Marine Le Pen en arbitre du duel Hollande-Sarkozy

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Marine Le Pen en arbitre du duel Hollande-Sarkozy

Publié le 23.04.2012, 00h22 | Mise à jour : 01h58


Marine Le Pen, candidate du Front national, arrive en 3e position en offrant au parti d'extrême droite son meilleur score pour une présidentielle.

François Hollande en tête du scrutin, talonné par Nicolas Sarkozy. Les Français ont confirmé dimanche le duel attendu entre le candidat PS et le président sortant UMP. La percée record de la candidate du Front national vient, en revanche, déjouer les pronostics. En 3e position, Marine Le Pen a réussi son pari, et se retrouve en arbitre du second tour. Selon un sondage BVA réalisé pour «le Parisien» - «Aujourd'hui en France» après la clôture des bureaux de vote, Hollande l'emporterait le 6 mai avec 53% des voix. Trois autres sondages le donnent largement vainqueur.

Hollande «le mieux placé pour devenir le prochain président».

Pour sa première candidature, François Hollande, 57 ans, obtient 28,56% des voix, selon les chiffres provisoires du ministère de l'Intérieur à 0h14, et est en position favorable devant Sarkozy, à 27,09%. Fort du meilleur score pour un candidat socialiste depuis François Mitterrand en 1988, il enregistre environ trois points de plus que Ségolène Royal au premier tour de 2007 (25,87%). Il a déjà enregistré les soutiens de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) qui décroche 11,10% des voix, d'Eva Joly (EELV, 2,26%) et Philippe Poutou (NPA, 1,16%).

Sarkozy échoue à aborder l'entre-deux tours en «pole position».

Alors qu'il avait viré nettement en tête en 2007 avec 31,18% des voix, Nicolas Sarkozy, 57 ans, recueille 27,07% des suffrages, selon les résultats provisoires du ministère. C'est la première fois sous la Ve République qu'un président sortant n'est pas devant au soir du premier tour. Pour la finale du 6 mai, l'équation s'annonce d'autant plus compliquée pour lui qu'il devra tabler à la fois sur de très bons reports des électeurs du FN mais aussi de ceux du candidat centriste François Bayrou (9,11%), très loin de sa performance de troisième homme en 2007 (18,57%).

Le pari réussi de Marine Le Pen.

La présidente du parti d'extrême droite a réussi le pari d'améliorer le score de son père en 2002 (16,86%) en obtenant 18,12% des suffrages, selon les chiffres provisoires du ministère. Marine Le Pen gagne huit points par rapport à Jean-Marie Le Pen il y a cinq ans (10,4%). Dans son fief d'Hénin-Beaumont, où elle sera candidate aux législatives de juin, elle culmine à plus de 35%. La candidate Front national est aussi arrivée en tête dans le Gard avec 25,51% des suffrages. Dans 60 départements dont les résultats étaient dépouillés à 23 heures, elle décroche la 2e position dans 10 d'entre eux, en particulier dans l'Est de la France. Forte de sa position d'arbitre pour le second tour, elle a dit qu'elle se prononcerait le 1er mai. Mais il y a fort à parier que celle qui se place déjà comme le «chef de l'opposition» à M. Hollande, ne choisira pas entre les deux qualifiés.

Le scrutin, qui consacre un affrontement droite-gauche classique, a connu, avec environ 80%, une participation parmi les plus élevées pour un premier tour. Hormis 2007 (83,77% de participation), il faut remonter à 1988 pour trouver un chiffre supérieur à 80%.