Jamel Administrateur
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| Sujet: Il pense déjà à la révision de la constitution : Belkhadem enjambe les élections de 2012 Mar 22 Nov - 11:08 | |
| IL PENSE DÉJÀ À LA RÉVISION DE LA CONSTITUTION :
Belkhadem enjambe les élections de 2012
Mardi 22 Novembre 2011
Par Ahmed MESBAH Le SG du FLN continue à amadouer les islamistes sans effaroucher le camp démocrate En prenant la parole sur un dossier sensible, Belkhadem signifie que ses ambitions ne se limitent pas à l'échéance de 2012.Le top départ du projet de révision de la Constitution est donné par Abdelaziz Belkhadem. Le ministre, représentant personnel du président de la République et secrétaire général du FLN, enjambe de la sorte les élections législatives pour se projeter dans la présidentielle de 2014. C'est la première lecture à accorder à cette déclaration faite en présence du président du mouvement tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi. Ce dernier avait déclaré qu'il était à Alger pour s'inspirer de l'expérience démocratique du pays tout en niant toute velléité de création d'un Etat théocratique. Cette proximité avec Ghannouchi cacherait d'autres arrière-pensées de Belkhadem. Son message subliminal consiste à signifier qu'une victoire des islamistes aux législatives de 2012 n'est pas à écarter. Avec l'espoir que l'exploit projeté se reproduise deux années plus tard. C'est un appel du pied aux islamistes de venir le soutenir lors de cette échéance lorsqu'il viendrait à briguer la présidence de la République. Belkhadem, en annonçant la création d'une commission chargée de formuler des propositions d'amendements de la Loi fondamentale qui seront soumises, par la suite, à l'Assemblée populaire nationale lors de sa prochaine législature, est loin de surprendre son monde en anticipant sur des événements futurs puisqu'il est déjà donné partant pour ces élections. Belkhadem ne s'interroge même pas sur la voie à suivre pour faire passer son message. Il va continuer à amadouer les islamistes sans effaroucher le camp démocrate. D'ailleurs, il y a déjà des poids lourds sur la scène politique nationale qui pensent que l'islamisme ne constitue plus un danger pour la nation comme l'a dit le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, lors de son déplacement ce week-end à l'est du pays. La déclaration de Belkhadem peut aussi donner lieu à d'autres interprétations. Il atteste à sa manière que le changement en Algérie ne peut s'effectuer que par des voies pacifiques. Il écarte de ce fait toute hypothèse qui irait dans le sens d'accréditer l'idée selon laquelle le vent de la révolte qui souffle sur le Monde arabe pourrait aussi emporter le régime en place. En posant ces postulats, il ne fait que répéter la conviction affirmée par Bouteflika lors de son discours du 15 avril dernier. «Nul n'a le droit de réinstaller, d'une façon ou d'une autre, la peur dans les familles algériennes, inquiètes pour la sécurité de leurs enfants ou de leurs biens ou plus grave encore, l'inquiétude de toute la nation sur l'avenir de l'Algérie, son unité, son indépendance et sa souveraineté nationale», avait dit Bouteflika. Mais il est difficile pour Belkhadem de rendre crédible la thèse d'un train de réformes qui ne sortirait pas des rails. Des voix s'élèvent déjà pour soumettre les textes votés par le Parlement à une deuxième lecture. Belkhadem a alors l'air de faire patienter la rue en promettant que les réformes seront approfondies à l'occasion de la révision de la Constitution. Le FLN se satisferait d'une adoption du texte par le Parlement sans passer par un référendum. Dur de faire croire à un tsunami démocratique lorsqu'il y a une telle méfiance vis-à-vis de la volonté du peuple. Le FLN s'est même opposé à une Assemblée constituante, acceptée pourtant par le Président Bouteflika. Or, la consigne du Président était claire. Il s'est engagé à introduire des amendements constitutionnels «en vue de renforcer la démocratie représentative dans le pays». Toujours selon le Président, la révision de la Constitution passera par la création d'une commission constitutionnelle à laquelle participeront les courants politiques agissants et des experts en droit constitutionnel. Elle lui fera des propositions dont il s'assurera de la conformité avec les valeurs fondamentales de la société avant de les soumettre à l'approbation du Parlement ou au suffrage par voie référendaire. Pour l'instant, on attend toujours la composition de cette commission. | |
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