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 Les 10 surprises de la campagne

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Jamel
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Jamel


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MessageSujet: Les 10 surprises de la campagne   Les 10 surprises de la campagne Icon_minitimeSam 21 Avr - 4:16

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Les 10 surprises de la campagne

Mis à jour le 20/04/2012 à 22:55 | publié le 19/04/2012 à 16:18

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La campagne présidentielle a été ponctuée d'importants événements et d'étonnants rebondissements.

Décevante, la campagne? Elle a pourtant réservé d'incroyables surprises! En voici neuf... sans compter celle(s) que les électeurs réserveront dimanche?

En janvier, François Bayrou, pour sa troisième campagne, devait se qualifier pour le second tour, Marine Le Pen menaçait Nicolas Sarkozy d'un 21 avril à l'envers, François Hollande était très loin devant tous ses concurrents et Jean-Luc Mélenchon ne faisait peur à personne. Quatre mois plus tard, la campagne a totalement bouleversé la donne politique. L'affaire DSK, la crise financière, les événements de Toulouse ont également perturbé la campagne électorale de 2012. Au fond, rarement dans l'histoire de la Ve République campagne présidentielle aura été aussi surprenante. Et il reste quinze jours avant le second tour...

1. La chute de DSK

Dimanche 15 mai 2011. Le réveil est douloureux pour les socialistes. La veille encore, Dominique Strauss-Kahn était leur candidat naturel, seul à même de battre Nicolas Sarkozy en 2012. Le matin, ils apprennent qu'il a été arrêté par la police new-yorkaise, qui le soupçonne d'agression sexuelle sur une femme de chambre de l'hôtel Sofitel. Le coup de tonnerre est énorme, qui bouscule totalement la donne politique au PS. Sur le coup, les amis de DSK évoquent un complot, sans dire qui en aurait été l'instigateur. Seul François Hollande garde ses nerfs et demande que la primaire se poursuive. Le député de Corrèze a tout de suite compris l'intérêt qu'il pouvait tirer de la situation. DSK hors jeu, c'est la chance de sa vie. Au début de l'année 2011, il ne décollait pas dans les sondages, très loin derrière le patron du FMI. Il était remonté progressivement, bénéficiant du doute entretenu sur sa candidature par les équipes de DSK. En avril, les amis de DSK font pression sur ceux de François Hollande pour qu'il retire sa candidature! DSK lui-même explique à cette époque que «François devra se ranger derrière moi. Pas question de le laisser aller jusqu'au bout, il m'affaiblirait. S'il le faut, je lui tordrai le bras». Le feuilleton DSK ne s'arrête pas à New York. À la rentrée, c'est l'affaire du Carlton de Lille qui éclabousse celui qui a démissionné de son poste de directeur général du FMI. Sa participation à des soirées en compagnie de prostituées, à Washington et Paris, est étalée sur la place publique. Les socialistes prennent définitivement leurs distances avec un homme dont ils craignent qu'il ne vienne perturber la campagne présidentielle. «Cette histoire est derrière nous», lâche ainsi cruellement Martine Aubry au lendemain de la mise en examen de DSK pour «proxénétisme en bande organisée» par les juges de Lille. Habilement, François Hollande réussit à éviter que les soubresauts de ces affaires ne polluent sa campagne. Il refuse d'en parler, interdit à ses troupes de les commenter. Mais autour de lui, certains concèdent que le 15 mai a été une divine surprise: «On devrait ériger une statue en l'honneur de Nafissatou Diallo.» Cette femme de chambre qui, en alertant la police new-yorkaise, a fait chuter DSK.

2. L'effondrement d'Eva Joly

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Eva Joly lors du premier meeting après sa chute, porte des verres noirs pour cacher ses ecchymoses. Elle est entourée de Dominique Voynet et Cécile Duflot qui arborent des lunettes de soleil en soutien de la candidate EELV.

Sa chute dans un escalier au sortir d'une séance de cinéma est à elle seule le symbole de sa campagne! Le symbole d'une dégringolade dans les sondages et d'un calvaire plus qu'une promenade de santé. Elle n'a pas été aidée par ses amis. Les dirigeants d'Europe Écologie-Les Verts se sont plutôt préoccupés de négocier des circonscriptions avec les socialistes que de porter la campagne de leur candidate. Une fois l'accord passé, un groupe assuré à l'Assemblée nationale en cas de victoire de la gauche le 6 mai, quelques portefeuilles ministériels, notamment pour Cécile Duflot, ils ont assuré le service minimum et surtout ont cherché à éviter que leur candidate ne concentre ses critiques sur François Hollande. En parallèle, d'autres responsables Verts ont assuré le tir au pigeon. Le premier fusil a été Daniel Cohn-Bendit, qui a passé son temps à dire qu'il aurait préféré voter dès le premier tour pour le candidat socialiste, avant de reconnaître qu'il voterait Eva Joly, mais sans enthousiasme. Noël Mamère a fait office de second couteau en critiquant la campagne de sa candidate. Jean-Vincent Placé, le grand ordonnateur des accords avec le PS, a dû les recadrer sévèrement en leur interdisant de s'exprimer. Mais le coup de grâce est venu de Nicolas Hulot. Dépité de sa défaite pourtant prévisible à la primaire écologiste de juillet 2011, il a multiplié les prises de parole pour se plaindre de l'absence de l'écologie dans la campagne. «C'est vrai que l'écologie ne s'est pas installée dans cette campagne, reconnaît Jean-Vincent Placé. En période de crise, c'est difficile de convaincre de voter écologiste.» C'est la raison pour laquelle Eva Joly, déjà assez peu intéressée par les sujets écologiques, a repris ses habits de juge pour attaquer Nicolas Sarkozy sur les affaires. Au lendemain du premier tour, pour afficher l'unité de la gauche, elle devrait faire un déplacement avec Hollande, et ses amis la poussent à accepter d'entrer dans le prochain gouvernement, s'il l'emporte le 6 mai.

3. Le pari raté de François Bayrou

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François Bayrou au bord de la mer à Saint-Brieuc où il tourne son clip de campagne.

Studio de RTL, mardi 3 avril. Interrogé par Jean-Michel Aphatie, François Bayrou attaque. Les médias, le CSA, la télévision publique. Il veut l'organisation d'un débat entre tous les candidats. Tant pis si cela n'a jamais été organisé dans une campagne présidentielle et si sa menace de saisir le Conseil d'État n'a aucune chance d'aboutir. François Bayrou tente un coup. Le même qu'en 2007, quand il dénonçait les médias qui avaient pris, selon lui, le parti de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal, l'occultant volontairement. Le président du MoDem sait que la critique des médias assure une popularité certaine auprès des électeurs. Il veut rééditer le coup de 2007, qui lui avait permis de grimper dans les sondages.

Mais 2012 ne ressemble décidément pas à 2007. En démarrant sa campagne, François Bayrou trouve pourtant le bon filon qui séduit les électeurs en vantant les mérites du «fabriqué en France». Les sondages commencent à bouger dans le bon sens, il redevient le troisième homme et peut espérer se qualifier pour le second tour. Mais le compteur va rapidement se bloquer. Car son ascension dépend de la chute d'un des deux favoris. Le pari de Bayrou, c'est de profiter de la dégringolade, qu'il juge inéluctable, d'Hollande ou de Sarkozy. Comme il ne sait pas lequel des deux va baisser en premier, il attend de voir. Et ne dit plus rien pour ne pas hypothéquer ses chances.

Seulement, à force de ne pas choisir entre la droite et la gauche, François Bayrou voit son capital fondre. D'autant plus facilement que ses concurrents n'ont pas hésité, cette fois, à marcher sur ses plates-bandes et à lui piquer ses idées. Il n'a plus le monopole du fabriqué en France, que la plupart des candidats ont repris à leur compte. Même sur la préoccupation de la dette, il n'est plus le seul à sonner l'alarme. Autour de lui, ses amis le pressent de réagir, de taper du poing sur la table, de faire un coup. Malheureusement pour lui, il est déjà bien tard, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont passés devant. Son espoir repose désormais sur les négociations de l'entre-deux-tours, en espérant que son capital de voix lui permettra de peser. Après tout, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont laissé entendre qu'il pourrait aller à Matignon. Seulement, autour de Bayrou, certains lieutenants préfèrent choisir Hollande. Là encore, il ne pourra pas rééditer son exploit de 2007, quand, éliminé du second tour, il avait réussi à imposer un débat à Ségolène Royal, sans aller jusqu'à se prononcer pour elle. En 2012, c'est l'avenir du MoDem qui est en jeu.

4. La percée de Jean-Luc Mélenchon

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Jean-Luc Mélenchon, qui était crédité de 5% d'intentions de vote dans les sondages à l'automne 2011, pourrait être le 3e homme de l'élection.

Personne ne l'a vu venir. Et surtout pas les stratèges du PS. La preuve, à l'automne 2011, c'est avec les dirigeants d'Europe Écologie-Les Verts qu'ils négocient un accord de programme et leur concèdent quelque 60 circonscriptions qui leur permettront d'avoir un groupe à l'Assemblée. Mélenchon? Personne ne s'en préoccupe. Il dépasse à peine 5% dans les sondages. Oui, mais voilà, Jean-Luc Mélenchon a plus d'un tour dans son sac. Il a déjà réussi à s'imposer au Parti communiste comme son candidat à la présidentielle. L'exploit est déjà important. Le PCF pèse davantage que le petit parti de gauche de Mélenchon et, pourtant, c'est lui qui rafle la mise! L'homme va ensuite faire de sa faiblesse une force. Il n'a pas un budget de campagne lui permettant de louer de grandes salles? Pas de problème, il tiendra ses meetings en plein air. Dimanche 18 mars, il organise la première manifestation-meeting de la campagne présidentielle à Paris. Suivront le Capitole, à Toulouse, et les plages du Prado, à Marseille. À chaque fois, les organisateurs annoncent des chiffres mirobolants: plus de 100.000 personnes à la Bastille! «Je connais bien la Bastille, s'insurge Bertrand Delanoë, le maire de Paris. Vous ne mettez pas 120.000 personnes. 30.000 ou 40.000 peut-être.» Comme la police renonce à comptabiliser, seuls les chiffres des organisateurs comptent.

Mais Mélenchon ne se contente pas de mettre ses partisans dans la rue. Il profite du vide laissé par François Hollande à gauche. Les communicants du PS abandonnent le rouge pour le bleu, plus télégénique? Mélenchon s'en empare et revendique cette couleur historique de la gauche. François Hollande se veut prudent pour ne pas hypothéquer ses chances d'entrer à l'Élysée? Mélenchon lance des propositions fortes, comme la revalorisation du smic à 1700 euros. «Quand on est de gauche et qu'on arrive au pouvoir, le smic, on l'augmente», proclame le candidat du Front de gauche, dont l'ascension dans les sondages est régulière et pourrait poser quelques difficultés à François Hollande entre les deux tours. Si l'objectif de Mélenchon et de ses électeurs est de battre Nicolas Sarkozy, son influence sur le candidat socialiste pourrait faire fuir les électeurs centristes, inquiets de voir une partie de son programme repris par François Hollande.

5. L'audace de Nicolas Sarkozy

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Nicolas Sarkozy, lors de son meeting en plein air le 15 avril à la Concorde.

«Tout le monde me donne des conseils. C'est gentil, mais je sais faire campagne. Une campagne, c'est comme un match. Quand le sportif est sur le terrain, l'entraîneur reste dans les tribunes.» Nicolas Sarkozy ne s'est pas encore lancé dans la campagne quand il explique, à l'occasion d'un Conseil des ministres, que ses amis politiques doivent lui faire confiance. À ce moment-là pourtant, les doutes sont nombreux au sein du gouvernement et de l'UMP. Les sondages placent Marine Le Pen tellement haut que certains brandissent la menace d'un 21 avril à l'envers, qui verrait Nicolas Sarkozy ne pas se qualifier pour le second tour! Surtout, les dirigeants de la droite s'inquiètent de voir François Hollande faire cavalier seul, le président privilégiant une déclaration de candidature tardive pour une campagne courte. Finalement, Nicolas Sarkozy lance sa campagne plus tôt que prévu. Un entretien sur les valeurs dans Le Figaro Magazine le 11 février, suivi d'une déclaration à la télévision quelques jours plus tard. La stratégie est similaire à celle de 2007: séduire l'électorat populaire, clé de l'élection présidentielle. Grâce à sa campagne menée tambour battant, le président sortant réduit l'écart avec François Hollande. Sa position de challenger lui convient parfaitement, qui lui permet toutes les audaces. Nicolas Sarkozy cherche à asphyxier son adversaire en multipliant les propositions, quand le socialiste gère son avance sans prendre de risque. Dès le début, il annonce qu'il aura recours, s'il est réélu, à des référendums sur des sujets comme la formation des chômeurs. Il va dans les usines. Hollande annonce un meeting géant en plein air à Vincennes le 15 avril? Il demande à ses équipes d'en organiser un le même jour à la Concorde! La stratégie fonctionne, la courbe des sondages remonte, le danger Marine Le Pen s'éloigne. La séquence de Toulouse, où il revêt ses habits de président et où le Raid réussit à mettre hors d'état de nuire Mohamed Merah, lui offre la possibilité de revenir sur le terrain de la sécurité. Les courbes du premier tour avec François Hollande se croisent. Certains sondages le placent en tête au premier tour. En trois mois, Nicolas Sarkozy a opéré un redressement spectaculaire en réussissant à récupérer des électeurs partis vers Marine Le Pen, mais aussi ceux qui étaient allés vers François Bayrou. Il lui reste maintenant à inverser la tendance du second tour, qui donne François Hollande invariablement vainqueur depuis le début de la campagne. Mais Nicolas Sarkozy l'a promis à ses troupes: «La campagne du second tour n'aura rien à voir avec celle du premier tour.» Sauf en ce qui concerne l'audace!

6. La ténacité de François Hollande

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François Hollande, lors du meeting en plein air à Vincennes le 15 avril.

«Je suis le meilleur.» Cette confidence rapportée par Marie-Ève Malouines dans son livre * montre bien que François Hollande doute assez peu de ses capacités. Parti en campagne très tôt à cause de la primaire organisée par le PS, le président du conseil général de Corrèze n'a jamais véritablement douté. Il a compris que les électeurs de gauche voulaient vraiment gagner cette fois-ci quand il a vu qu'ils s'étaient reportés sur son nom après avoir soutenu DSK. Quand il est devenu évident que DSK ne pourrait pas revenir dans la course, les électeurs de gauche ont immédiatement soutenu celui dont les sondages indiquaient qu'il pouvait battre Sarkozy. Hollande a compris le message. Pas la peine de chercher à faire naître une quelconque ferveur autour de lui, c'est parce qu'il représente l'alternance que les gens le soutiennent. D'où sa campagne sans risque, mais avec un leitmotiv: l'antisarkozysme. À deux moments tout de même, l'inquiétude a percé. En décembre, les socialistes se sont posé des questions. Mais que fait Hollande? «Chacun y allait de ses conseils, il doit faire comme ça, il faut qu'il fasse ça», s'amuse un membre du staff. Mais le candidat veut gérer son temps. Il a prévenu ses camarades: «Attention quand Nicolas Sarkozy entrera en campagne. Il est très bon, à ce moment-là ça va bouger.» Et effectivement, quand le chef de l'État entre dans la mêlée, les sondages bougent, les propositions pleuvent, les équipes socialistes s'inquiètent: «Attention, la droite revient!» Instruit des campagnes de 1995 et 2002, Hollande sait qu'il doit contre-attaquer. C'est à ce moment-là qu'il annonce, le 27 février, lors de l'émission Parole de candidat sur TF1, sa proposition de taxer à 75% les revenus de plus de 1 million d'euros par an. Pour être sûr de son effet, il a prévenu très peu de monde. Jérôme Cahuzac, le spécialiste de la fiscalité au PS, apprécie moyennement l'idée et le fait savoir. En d'autres temps, la polémique aurait pu coûter cher au candidat socialiste, la cacophonie couvrant le reste de la campagne. Cette fois-ci, rien de tel. François Hollande fait savoir que c'est lui qui décide et que les autres n'ont qu'à suivre ou se taire. La proposition iconoclaste et la position de leader lui permettent de résister aux assauts répétés de Sarkozy, comme à la montée de Mélenchon. Désormais, sa campagne consiste à gérer son avance, comme un cycliste échappé qui aurait pris assez d'avance sur ses poursuivants. À eux de faire l'effort de revenir sur lui. Lui peut se concentrer sur la ligne d'arrivée.

7. Le choc de Toulouse

Lundi 19 mars. L'horreur s'invite dans la campagne présidentielle. Un tueur vient d'abattre trois enfants et un professeur dans une école juive de Toulouse. Il ne faut pas longtemps à la police pour comprendre qu'il s'agit du même homme qui a abattu de sang-froid trois militaires à Toulouse le 11 et à Montauban le 15 mars. Nicolas Sarkozy rendosse ses habits de président. Il annonce qu'il se rend sur les lieux du massacre et qu'il participera à Paris à une cérémonie dans une synagogue. Dès la fin de la matinée, Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, annonce que la campagne «est suspendue» mais que le candidat socialiste se rendra à Toulouse et à la même cérémonie parisienne. Les socialistes ne veulent pas laisser l'avantage au président sortant. Il s'agit de montrer aux Français François Hollande dans les mêmes postures que Nicolas Sarkozy. Le président et le shadow-président. Cette stratégie poussera François Hollande à se rendre également à la cérémonie en l'honneur des soldats à Montauban et à se précipiter devant les caméras dès l'annonce de la mort de Mohamed Merah pour intervenir avant le président. Mais dans une séquence où la sécurité revient au cœur de la campagne, la crédibilité du président est largement supérieure à celle de son concurrent. François Hollande a du mal à se faire entendre. Il fait monter au créneau les réalistes, Manuel Valls, François Rebsamen, Bruno Le Roux, ceux qui ont fait évoluer la doctrine du PS sur la sécurité. Grâce à cette contre-offensive, Hollande limite les dégâts. Il ne peut empêcher l'inversion des courbes de certains sondages au premier tour ni le resserrement au second. Mais il est toujours donné vainqueur avec une marge relativement confortable.

8. Les deux visages de Marine Le Pen

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Marine Le Pen lors d'un meeting à Hénin-Beaumont le 15 avril.

«Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés?» Marine Le Pen ne s'embarrasse pas de demi-mesures. L'heure est grave. Sa campagne patine, dans les sondages, elle est menacée par Mélenchon. Son équipe décide de revenir aux fondamentaux du FN. La folie meurtrière de Merah va lui en donner l'occasion, et tant pis s'il est français. «Si j'avais été au pouvoir, il n'aurait pas été français avec toutes ses condamnations», rétorque la candidate. Le retour à la dénonciation de l'immigration porte ses fruits, les sondages remontent. En même temps, Nicolas Sarkozy ayant délaissé ce terrain pour revenir sur les sujets économiques, Marine Le Pen s'en donne à cœur joie. À Des paroles et des actes, sur France 2 le 11 avril, elle consacre son temps de parole quasi exclusivement à ce sujet. Quel contraste avec la même émission du 23 février! À cette époque, la stratégie de dédiabolisation du FN conduit sa candidate à se concentrer sur l'économie, à la bataille contre l'euro, autant de sujets sérieux qui doivent contribuer à la crédibiliser. Malheureusement pour elle, ça ne fonctionne pas. Donnée très haut dans les sondages au début de la campagne, Marine Le Pen voit ses électeurs la quitter pour rejoindre Nicolas Sarkozy. La polémique qu'elle lance le 18 février sur la viande halal vendue en Ile-de-France aurait dû l'alerter. Mais elle rechigne à ne parler que de ces sujets. Jusqu'à ce que la menace Mélenchon devienne trop proche et qu'elle doive se rendre à l'évidence: son électorat populaire ne l'attend pas sur l'économie, mais sur la sécurité et l'immigration. Ce retour aux fondamentaux lui permet de sauver sa campagne et de se positionner comme une des forces sur lesquelles il faudra compter après le 6 mai.

9. Le retour de la crise

«Si on recommence à embaucher des fonctionnaires, on recommence à dépenser, on met en cause la réforme des retraites, ce n'est pas un risque que les taux d'intérêt vont remonter, c'est une certitude, on déclenchera immédiatement une crise de confiance massive.» Mercredi 11 avril, sur France Info, Nicolas Sarkozy agite le spectre du retour de la crise en cas de victoire de François Hollande le 6 mai. «Si nous défaisons le travail que nous avons fait patiemment avec François Fillon depuis cinq ans, pourquoi voulez-vous que ce qui se passe chez les autres ne se passe pas chez nous», demande le président sortant en s'appuyant sur le cas espagnol. De l'autre côté des Pyrénées, les taux d'intérêt sont montés à près de 6% alors même que le gouvernement vient d'annoncer un plan de rigueur sans précédent. En brandissant la menace d'une crise similaire à la Grèce ou à l'Espagne en cas de victoire socialiste, Nicolas Sarkozy tente de décrédibiliser le programme de François Hollande. Et de rappeler que lui a su gérer les crises économiques de 2008 et 2011. C'est dans le même esprit que Sarkozy, Fillon et Juppé ont ravivé le souvenir de 1981 et surtout du tournant de la rigueur de 1983, pour montrer que les promesses socialistes peuvent coûter cher au pays et finir par des plans de rigueur douloureux. Pour contrer ces accusations, Hollande accuse Sarkozy d'«appeler les marchés à la rescousse» en jouant la politique du pire. Le socialiste cherche surtout en fin de campagne à capter l'électorat de Mélenchon, en évoquant aussi un «coup de pouce» au smic, proposition qui ne plaira pas aux «marchés».

10. Les bons tours des électeurs

À chaque scrutin, les électeurs ont quasiment toujours réservé des surprises. La plus grande fut celle du 21 avril 2002, quand Jean-Marie Le Pen se qualifia pour le second tour. En 1995, Jospin crée la surprise en arrivant en tête devant Chirac au 1er tour. Les électeurs choisissent de plus en plus tard. En 1995, 10% d'entre eux se sont décidés dans les derniers jours, ils étaient 15% en 2002. Soit près de 4 millions de suffrages, que les sondages n'ont pas pu prendre en compte. 2012 n'échappera pas à la règle. De quoi modifier largement les scores des candidats, à la hausse comme à la baisse, et peut-être également l'ordre d'arrivée.

* François Hollande ou la force du gentil, JC Lattès.

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