SITUATION AU MALI, LES OTAGES, LES ARMES LIBYENNES ET AQMICe que cherche le FBI à Alger
Samedi 28 Avril 2012
Par Mohamed BOUFATAH
Le directeur du FBI, Robert Mueller
l'objectif assigné à cette visite était de «discuter des questions d'intérêt commun et des moyens de renforcer davantage les efforts conjoints de notre lutte collective contre la criminalité et les menaces de sécurité».
Le directeur du Bureau fédéral d'investigation américain (FBI), Robert Mueller, s'est rendu récemment à Alger. Des rencontres avec les hauts responsables de la sécurité et des autorités judiciaires ont été au programme de cette visite, a annoncé l'ambassade des États-Unis à Alger.
L'affaire des 7 otages algériens enlevés à Gao toujours retenus au nord du Mali, berceau des Touareg, que se disputent le Mnla et les nébuleuses que sont Aqmi, le Mujao et Anser Dine, a été au coeur de cette rencontre.
Les négociations autour de leur libération serait menée comme à l'accoutumée avec des intermédiaires après avoir été remis à ces derniers par leurs ravisseurs (le Mujao un groupe dissident d'Aqmi). Figurait aussi à l'ordre du jour, le dossier de la famille du guide libyen déchu, réfugiée en Algérie. D'autant plus que la position du CNT sous les offices du Qatar n'est pas tout à fait claire. Même si le Conseil national de transition libyen, sous la pression des conflits armés entre tribus est favorable à la coopération sécuritaire proposée par l'Algérie.
Ces conflits fratricides incontrôlables qui s'ajoutent à la prolifération des armes issues de l'arsenal libyen, menacent fortement la sécurité et la stabilité de tous les pays voisins y compris l'Algérie.
Cela étant, l'objectif assigné à cette visite était de «discuter des questions d'intérêt commun et des moyens de renforcer davantage les efforts conjoints de notre lutte collective contre la criminalité et les menaces de sécurité», souligne le communiqué de l'ambassade des Etats-Unis, sans citer les responsables rencontrés.
L'Algérie, un pays incontournable dans la région est un allié recherché des Etats-Unis sur le plan de la lutte antiterroriste et des questions sécuritaires dans la région du Sahel.
Ainsi, les efforts dans le domaine de la lutte antiterroriste, notamment contre Al-Qaîda, implantée au Sahel ont été au centre de l'entretien.
La visite de M.Mueller intervient alors que la situation se complique davantage au Mali. A l'issue d'un sommet extraordinaire à Abidjan, les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) encouragés par la France, ont annoncé le déploiement «immédiat» d'une force régionale au Mali, où le putsch du 22 mars a favorisé la chute du Nord, il y a un mois, tombé aux mains de rebelles touareg et de groupes islamistes armés, notamment Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi).
La Cédéao a, par ailleurs, insisté sur le droit au retour d'exil du président déchu Amadou Toumani Touré (ATT), exilé au Sénégal. Sur un autre front, celui relatif à la Guinée-Bissau, pays abonné aux coups d'Etat et devenu une plaque tournante du trafic de drogue entre Amérique latine et l'Europe, le sommet a décidé de déployer avec effet immédiat un contingent militaire après le putsch du 12 avril.
Par ailleurs, le Coordonnateur américain pour le contre-terrorisme, Daniel Benjamin, a indiqué de son côté, mercredi dernier devant le Congrès, que les récents événements au Mali ont permis une «présence importante» d'Aqmi dans les villes nord-maliennes mais que cela ne devrait être que «temporaire». M.Benjamin s'exprimait lors d'une audition de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, consacrée aux différents groupes terroristes qui activent en Afrique.
«Pour la première fois, Aqmi a établi une présence importante dans les grandes villes nord-maliennes. Nous croyons que ce sera temporaire et qu'Aqmi sera de retour à son fief du désert dans les montagnes Tirgarghar du nord du Mali», a-t-il avancé.
La nouvelle situation prévalant au nord du Mali a permis à Aqmi «une plus grande liberté de mouvement et d'accès aux ressources plus qu'auparavant», a-t-il indiqué. Affirmant que les Etats-Unis «ont fait des progrès avec des partenaires choisis» dans la région, M.Benjamin a tenu à préciser que «l'Algérie, la Mauritanie et le Niger ont obtenu des résultats réels contre Aqmi».