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Marine Le Pen battue, mais le FN à l'Assemblée
Mis à jour le 18/06/2012 à 00:24 | publié le 18/06/2012 à 00:14
Marine Le Pen est battue. Il lui a manqué 118 voix face au socialiste Philippe Kemel. Crédits photo : JEAN-YVES BONVARLET/REUTERS
Trois députés d'extrême droite ont été élus au second tour des législatives.Marine Le Pen a été battue de justesse dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. La présidente du Front national a obtenu 49,89 % et le vainqueur, le socialiste Philippe Kemel, 50,11 %, soit 118 voix d'écart. La patronne de l'extrême droite a réclamé un recomptage des bulletins, mais la préfecture a refusé. Le représentant de l'État a objecté qu'une telle demande n'était recevable que si la candidate déposait un recours devant le Conseil constitutionnel. Marine Le Pen n'avait pas annoncé dimanche soir son intention de saisir ou non les Sages. Elle a pris acte de sa défaite et a incriminé «le redécoupage de la circonscription au bénéfice des socialistes» par le précédent gouvernement.
Au moins trois députés d'extrême droite ont en revanche été élus à l'Assemblée. Pas de quoi bouleverser le résultat du scrutin, mais, depuis 1997, le Front national n'avait jamais réussi à obtenir un siège au Palais Bourbon.
Dans la 3e du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, petite-fille de Jean-Marie Le Pen et nièce de Marine Le Pen, l'a emporté avec 42,09 %. Une triangulaire l'opposait au sortant UMP, Jean-Michel Ferrand (35,82 %), membre de la Droite populaire, et à la socialiste Catherine Arkilovitch (22,08 %). Âgée de 22 ans, Marion Maréchal-Le Pen devient la plus jeune députée de l'histoire de la République. Elle s'est déclarée «heureuse d'être la porte-parole de cette jeunesse française».
Collard, «voix d'un peuple»Gilbert Collard, dimanche soir.
Dans la 2e du Gard, l'avocat Gilbert Collard, qui se définit comme «mariniste», a été élu avec 42,82 % devant la socialiste Katy Guyot (41,56 %) et le sortant UMP, Étienne Mourrut (15,63 %). Ce dernier obtient huit points de moins qu'au premier tour, où il avait atteint 23,88 %. Mourrut (qui s'était maintenu après avoir envisagé de se retirer) a manifestement vu une partie de ses électeurs du 10 juin le délaisser au profit de Collard, assurant la victoire de celui-ci par 670 voix d'avance. Sur France 2, l'avocat a annoncé son intention de «faire entendre», à l'Assemblée, «la voix d'un peuple qui en a assez». Il entend remplir «une mission de casse-couilles démocratique»(sic).
Par ailleurs, dans la 4e du Vaucluse, Jacques Bompard, maire d'Orange et cadre du FN jusqu'en 2005 avant de se brouiller avec Jean-Marie Le Pen, a été très largement élu. Le président de la Ligue du Sud a obtenu 58,77 % face à son adversaire socialiste, Pierre Meffre, qui a recueilli 41,23 %. Aujourd'hui réconcilié avec Marine Le Pen, Bompard a activement soutenu la candidature de Marion Maréchal-Le Pen dans la circonscription voisine de la sienne.
Jacques Bompard.
Ailleurs, les espoirs de Marine Le Pen ont été déçus. Dans la 16e des Bouches-du-Rhône, la candidate du Front national, Valérie Laupies, qui avait bénéficié du retrait du maire UMP des Saintes-Maries-de-la-Mer, Roland Chassain, arrivé troisième le 10 juin, a été battu par le socialiste sortant Michel Vauzelle. Laupies a obtenu 48,71 % et le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur 51,29 %.
Ravier Battu de justesseDans la 6e de Moselle, le FN Florian Philippot a perdu le duel qui l'opposait au socia­liste Laurent Kalinowski. Ils ont respectivement recueilli 46,30 % et 53,70 %. Ancien directeur stratégique de la campagne présidentielle, Philippot voulait pourtant croire qu'il obtiendrait de bons reports de voix des électeurs du candidat UMP qui, en dépit de ses 25,02 %, n'avait pu rester en lice le 17 juin.
Dans la 13e des Bouches-du-Rhône, qui correspond à Marseille 3, le FN Stéphane Ravier a été battu de justesse face à l'ex-PS Sylvie Andrieux, fragilisée par des poursuites judiciaires. Les deux adversaires avaient été au coude-à-coude au premier tour avec respectivement 29,87 % et 29,80 %. Finalement, Sylvie Andrieux s'impose sur le fil avec 51% des suffrages contre 49% pour son adversaire.
Au total, 59 candidats du FN - presque tous dans le Nord, l'Est et surtout le Sud-Est du pays - briguaient les suffrages des électeurs, dimanche. En lice dans le cadre de triangulaires, Louis Aliot a été battu dans la 1re des Pyrénées-Orientales (23,24 %) et Bruno Gollnisch dans la 3e du Var (21,67 %). Marine Le Pen a soutenu que ces résultats représentaient pour son parti «un énorme succès».