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FLN : Le déblocage se précise
Par Karim AIMEUR - Samedi 06 Avril 2013 -
Les choses vont s'éclaircir davantage dans les prochains jours
Selon une source bien au fait de ce qui se passe dans la maison FLN, c'est le président d'honneur du parti en personne qui serait intervenu pour dénouer la crise.
Alors que la prochaine élection présidentielle approche, la situation de blocage au FLN se dirige vers son dénouement. Selon une source bien au fait de ce qui se passe dans la maison FLN, c'est le président d'honneur du parti en personne qui est intervenu pour dénouer la crise.
«Il faut s'attendre à une accélération des événements durant la semaine prochaine», a indiqué notre source, selon laquelle le président d'honneur du parti aurait contacté les parties en conflit, les invitant à dépasser la crise dans les plus brefs délais.
La même source ajoute que Bouteflika n'aurait pas apprécié le statu quo qui règne au sein du parti depuis la destitution de l'ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, le 31 janvier dernier et l'incapacité des membres du comité central à élire un nouveau secrétaire général.
«Depuis la destitution de Belkhadem, on savait que la crise va perdurer jusqu'à l'intervention de Bouteflika, car il est impossible, dans l'état actuel des choses, de trouver un successeur consensuel à Belkhadem», estime un membre du comité central. «C'est ce que nous avons demandé depuis longtemps», a indiqué, pour sa part, le membre du comité central, Boudjemaâ Haïchour, ajoutant que la seule instance qui peut débloquer la situation est le président d'honneur du parti.
Il y a quelques jours, des militants de la wilaya de Béjaïa ont interpellé Bouteflika pour débloquer la situation. «Après la destitution de Abdelaziz Belkhadem du poste de secrétaire général du parti, nous lançons un appel au président du parti, Bouteflika, pour la désignation d'un membre du comité central du parti possédant les qualités et compétences requises avec un passé propre, ayant assumé des postes de responsabilité politique et d'État, doté d'un esprit rassembleur capable de relever le défi et de redonner à notre parti, la place qu'il mérite sur l'échiquier politique national», ont écrit ces militants dans leur déclaration.
Les meneurs du mouvement de redressement affirment, quant à eux, qu'ils ne sont pas au courant de cette initiative. La vacance du poste de secrétaire général du FLN qui a entamé son troisième mois n'arrange apparemment pas les affaires du système politique. A la lisière de l'élection présidentielle, le FLN, dont le lien de cause à effet avec le système n'a jamais été démenti, ne peut se permettre une crise plus durable.
«Sinon, le parti risque, au mieux, de jouer le rôle du comité de soutien au candidat du système qui ne serait pas forcément de son choix, au pire, de n'en jouer aucun ou tout simplement celui de spectateur», explique un observateur de la scène politique nationale. C'est le scénario que l'ex-parti unique veut éviter. Mais pour éviter ce scénario, le FLN doit d'abord convoquer une session du comité central pour élire un nouveau secrétaire général, avant de songer au rôle à jouer lors de prochaine présidentielle et même au candidat à présenter pour cette échéance. Bénéficiant toujours du soutien d'une partie des membres du comité central, l'ex-SG veut profiter du blocage de la situation pour revenir à la tête du parti et se présenter à la présidentielle de 2014.
Mais comment un parti qui n'arrive pas à convoquer le comité central pour élire un nouveau secrétaire général peut-il convoquer la même instance pour désigner le candidat du parti à la présidentielle, surtout si Bouteflika ne se présente pas pour un autre mandat? L'intervention de Bouteflika viserait-elle à éviter cette impasse à l'ex-parti unique? En tout état de cause, les choses vont s'éclaircir davantage dans les prochains jours. Ce qui est sûr, c'est que le dénouement de la crise du FLN sifflerait aussi la fin de la crise de l'autre parti du pouvoir, le RND en l'occurrence.