WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > International
L'ex-premier ministre roumain tente de se suicider
Mis à jour le 21/06/2012 à 09:58 | publié le 21/06/2012 à 09:53
L'ex-premier ministre, âgé de 61 ans, a été transporté d'urgence dans un hôpital de Bucarest.
Adrian Nastase s'est logé une balle dans la gorge quand les policiers sont venus le chercher chez lui, après que la Cour suprême a confirmé sa condamnation à deux ans de prison ferme pour corruption.Premier ministre de Roumanie entre 2000 et 2004, Adrian Nastase a été condamné en janvier à deux ans de prison ferme pour corruption. Mercredi, en appel, la Cour suprême a confirmé ce jugement. Mais quand les policiers se sont rendus, quelques heures plus tard, dans son appartement d'un quartier cossu de Bucarest pour l'emmener en prison, l'ex-chef de gouvernement leur a demandé la permission d'aller chercher quelques livres dans son bureau. Seul dans la pièce, il a alors pris son pistolet personnel pour se tirer une balle dans la gorge.
Blessé, l'homme de 61 ans a été transporté d'urgence dans un hôpital de Bucarest. Un de ses avocats, qui a pu le voir, a assuré qu'il était «conscient et OK». «J'ai vu un homme qui veut lutter pour sa vie», a ajouté Me Cazacu. Selon l'agence Mediafax, il devrait subir une intervention pour sortir la balle de sa gorge.
Un tournant dans la lutte contre la corruptionAdrian Nastase se dit victime d'une procédure politique.
Le procès de l'ex-premier ministre social-démocrate avait débuté il y a plus de trois ans. Adrian Nastase était accusé d'avoir détourné en 2004 plus d'un million et demi d'euros de fonds publics pour financer sa campagne pour l'élection présidentielle, perdue face à Traian Basescu, toujours chef de l'État. Démentant toute malversation, Adrian Nastase s'est toujours dit victime d'une procédure politique.
Mercredi, il est devenu le plus haut responsable politique condamné à ce jour pour des faits de cette nature dans la Roumanie post-communiste. Un «tournant important» dans la lutte contre la corruption, estiment les experts. Entrée en 2007 dans l'Union européenne, la Roumanie fait l'objet d'un mécanisme de surveillance inédit de Bruxelles afin de réformer une justice minée par des années de dictature et de mieux lutter contre la corruption de haut niveau.
Les avocats d'Adrian Nastase ont d'ores et déjà annoncé que leur client allait contester ce jugement auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg. Quoi qu'il en soit, l'ex-premier ministre n'en a pas fini avec la justice roumaine. Il doit en effet comparaître en appel dans deux autres procès. Le premier vise, prévu en décembre, porte sur un héritage controversé. Dans le second, qui lui a valu en première instance d'être condamné à trois ans de prison avec sursis pour chantage, il est accusé d'avoir reçu 630.000 euros de pots-de-vin. Enfin, le nom d'Adrian Nastase a surgi lundi au coeur d'une autre polémique: l'actuel premier ministre, Victor Ponta, qui appartient au même parti, est accusé de plagiat dans la rédaction de sa thèse de doctorat. Or Adrian Nastase, professeur de droit, était le directeur de thèse de Victor Ponta. Ce dernier s'est rendu mercredi au chevet de son prédécesseur.