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À Toulon, l'appel de Sarkozy
Publié le 03/05/2012 à 22:40
Nicolas Sarkozy a tenu jeudi à Toulon son dernier meeting de campagne.
Pour son dernier grand meeting de campagne, le président-candidat avait choisi la ville fétiche du Var.
«Il reste un jour, un jour pour convaincre, un jour pour gagner!» Jeudi, au lendemain du débat, Nicolas Sarkozy a fait son dernier grand discours avant que ne tombe le rideau de la campagne. À Toulon, dans cette ville fétiche où il s'est rendu d'innombrables fois, le candidat challenger a appelé à la mobilisation générale de tous les Français pour lui faire gagner l'élection, avec, encore une fois à ses côtés, le soutien de son autre «porte-bonheur», Bernadette Chirac. Et en présence de ses deux fils aînés, Pierre et Jean.
Alors que le moment du choix final se fait sur fond de sondages toujours aussi difficiles, Nicolas Sarkozy a décrit jeudi un «monde au bord du gouffre, où la moindre erreur peut nous faire basculer». Il a appelé au «sursaut national» avant de «tenter des expériences folles». Une expérience qu'il a résumée ainsi: «C'est toujours pareil avec les socialistes, ils font des promesses à tout le monde, ils promettent des lendemains qui chantent, et puis quand ils ont fini de distribuer ce qu'ils n'ont pas, quand la faillite se profile, quand la confiance s'effondre, ils se rallient en catastrophe à l'austérité.»
Une attaque longue, insistante, qui a culminé avec la dénonciation d'une gauche qui a «abîmé la République» et qui risque de «l'abîmer encore». Pour étayer son accusation, le président-candidat a dénoncé «son laxisme face au communautarisme, avec son laxisme face à la délinquance, avec son laxisme face à l'immigration illégale, son refus de l'autorité, son refus de la responsabilité, avec sa dévalorisation du travail, sa volonté d'effacer toutes les frontières, son penchant pour le corporatisme et pour le clientélisme». Une charge lourde, systématique contre la gestion de la gauche qui «a abandonné les quartiers, abandonné les usines», «cette gauche qui déteste l'argent, sauf quand c'est le sien».
Mais, surtout, il a mis en cause la vision de la présidence développée par François Hollande pendant le débat de la veille. «L'idée qu'il se fait du rôle de président de la République, c'est celle d'un président qui ne prend plus aucune responsabilité, qui ne nomme plus personne, qui ne décide plus rien, qui à chaque fois qu'il y a un problème réunit une commission. Il veut bien présider, il ne veut pas gouverner. C'est trop risqué.» Enfin, à Toulon, terre où le Front national fait de forts scores depuis vingt-cinq ans (23,4 % pour Marine Le Pen le 22 avril, contre 32,2 % à Nicolas Sarkozy), le chef de l'État a redit qu'il voulait diviser par deux les flux migratoires. Il a aussi fait l'éloge «de nos compatriotes musulmans qui s'efforcent de construire un Islam de France».
Nicolas Sarkozy n'a pu s'empêcher de se souvenir aussi, longuement, des grandes heures de son mandat. Nostalgique, élégiaque même, il a évoqué ses trois grands discours sur la Méditerranée et sur la crise prononcés à Toulon, mais aussi et surtout son bilan dont il a fait un long plaidoyer. Une façon de répondre aux attaques de François Hollande contre le quinquennat pendant le débat télévisé. «Je me suis engagé à protéger les Français de la crise. Cet engagement a été tenu», a-t-il redit, en évoquant son refus de «l'austérité qui tire tout vers le bas» mais aussi son choix d'assumer «la réforme des retraites pour ne pas avoir à baisser les pensions» ou ses négociations ardues pour «sauver l'euro».
Nicolas Sarkozy a égrené la longue liste de ses réformes, comme autant de souvenirs d'un quinquennat trop dénigré, trop caricaturé: «Je pense au service minimum, à la réforme des régimes spéciaux, à l'autonomie des universités, à la carte judiciaire, à la réforme hospitalière, à la restructuration de notre défense. Je pense au RSA pour que le travail paye plus que l'assistanat.» Une longue liste qui, espère-t-il, redorera dans l'esprit des électeurs le blason de son quinquennat. «Peuple de France, ton destin est entre tes mains!», a-t-il conclu. «Entends mon appel!…»