Candidature Sarkozy, ça se précise !

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Candidature Sarkozy, ça se précise !

Le chef de l’Etat pourrait annoncer sa candidature dès la semaine prochaine. En attendant, il affûte des propositions très ancrées à droite pour mieux se démarquer de François Hollande.

Publié le 10.02.2012, 07h16


FESSENHEIM (HAUT-RHIN), HIER. Nicolas Sarkozy, plus candidat que président lors de sa visite sur le site nucléaire du Haut-Rhin, a déclaré qu’il n’était « pas question » de fermer la centrale.

Nicolas Sarkozy accélère et met la barre à droite! Alors qu’il y a peu il songeait encore à se déclarer au mois de mars, le quasi-candidat pourrait se lancer dès la semaine prochaine ou la suivante. « Ce sera très vite », confirme un intime, qui n’exclut pas le 15 ou le 16 février. Sarkozy a expliqué à des élus que, pour proposer des « idées chocs », il devait quitter le corset présidentiel. Des proches, un tout petit nombre, ont été mis au parfum, mais restent muets. « Ne donnez pas mes plans à l’adversaire. J’ai besoin de secret », leur a intimé Sarkozy, qui n’hésite pas à rudoyer les gaffeurs.

Si le chef de l’Etat ménage l’effet de surprise, c’est qu’il espère un électrochoc dans les sondages où il est largement distancé par Hollande. « L’écart au deuxième tour, 60-40, est énorme… » avoue un visiteur du soir. Pour rattraper son retard, le président mise sur un démarrage plus à droite encore qu’en 2007. Dans un entretien au « Figaro Magazine » à paraître demain, il se prononce contre le mariage gay et l’euthanasie et propose de donner la parole aux Français par référendum pour simplifier les expulsions et contraindre les chômeurs à se former. Son triptyque? « Travail, responsabilité, autorité ». Comme s’il cherchait une nouvelle fois à capter les voix du FN.

« Il n’a pas d’autre choix que de faire le spectacle. Il va lancer une idée par semaine. Hollande sera sur le reculoir, toujours en réaction. C’est la tactique! » décrypte un habitué du palais. A l’UMP, les préparatifs sont bouclés pour le déclenchement des hostilités. De Chine où il se trouve jusqu’à mardi, Jean-François Copé, le secrétaire général, a lancé aux cadres du parti un appel urgent à se mobiliser par « une présence massive sur le terrain » ce week-end. « La voiture militante est en route, l’accélérateur à fond. On attend qu’il desserre le frein à main », sourit un ministre. Le parti a réservé des dizaines de salles de meeting, brouillant les pistes. L’Elysée s’est délecté de la rumeur annonçant le Stade de France.

Une démonstration de force

« Avec 80 000 militants qui claquent des dents et tapent des pieds pour se réchauffer? » ricane-t-on au palais. Reste un fond de vérité : Sarkozy veut une démonstration de force en région parisienne, mais son premier meeting serait plus modeste. Le parc Chanot de Marseille (6000 personnes) a été réservé pour le 19 février. Copé y tiendra un meeting… avec ou sans candidat.

Quelle forme prendra la déclaration? Mystère. Les stratèges de l’Elysée ont étudié les précédents. Et jugé réussis le oui de Mitterrand à la télé en 1988, la visite de Chirac à Avignon en 2002… et la déclaration de Hollande en Corrèze au moment des primaires PS! « La province, ça a toujours marché, mais ce n’est pas tranché », élude un conseiller. Le soir même, Sarkozy pourrait s’inviter au JT de 20 heures.

L’équipe de campagne, enfin, est prête. Dès le coup d’envoi, une partie des conseillers de l’Elysée prendront un congé sans solde pour rejoindre le QG du 18, rue de la Convention, dans le XVe arrondissement de Paris. Emmanuelle Mignon, cerveau du projet 2007, de retour pour être la « tête pensante » de la campagne, pourrait la codiriger en tandem avec René Ricol. Le Lyonnais a été reçu ce week-end par le président… Bref, tout est prêt. Il ne reste plus à Sarkozy qu’à appuyer sur le bouton.