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Syrie : 90 morts vendredi, les observateurs impuissants
Publié le 26/05/2012 à 10:25
Des observateurs patrouillent vendredi à Mothamiyat al-Sham, dans la région de Damas.
L'opposition syrienne dénonce «un massacre» après des bombardements à Houla dans le centre du pays qui ont fait plus de 90 morts. Le rôle des observateurs de l'Onu est de plus en plus contesté.
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90 morts à Houla dont 25 enfants Plus de 90 civils, dont 25 enfants, ont été tués depuis vendredi dans des bombardements de l'armée contre la région de Houla, une ville du centre de la Syrie, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) samedi.
Les bombardements ont débuté vendredi midi sur la périphérie de Houla, en particulier sur les villages de Taldo au sud et Tibé à l'ouest, et ils se sont poursuivis jusqu'à l'aube. Samedi, de nombreux habitants de Tibé et Taldo fuyaient vers le centre de Houla par crainte de nouveaux bombardements, tandis que des vidéos amateur mises en ligne sur YouTube montrent des images terribles de cadavres d'enfants gisant par terre.
• Des blindés de l'armée pour la première fois à Alep Des blindés de l'armée sont entrés vendredi pour la première fois depuis le début de la révolte dans les rues d'Alep, deuxième ville de Syrie et théâtre ces dernières d'importantes manifestations inédites contre le régime, rapporte l'OSDH.
Ces blindés circulaient notamment dans les quartiers de Kalassé et Boustane Al-Kasr, où des milliers de personnes participaient aux funérailles d'un jeune homme tué par balles vendredi, toujours selon l'OSDH. Un peu plus tôt, des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour réclamer la chute du régime.
• Pilonnage à la frontière turque Pour la première fois, des hélicoptères de l'armée syrienne ont bombardé vendredi des localités kurdes hostiles au régime de Bachar el-Assad près de la frontière avec la Turquie, faisant une vingtaine de blessés, rapporte l'OSDH.
• Les observateurs impuissants Vendredi soir, le chef de l'OSDH Rami Abdel Rahmane s'était interrogé sur le rôle des observateurs des Nations unies déployés depuis avril pour surveiller le cessez-le-feu signé le 12 avril et largement ignoré. «On parle depuis vendredi midi de bombardements et aucun des observateurs basés à Homs n'a bougé», avait-il déclaré. Le Conseil national syrien (CNS) presse le Conseil de sécurité de l'Onu de convoquer une réunion d'urgence pour examiner la situation à Houla.
Montrés du doigt, les observateurs de l'ONU affirment pourtant que leur présence a des vertus apaisantes, comme l'explique à l'édition papier du
Monde du samedi 26 mai Hervé Ladsous, patron des opérations de maintien de la paix à l'Onu: «Je suis convaincu que la présence des casques bleus a contribué a sauver des vies humaines». Le quotidien du soir rapporte pourtant qu'une blague en vogue dans les rues de Damas résume bien le ressentiment syrien à l'égard des observateurs: «Des habitant d'Homs interpellent un groupe d'observateurs en patrouille: ‘On se fait tirer dessus dès qu'on descend manifester dans la rue', se lamente un syrien. ‘Hé bien, restez chez vous dans ce cas là,' répond le représentant de l'Onu.»
• Manifestations à l'aube à Damas Les militants pro-démocratie avaient appelé à manifester vendredi sous le slogan «Notre prochain rendez-vous, Damas», cherchant à intensifier le mouvement dans la capitale, quadrillée par les agents de sécurité. Plusieurs manifestations ont ainsi eu lieu samedi matin dans les quartiers populaires de Damas pour rendre hommage à l'Armée syrienne libre, formée essentiellement de déserteurs, et appeler à la chute du régime du président Bachar el-Assad.