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Sarkozy poursuit son duel sur l'Education
Mis à jour le 27/02/2012 à 22:51 | publié le 27/02/2012 à 20:42 Nicolas Sarkozy était, lundi matin, l'invité de RTL.
Le président-candidat ne veut pas abandonner le terrain de l'enseignement à François Hollande.«Sélectionne mieux tes émissions!», a glissé, tout sourire, Nicolas Sarkozy à Henri Guaino. Son conseiller spécial est en effet sorti de ses gonds face au président PS du conseil général de l'Essonne, Jérôme Guedj, lors d'un débat sur France 3 Ile-de-France. Il ne faut pas accepter de débats avec des interlocuteurs «en dessous de son niveau», a jugé le président. Il n'empêche, Henri Guaino en a tiré une leçon: il en est persuadé, les débatteurs du PS ont décidé d'empêcher les échanges de se dérouler dans des conditions normales, «en multipliant les interruptions» pour ne pas laisser leurs interlocuteurs développer leur démonstration, «ils misent tout sur l'anti-sarkozysme, et ils veulent absolument éviter de laisser dire que Nicolas Sarkozy a fait le job», explique-t-il.
«Il y a une crispation au PS», note-t-on dans l'entourage du chef de l'État, en faisant aussi allusion au communiqué publié dimanche qui comparait Nicolas Sarkozy à Silvio Berlusconi et Vladimir Poutine. «Ils ont récupéré le mistigri de l'agressivit», se réjouit-on.
Sur RTL lundi, Nicolas Sarkozy a voulu afficher par contraste son humour - un terrain qui est censé être la spécialité de François Hollande. Mais il n'a pas hésité à durcir le ton quand les journalistes l'ont interrogé sur ses liens supposés avec «les riches ». Il n'a pas manqué d'indiquer que la compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler - dont il n'a pas prononcé le nom -, animait depuis longtemps une émission sur Direct 8, la chaîne de Vincent Bolloré. «Et je ne prétends pas que cela lui ôte son indépendance», vis-à-vis des puissances de l'argent», a expliqué le président sortant, en souhaitant qu'on lui prête la même «indépendance».
Le vote des fonctionnairesAu nom du «débat utile», le candidat Sarkozy veut surtout installer le duel avec Hollande sur le terrain des idées. De ce point de vue, l'Éducation tombe à pic. Thème idéal pour croiser le fer, autant que le nucléaire ou la politique industrielle. Ce soir, lors d'un meeting à Montpellier, Nicolas Sarkozy se refusera à «dresser l'opinion contre le corps enseignant», prévient-on d'emblée dans son entourage. Le candidat s'adressera «aux familles, et pas seulement aux profs !», souligne-t-on.
Mais Nicolas Sarkozy ne perd pas complètement de vue le vote des fonctionnaires de l'Éducation nationale, largement acquis à François Hollande. Il veut leur vendre sa réforme en soulignant que les efforts de redéploiement des effectifs seront compensés par une sérieuse augmentation des rémunérations, dont il annoncera le montant, «à l'euro près», ce soir. «Nous avons réussi la réforme de la recherche, nous réussirons celle des lycées et collèges», résume Nicolas Sarkozy en petit comité. Les sondeurs du président n'écartent pas non plus l'existence d'un «vote caché, non déclaré», de la part des enseignants qui ont constaté une amélioration de leur rémunération ces dernières années: «nous avons consacré un milliard d'euros à la revalorisation de la carrière enseignante depuis le début de la mandature», rappelle Luc Chatel, le ministre de l'Éducation nationale.
Terre électorale de conquêteAprès Montpellier, Nicolas Sarkozy sera jeudi à Bayonne, et samedi à Bordeaux. «C'est la première zone scolaire où les gens ne sont plus en vacances», fait-on remarquer au QG de campagne. Mais le Sud-Ouest est aussi une terre électorale de conquête pour le président sortant. Vendredi, lors de leur premier briefing au QG, les «orateurs nationaux» ont été encouragés à sillonner les «départements difficiles», notamment le Sud-Ouest. Des binômes ont été constitués, Chantal Jouanno et Franck Riester, ou Christine Boutin et Sébastien Huyghe. Samedi, avec Alain Juppé à Bordeaux, Nicolas Sarkozy montrera l'exemple dans un département notoirement peu sarkophile. Il devrait en profiter pour aborder un sujet plus «régalien».
«Il est temps de parler des questions institutionnelles, et de la République en général», commente-t-on. Les ténors de la majorité sont aussi lancés sur les routes de France. «Nous ne voulons pas d'eux dans des comités de campagne à Paris, mais sur le terrain», a demandé le chef de l'État. Le premier ministre François Fillon lancera donc son premier meeting de campagne depuis Besançon, jeudi soir. Avec, en ouverture, son ami le député filloniste Jérôme Chartier.