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Daniel Cohn-Bendit tance Duflot et les écologistes
Mis à jour le 24/05/2012 à 16:26 | publié le 24/05/2012 à 14:37
Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit, le 5 juin 2011
L'eurodéputé demande un «devoir d'inventaire» chez Europe Écologie-Les Verts après les élections législatives.
Daniel Cohn-Bendit tire à boulets rouges sur son parti. Le coprésident du groupe Verts au Parlement européen a pointé du doigt jeudi «les choses qui ne vont pas à Europe Écologie-Les Verts (EELV)».
Au micro de France Info, Daniel Cohn-Bendit a jugé qu'il y a un «devoir d'inventaire» dans son parti après avoir appris l'existence supposée de réunions des écologistes dans le bureau de la ministre du Logement, Cécile Duflot ou celui de Pascal Canfin, au Développement. «Quand je vois aujourd'hui qu'il y a un bureau exécutif d'Europe Écologie-Les Verts qui a lieu dans le bureau de la ministre, je trouve ça invraisemblable. Il faut qu'EELV apprenne le b.a.ba de la démocratie: il y a des partis et il y a un gouvernement, on n'est pas représentant d'un parti au gouvernement, on représente la France et une majorité», a-t-il dit. Il a tenu à respecter cependant le temps de l'échéance électorale: «On fera le bilan après les législatives», a-t-il déclaré.
Le secrétaire national du mouvement écologiste, David Cormand, a démenti cette information. «Il y a eu une réunion du bureau exécutif comme tous les vendredis, et elle s'est tenue à la chocolaterie», nom donné au siège d'EELV, a-t-il déclaré.
Une dynamique «perdue»L'eurodéputé est également revenu sur ce qu'il a appelé une «caricature», en référence à la période qui avait précédé la nomination du gouvernement Ayrault. Les écologistes s'étaient alors déclarés «disponibles» pour entrer dans le futur gouvernement socialiste, par la voix de Cécile Duflot. Une décision consacrée par un vote très large obtenu au conseil fédéral d'EELV le 8 mai dernier par 75% des membres. «Quand vous avez vu la course aux mandats! On a donné l'image de la caricature, l'image d'Épinal de ce qu'il y a de plus détestable dans les partis politiques», a déclaré Daniel Cohn-Bendit. Il se réfère notamment à sa pique lancée à Jean-Vincent Placé, sénateur d'Europe-Écologie. Il s'était déclaré contre la nomination du numéro 2 du parti à un poste de ministre et il lui avait même reproché d'être «toujours derrière François Hollande» après avoir soutenu Martine Aubry.
Jeudi, il a dit regretter que les écologistes aient «complètement perdu» la dynamique créée lors des élections européennes en 2009 puis aux régionales l'année d'après, où le parti avait réalisé des scores historiques. Le 17 mai dernier, il s'était toutefois félicité du nombre d'écologistes au gouvernement. «Après notre succès aux européennes, mais aussi après la descente, je ne dirais pas en enfer mais jusqu'aux difficultés, à la présidentielle, ça aurait été gros de demander plus. Je trouve que ça va», avait déclaré la figure tutélaire des Verts.
Ce n'est pas la première fois que Daniel Cohn-Bendit tacle Europe Écologie-Les Verts et Cécile Duflot. Dans un communiqué interne destiné aux adhérents d'EELV en mai 2011, il avait critiqué le bilan de cette dernière en remettant en cause une «stratégie pas claire, un discours trop éloigné des préoccupations quotidiennes et un fonctionnement qui décourage bon nombre de militants». Lors du congrès fédéral du parti à La Rochelle en juin 2011, l'eurodéputé a été battu par la secrétaire nationale sortante qui a recueilli la majorité avec 50,25%. Daniel Cohn-Bendit, remonté par l'échec de sa motion, avait confié au
Monde qu'il regrettait «un climat d'unité trop hypocrite» et qu'il craignait «qu'on se retrouve, quel que soit le candidat, à 3% en 2012»