L'UMP sonne la mobilisation générale

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L’UMP sonne la mobilisation générale

Publié le 14.04.2012, 07h09


AJACCIO (CORSE-DU-SUD), HIER. Alors qu’il avait réussi à prendre la tête dans la plupart des enquêtes d’intentions de vote au premier tour, Nicolas Sarkozy est désormais rattrapé, voire dépassé par François Hollande.

Le moral dans les chaussettes. A une semaine du premier tour, les lieutenants de Nicolas Sarkozy commencent à douter sérieusement des chances de leur champion. Et même s’ils n’avouent pas publiquement, ils sont désormais de plus en plus nombreux à se montrer pessimistes en privé. « La semaine a été éprouvante concède l’un d’eux. On fait le job, il y a du monde dans les meetings, le candidat reste excellent lors de ses passages médias, mais les sondages nous minent le moral. On dirait bien que les Français veulent tourner la page. »

Alors qu’il avait réussi à prendre la tête dans la plupart des enquêtes d’intentions de vote au premier tour, Nicolas Sarkozy est désormais rattrapé, voire dépassé par François Hollande. Selon les pointages de cinq instituts dévoilés depuis jeudi, son rival creuse à nouveau l’écart au second tour : 57-43 d’après le sondage CSA, 56-44 d’après le dernier TNS-Sofres. Marine Le Pen, elle, remonte dans les enquêtes. Et pour ne rien arranger, François Bayrou reste sourd aux avances des ténors de la majorité, en quête d’un ralliement du centriste.

Bref, tout semble aller de travers pour le camp présidentiel, qui mise beaucoup sur le grand meeting de la place de la Concorde, demain, pour relancer la machine. A l’UMP on se dit « extrêmement rassuré » sur la participation. Au point que l’équipe technique du candidat envisage de sonoriser le bas de l’avenue des Champs-Elysées. « Il y aura beaucoup, beaucoup de monde. Plus de 50000 personnes, peut-être 100000 et même davantage, annonce un élu parisien. On veut des drapeaux français partout. Il faut mettre le paquet, c’est maintenant ou jamais. »

Alors que François Hollande mobilisera ses partisans sur l’esplanade du château de Vincennes, les orateurs de la majorité se succéderont place de la Concorde : Copé, Fillon, puis Sarkozy vers 16 heures. Signe que l’heure est à la dramatisation, Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole de la campagne, a publié hier un communiqué aux accents gaulliens : « Nous appelons toutes celles et ceux qui croient aux valeurs du travail, du mérite, du respect, de la responsabilité et de l’autorité à se rassembler. C’est une véritable lame de fond populaire qui doit déferler sur la Concorde. » En déplacement hier à Ajaccio (Corse-du-Sud), Nicolas Sarkozy a fait comme si tout allait bien. Après avoir présidé une réunion sur la sécurité à la préfecture et réclamé un meilleur contrôle des armes, il a visité une conserverie de produits gastronomiques. Devant un millier de personnes réunies au palais des congrès, il a lancé une nouvelle fois son fameux appel « Aidez-moi ». Message reçu? En 2007 la Corse avait voté à plus de 60% en sa faveur. « Ici sa popularité reste forte », assure un élu. Sur le continent, en revanche, cela s’annonce nettement plus compliqué.