Le débat d'entre-deux tours fait débat

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Le débat d'entre-deux tours fait débat

Publié le 23.04.2012, 11h12 | Mise à jour : 12h13


Nicolas Sarkozy a proposé d'organiser trois débats, ce que François Hollande a refusé, souhaitant maintenir la tradition républicaine d'un seul face-à-face.

Y aura-t-il un seul ou trois débats dans l'entre-deux-tours ? Alors que Nicolas Sarkozy en réclame trois, François Hollande veut maintenir la tradition républicaine d'un unique face-à-face.

«C'est un moment crucial, les Français doivent avoir les éléments du choix et je ne fuirai pas, je ne me déroberai pas et si François Hollande se dérobe, ce sera sa responsabilité. » Ce lundi devant son QG de campagne parisien, Nicolas Sarkozy a de nouveau dit son souhait d'en découdre avec son rival socialiste, réitérant sa proposition d'organiser trois débats avant le second tour. Dès dimanche soir, le président-candidat avait estimé que «tout» devait être «débattu sans hypocrisie» et avait suggéré que trois thèmes soient abordés : «les questions économiques et sociales, les questions de société et les questions internationales».

Comme il l'avait déjà fait avant le premier tour, François Hollande a aussitôt rejeté cette proposition, estimant qu'il convenait de s'en tenir à un seul duel, «qui durera le temps qu'il faudra». «Ce n'est pas parce qu'il a un mauvais résultat qu'on va changer l'organisation. Il fait partie des mauvais élèves qui disent "on doit changer l'organisation de l'épreuve"», a ajouté le candidat socialiste.

Les Sarkozystes accusent Hollande d'avoir peur

Lors des soirées électorales organisées par les chaînes de télévision dimanche, la question du ou des débats d'entre deux tours a suscité une vive polémique entre les deux camps. Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole du président, a notamment accusé François Hollande d'avoir «peur». «Vous ne trouvez pas qu'il y a assez de problèmes et assez de sujets pour organiser deux ou trois débats ?», a t-elle demandé.

Un «seul (débat) suffit» pour montrer les «différences entre Nicolas Sarkozy qui ne peut pas rassembler, parce qu'il a divisé les Français pendant cinq ans, et François Hollande, qui peut rassembler», a répondu le socialiste Manuel Valls ce lundi sur France Inter. Et de renchérir : «Pourquoi céder au caprice de Nicolas Sarkozy ? A-t-il proposé en 2007 plusieurs débats à Ségolène Royal ? Non. Il proposait combien de débats la semaine dernière ? Deux. Aujourd'hui trois. Et pourquoi pas quatre ou cinq ?», s'est agacé le directeur de la communication de François Hollande.

Un peu plus tard, Laurent Wauquiez a dénoncé le refus de François Hollande. «Quel mépris à l'égard des électeurs! Les Francais le demandent, l'attendent et y ont droit», a estimé le ministre de l'Enseignement supérieur dans un communiqué, moquant l'arguement de «la tradition républicaine». «Cette règle est écrite où ? Dans la constitution ? Sur le fronton des mairies ?», a-t-il demandé. [/b]

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Débat du second tour : pourquoi Sarkozy en veut trois

Publié le 24.04.2012, 07h07


Saint-Cyr-Sur-Loire (Indre-et-Loire), lundi. Nicolas Sarkozy a hâte d’en découdre avec François Hollande.

« Les Français ont le droit de savoir, M. Hollande ne doit pas fuir! » défie Nicolas Sarkozy, qui persiste à réclamer trois débats télévisés, malgré le refus de son rival. Le 8 avril, dans le « JDD », il avait déjà proposé de tenir deux débats entre les deux tours, écartant l’idée d’en organiser plusieurs entre les dix candidats du premier tour. « Les débats, c’est bon pour les électeurs de la primaire socialiste, mais les Français n’auraient pas droit à trois débats? Ça montre bien qu’il a peur de s’expliquer! Les Français veulent le match. Je peux vous garantir qu’ils vont l’avoir et ils ne vont pas être déçus », a-t-il tonné hier devant des élus réunis à son QG de campagne.

Sarkozy est déterminé à imposer au champion du PS un duel riche en testostérone… Il a hâte d’en découdre à « un contre un », frustré par l’égalité du temps de parole avant le premier tour, dont il se dit la principale victime. « Je vais le débusquer, le faire sortir du bois! » s’impatiente le « boxeur » Sarkozy, comme il se définit. Avant son entrée en campagne, il lançait même : « Je vais l’exploser. »

Le président, conviennent ses proches, savait que son offre serait rejetée par Hollande. Il a donc passé consigne à ses troupes de le pilonner. « Allez-y beaucoup plus fort, les autres ne se gênent pas avec moi! » Il veut le faire passer pour un « couard », décrypte un élu UMP. « Il veut l’obliger à être enfin clair et précis, ce qu’il a fui avant le premier tour. Il a peur, n’est pas sûr de son projet », tacle Brice Hortefeux. « On va voir si, comme le disait Martine Aubry, quand c’est flou, il y a un loup », ose un ministre.

« Il ne pourra pas esquiver »

Selon son entourage, Sarkozy n’a pas commencé à préparer cette confrontation, comme il l’avait fait en 2007 lors d’une séance de coaching en Corse, avec Xavier Bertrand tenant le rôle de Ségolène Royal, et Eric Besson. « Il lit beaucoup de choses, il aime être précis. Mais je ne l’imagine pas avec un sparring-partner qui jouerait Hollande », dit un ministre. Dans la majorité, les conseils affluent : il faut aller chercher le candidat PS sur les dissonances à gauche, sur la régularisation des sans-papiers, les impôts ou la création de 60000 postes dans l’Education. « Il ne pourra pas esquiver », veut croire un autre ténor.

Sarkozy, pour autant, ne sous-estime pas son concurrent. Il entend se montrer « percutant », mais pas « agressif ». Il répète d’ailleurs en privé : « Un débat comme ça, il ne faut pas penser à soi, mais aux gens qui regardent. » « Hollande n’est pas un perdreau de l’année, il sait mettre les rieurs de son côté. Mais l’humour, la petite blague, ça ne suffira pas », juge un cadre UMP. Hortefeux prédit même : « La force de Hollande, qui deviendra sa faiblesse, c’est son côté pirouette, cacahuète. »

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Débat du second tour : pourquoi Hollande refuse

Publié le 24.04.2012, 07h23



Lorient (Morbihan), lundi. Pour François Hollande et les socialistes, la proposition de Nicolas Sarkozy est une « ficelle énorme ».

« François Hollande ne craint pas le débat avec Nicolas Sarkozy, il l’attend! » Pierre Moscovici a mis les points sur les i au cours d’un point de presse au côté de Benoît Hamon, hier, au siège du PS. Si le candidat socialiste refuse la série de trois débats que lui propose son adversaire, ce n’est pas parce qu’il a « peur », comme le prétend Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole de Nicolas Sarkozy. Mais tout simplement, assure le directeur de campagne de Hollande, parce que « la ficelle est énorme » et que « tout le monde a vu l’aspect tactique et calculateur de cette opération ».

En meeting à Quimper, François Hollande s’est lui-même employé à torpiller l’idée de son adversaire en maniant l’ironie : « On me propose, c’était hier, trois débats. Avant le premier tour, c’était deux. Peut-être qu’après le second ce sera quatre… Ça sera trop tard! »

«Ce n’est pas parce que lui est inquiet qu’il faut changer les règles»

Comme ses amis, Hollande souligne qu’il n’y avait eu en 2007 qu’un seul débat entre Ségolène Royal et l’actuel locataire de l’Elysée, comme ce fut généralement le cas lors des précédentes élections. D’autres rappellent d’ailleurs qu’en mars 2007 Royal avait proposé que des débats aient lieu avant le premier tour entre les 12 candidats et s’était vu opposer un refus catégorique par Sarkozy. Face aux micros, Hollande retourne la pique au président-candidat : « Ce n’est pas parce que lui est inquiet qu’il faut changer les règles. Il fait partie de ces élèves qui n’ont pas rendu une bonne première copie et qui demandent maintenant une correction. Eh bien, il va l’avoir, la correction! » A l’unisson, les socialistes alternent commentaires sarcastiques et arguments de fond. « On n’a qu’à repousser la date du second tour, aussi, si ça peut arranger M. Sarkozy », lance Najat Vallaud-Belkacem.

Patron du département de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone s’attache d’abord à ridiculiser la demande du champion de l’UMP : « Ça ressemble à Encore une émission monsieur le bourreau ! » Il estime aussi que son candidat « a bien fait de réagir très vite, car c’est aussi une question d’autorité : dans un second tour, quand on est le favori, on ne doit pas se laisser imposer quoi que ce soit par son adversaire. »

En 1999, Hollande avait déjà affronté son adversaire d’aujourd’hui sur un plateau de télé. « Ce n’est pas un souvenir riant pour Sarkozy », assure Moscovici. Mais c’était il y a treize ans et le candidat socialiste ne prend pas à la légère le — seul et unique — débat programmé le 2 mai. « Sarkozy ne lâchera rien », a-t-il confié la semaine dernière. « Pour se préparer, il a demandé qu’on lui allège son agenda au début de la semaine prochaine », indique un de ses proches.

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Hollande refuse un débat radio, Sarkozy accepte

Le président sortant continue à défier son rival socialiste qui refuse à participer à plus d'un débat durant l'entre-deux tours

Publié le 24.04.2012, 13h50 | Mise à jour : 15h51


Accusé de «dérobade» par l'UMP, François Hollande ne participera qu'à un duel télévisé avec Nicolas Sarkozy, qui lui en propose deux autres.

C'est une nouvelle fois non. Alors que Nicolas Sarkozy ne cesse de proposer trois face-à-face télévisés à son rival socialiste, François Hollande a refusé mardi un débat proposé aux deux finalistes de la présidentielle par quatre grandes radios, Europe 1, France Inter, RMC et RTL. «Pourquoi aller multiplier ce qui doit être fait et bien fait ?» répond le député de Corrèze, qui a déjà opposé une fin de non-recevoir au président sortant, invoquant la tradition républicaine d'un seul débat entre finalistes de la course à l'Elysée. La candidat UMP a, lui, surenchéri en acceptant la rencontre «sans aucune condition», jugeant qu'«il en faut bien deux pour éclairer les Français».

Le traditionnel débat télévisé d'entre-deux tours doit avoir lieu le 2 mai. «Il y a un débat prévu. Les télévisions, les radios, peuvent parfaitement l'organiser ensemble, c'est leur responsabilité», a répondu le candidat socialiste, interrogé sur cette proposition dans le train en partance pour Laon (Aisne). « Il y a une tradition, il y a un rite, les Français l'attendent. Ils veulent un grand débat. Voilà, il n'y a pas plus à en dire», a-t-il insisté dans le wagon du TER en partance pour l'Aisne.

Sarkozy : «Il va falloir prendre des risques, M. Hollande !»

Quelques minutes plus tard, lors d'une réunion publique à Longjumeau, Nicolas Sarkozy a « accepté ce débat ». « Je ne fixe aucune condition […] Leur heure sera la mienne, le temps du débat sera le mien, leurs sujets seront les miens », a-t-il ajouté, avant d'attaquer François Hollande : « S' il est trop occupé, je propose qu'on change de date ! S'il préfère le matin, ou l'après-midi, pas de problème ! S'il veut le soir, pas de problème ! Si le jeudi c'est mieux que le mercredi, pas de problème ! S'il veut que ça dure une heure au lieu d'une heure et demi parce que c'est fatiguant, pas de problèmes ! Mais le débat, il ne pourra pas le fuir ! ».

Et le président candidat, en verve, d'enchaîner : « Il va falloir s'engager, il va falloir, M. Hollande, prendre des risques, et accepter qu'un débat, c'est moins facile qu'une interview ! » Et le candidat-président de décocher une nouvelle flèche en direction du camp adverse: « Ce ne doit pas être stupide, trois débats, puisque c'est la règle que s'étaient fixée les socialistes » pendant la primaire.

Copé lance un défi à Aubry

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a pris le relais en début d'après-midi, demandant à son homologue du PS, Martine Aubry, de débattre avec lui. Dans un communiqué, il a « dénoncé les dérobades permanentes de François Hollande qui, dès qu'il le peut, refuse les débats, à la télévision comme à la radio ». « Quel aveu de faiblesse du candidat socialiste ! Quel mépris pour les Français qui attendent ces débats ! » a-t-il lancé. Selon le député de Seine-et-Marne, « le débat démocratique doit se faire au grand jour, pas seulement entre camarades socialistes lors de primaires, mais devant tous les Français, en vérité et en transparence ». « Au nom de la démocratie », il « demande officiellement à Martine Aubry, premier secrétaire du PS, de débattre avec lui ». Pour lui, « un refus de Martine Aubry signifierait que François Hollande et le PS ont peur de débattre devant les Français » et « n'assument pas leurs positions idéologiques, comme le droit de vote des étrangers, la sortie du nucléaire, le matraquage fiscal des classes moyennes ou les hausses de cotisations sociales qui pèseront sur les salaires »

Bonsoir,

Il ne s'agit pas de céder aux caprices de N.Sarkozy mais faire en sorte que les Français soient mieux informés et éclairés sur les enjeux. Quelle qu'en soit l'issue, ce débat risque d'être savoureux, sans aucun parti pris. Ah oui, on va se régaler de voir Hollande perdre son sang froid! Que ne voit-on d'autre qu'on ne sache déjà de M. Hollande? De la rouerie adolescente, de l'insolence, du sarcasme, le recours systématique à la moquerie, tout cela est inapproprié et pour le débat de mercredi et pour la fonction convoitée. Faut-il confier le pouvoir à la goguenardise? Bien sûr que non! Mercredi, ça va sentir la poudre et N.Sarkozy sortira grand gagnant. J'ai confiance, il saura renverser la vapeur car c'est un battant et F.Hollande ne fera pas le poids.

Amicalement,

Jacques