéquats» (avions ou hélicoptères) pour la mission. Le protocole conclu jeudi par l'ONU avec les autorités syriennes et définissant les modalités pratiques de la mission des observateurs ne règle en effet pas cette question.
Damas devra aussi respecter «de manière visible et dans leur intégralité» les promesses qu'il a faites à Kofi Annan de retirer ses troupes et ses armes lourdes des villes syriennes.
Un déploiement rapide et «sans entrave» des observateursDans la foulée de l'adoption de la résolution 2043, la Russie appelé le gouvernement et l'opposition syrienne à mettre fin aux violences et à coopérer avec les observateurs qui vont être prochainement déployés sur le terrain. De leur côté, les États-Unis ont menacé de ne pas prolonger la mission des observateurs après les trois premiers mois si la violence continuait entre les parties.
Le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, a quant à lui demandé à ce que les émissaires de l'ONU soient «déployés rapidement et sans entrave», tout en mettant en garde Damas de «toutes les options envisageables» s'il ne respecte pas ses engagements.
Enfin, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne, a salué le vote du Conseil de sécurité, affirmant qu'il répondait aux «demandes du peuple syrien».