WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ Élections
Bayrou donné battu dans son fief du Béarn
Mis à jour le 24/05/2012 à 18:54 | publié le 24/05/2012 à 17:28 François Bayrou visite la communauté Emmaüs de Lescar-Pau, le 22 mai.
Selon un sondage OpinionWay Fiducial pour Le Figaro et LCI, le chef centriste obtiendrait 45% des voix face au PS.
François Bayrou en a vu d'autres. Mais, cette fois, la bataille va être difficile. Même très difficile. Selon un sondage OpinionWay Fiducial pour
Le Figaro et LCI, l'ancien candidat centriste à la présidentielle pourrait perdre le 17 juin son siège de député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, où il est élu depuis 1986.
Si le premier tour de l'élection avait lieu dimanche, les sondés se porteraient à 30% pour la candidate du PS, Nathalie Chabanne, contre 24% seulement pour lui, suivi de près par Éric Saubatte pour l'UMP (23%), qui lui dispute ainsi la deuxième place. Enfin, Jessica Bernadez, pour le FN, et Daniel Labouret, pour le Front de gauche, obtiendraient respectivement 11% et 8% des suffrages. Au second tour, l'écart se creuserait encore. Toujours en faveur de la candidate socialiste. En cas de triangulaire PS-MoDem-UMP, Chabanne recueillerait 44% des voix, contre 28% pour Bayrou et Saubatte chacun.
Autre hypothèse: celle d'un duel Chabanne-Bayrou. La socialiste l'emporterait alors à 55%. À noter que, dans ce cas de figure, 28% des sondés ne se sont pas prononcés. Seule la mobilisation de ces derniers pourrait permettre à Bayrou d'inverser la tendance d'ici au premier tour, le 10 juin. OpinionWay a étudié une troisième hypothèse de second tour: un duel, cette fois, PS-UMP. Là encore Chabanne arriverait en tête à 60%. Mais, pour l'heure, l'hypothèse d'une triangulaire, qui pourrait être fatale à Bayrou, semble la plus probable. Les trois candidats du peloton de tête ont en effet assuré de leur détermination à aller jusqu'au bout, s'ils obtiennent plus de 12,5% au premier tour.
À commencer par la favorite, Nathalie Chabanne, dont le suppléant Michel Minvielle avait soutenu lors de la primaire PS la candidature d'Arnaud Montebourg. «Le Béarn est une terre de luttes. Ici, en tout cas, la gauche n'est pas bobo», dit-il. Traduction: malgré son «vote personnel» pour François Hollande au second tour de la présidentielle, François Bayrou n'a aucun renvoi d'ascenseur à attendre du PS local. Idem à droite, où contrairement à 2007, le candidat UMP devrait se maintenir au second tour.
«Il n'y a rien de personnel contre François Bayrou. Mais quand on change de positionnement, il faut en assumer les conséquences», observe Michèle Alliot-Marie, présidente du comité départemental de l'UMP pour les Pyrénées-Atlantiques.
Or, pour Bruno Jeanbart, directeur des études politiques d'OpinionWay, «ses seules réserves de voix pourraient venir de la droite, par exemple pour faire barrage à la gauche». Mais, «aujourd'hui, il semble payer son positionnement d'entre-deux tours», note-t-il.
François Bayrou, lui, veut toujours obstinément croire en sa réélection. «Je suis un enfant du pays et, ici, on aime les gens courageux. Je fais confiance aux électeurs d'ici. Ils ne sont pas dans les calculs d'appareils politiques et les vengeances», assure-t-il.