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Le chiffrage des mesures de Nicolas Sarkozy fait débat
Mis à jour le 17/04/2012 à 00:16 | publié le 16/04/2012 à 20:56
Nicolas Sarkozy, dimanche, place de la Concorde.
L'Institut de l'entreprise estime notamment que la création de solutions de garde supplémentaires pour les jeunes enfants et la possibilité offerte aux professeurs de gagner plus coûteront plus cher que prévu.
Alors que Nicolas Sarkozy a présenté il y a dix jours le chiffrage de son programme, l' Institut de l'entreprise </A>, qui évalue les propositions des différents candidats (hypothèses et calculs sur www.debateco.fr), livre ses propres estimations.
Premier problème soulevé: la réforme du permis de conduire. L'entourage du candidat UMP n'a pas intégré cette refonte (passage du code au lycée, permis gratuit pour les jeunes en service civique) dans le chiffrage du programme. Or, d'après l'Institut de l'entreprise, elle coûtera entre 247 et 281 millions d'euros par an, en fin de mandat.
En outre, le think tank patronal estime que la création de 200.000 solutions de garde pour les jeunes enfants générera une charge de 1,5 à 1,6 milliard par an pour les finances publiques. C'est davantage que ce que prévoient les équipes de Nicolas Sarkozy (1 milliard).
Surtout, l'Institut met en garde sur le financement de la mesure phare de Nicolas Sarkozy: proposer aux professeurs du collège de gagner 500 euros de plus par mois en travaillant 8 heures de plus par semaine. Le président-candidat estime que la poursuite, dans le secondaire, du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux compensera le coût de cette proposition. L'Institut estime, lui, que le bouclage ne sera pas évident en fin de mandat. Le coût de cette nouvelle version du travailler plus pour gagner plus atteindra alors 1 milliard par an, tandis que les économies du «un sur deux» risquent d'être décroissantes.
Dépenses liées au vieillissementToujours en matière d'éducation, l'Institut évalue plutôt entre 250 et 500 millions par an les travaux rendus nécessaires pour accorder un bureau aux enseignants. Le chiffrage de l'équipe de Nicolas Sarkozy est à 100 millions. «Nous prenons en compte le fait que cette mesure va générer un surcoût pour les régions et les départements, en charge de ces bâtiments», explique-t-on à l'Institut.
Autre écart, l'Institut chiffre le coût du développement de l'apprentissage dans la fonction publique d'État à 300 millions par an, au lieu des 200 millions affichés dans le programme. Le think tank s'interroge surtout sur la pertinence de la mesure, qui diminuera, de fait, le nombre d'emplois «classiques» disponibles dans les ministères et qui apportera peu de gains aux jeunes «dans la mesure où le contrat d'apprentissage n'offre pas de possibilités particulières d'embauche dans la fonction publique».
Le think tank souligne aussi que la réforme de la dépendance est peu détaillée. Nicolas Sarkozy a annoncé vouloir y consacrer une enveloppe de 700 millions par an. Une enveloppe qui atteindrait 737 millions par an en 2017 selon l'Institut, du fait de la dynamique tendancielle des dépenses liées au vieillissement.
En revanche, l'Institut de l'entreprise valide l'estimation faite par l'entourage du président pour le doublement du nombre de jeunes en service civique (150 millions) et la suppression du droit de l'État et des Urssaf à recouvrer prioritairement les créances des entreprises en liquidation (200 millions selon les équipes UMP, 189 à 272 millions selon l'Institut). Mais il ne s'agit pas là de mesures phares…