François Bayrou perd dans son fief béarnais

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François Bayrou perd dans son fief béarnais

Publié le 17.06.2012, 18h22 | Mise à jour : 23h20


François Bayrou, le leader du MoDem, a été battu, dans son fief béarnais, au second tour des élections législatives.

Battu. Elu sans discontinuer depuis 1986, François Bayrou, perd ce dimanche son fief béarnais. Confronté à une triangulaire difficile, avec le maintien des candidats socialistes et UMP, le député sortant n'est pas parvenu à l'emporter dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques au second tour des élections législatives. La candidate socialiste, Nathalie Chabanne, est élue avec 42,78% des voix, devant François Bayrou qui rassemble 30,17% des suffrages et de son concurrent de l'UMP, Eric Saubatte (27,04%). Une défaite du leader du MoDem qui n'est pas sans rappeler les élections municipales de 2008. Il avait alors échoué à conquérir la mairie de Pau face à la socialiste Martine Lignières-Cassou.

François Bayrou n'entend pas pour autant renoncer à jouer un rôle sur la scène politique nationale. Après s'être adressé aux électeurs de sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques, il déclare, sur France 2 : «Je veux leur dire avant tout que je crois à la démocratie et que, Béarnais parmi les Béarnais, je respecte leur décision, je continuerai à vivre au milieu d'eux.» Et de tirer les conséquences de ce vote : «Ce choix va bien sûr m'entraîner à changer la forme de mon engagement, à prendre le recul qui s'impose.» Rappelant que «toute (sa) vie», il s'est battu «avec dans la tête des valeurs», il prédit que «la réalité va désormais s'imposer comme un juge de paix».

«C'est une grande joie, l'énorme réussite d'un travail collectif. C'est mon premier mandat, il y a une part de fierté d'avoir réussi cette victoire», déclare pour sa part Nathalie Chabanne, la candidate socialiste.

Retour sur la campagne de François Bayrou.

Une présidentielle décevante. C'est sa survie politique que jouait ce dimanche soir le leader du MoDem. Sorti grandement affaibli de l'élection présidentielle, l'Assemblée nationale constituait le seul espoir pour François Bayrou d'exister sur la scène politique nationale. Le 22 avril, sa troisième course à l'Elysée se solde par une cinquième place bien décevante pour le troisième homme de 2007. Avec seulement 9,13% des voix, son score ne lui permet pas de peser. Face à la droitisation de la campagne de Nicolas Sarkozy au cours de l'entre-deux tours, le leader du MoDem - qui avait jusqu'ici mis un point d'honneur à ne pas choisir entre PS et UMP - indique, qu'à titre personnel, il votera François Hollande. Un choix que ses électeurs ont, semble-t-il, mal compris.

Une candidate socialiste face à lui. François Hollande élu, plusieurs voix s'élèvent dans son équipe pour suggérer que le PS n'oppose pas de candidat à François Bayrou dans sa circonscription. Refus de Martine Aubry. La première secrétaire du PS indique que son parti maintient sa candidate face au président du MoDem. Dans ce fief où il est élu sans discontinuer depuis 1986, François Bayrou affrontera, en plus du candidat UMP, la socialiste Nathalie Chabanne.

Une triangulaire difficile. Au soir du premier tour, se profile le scénario que le centriste redoutait. Avec 23,63% des voix, il arrive loin derrière la socialiste Nathalie Chabanne (34,90%) et juste devant l'UMP Eric Saubatte (21,72%). Une triangulaire très difficile qui pourrait lui coûter son dernier mandat national. «Je ne regarde pas la politique comme des destins individuels, mais comme une communauté humaine», déclare le leader du MoDem lors de sa dernière réunion publique de campagne. «Réduire la vie politique au bipartisme, à ce seul affrontement, va nous conduire à la catastrophe», prévient-il. Et de lancer : «Les électeurs béarnais ont entre leurs mains la question du pluralisme.» Le destin d'un homme politique de premier plan, aussi.