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Marine Le Pen, la "candidate antisystème" contre le "fascisme doré"
Publié le 07.04.2012 à 19h08 • Mis à jour le 07.04.2012 à 19h56
Marine Le Pen s'est en pris au "fascisme doré" de "l'oligarchie financière", samedi 7 avril lors d'un meeting à Lyon.
Marine Le Pen est, à deux semaines du premier tour, comme dans un étau. Coincée entre Nicolas Sarkozy et Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen veut résister à un double risque. D'abord éviter qu'une partie de son électorat aille voter pour le chef de l'Etat, qui fait campagne sur ses thèmes, comme ce fut le cas en 2007. Ensuite, que ceux qui ont été séduits par le "discours antisystème" de la candidate du FN, n'aillent voter pour le leader du Front de gauche.
Lors de son meeting à Lyon, samedi 7 avril, elle a donc visé ses deux adversaires. Elle a ainsi fustigé un M. Sarkozy qui ne serait pas
"amoureux de la nation", qui préférerait
"les marchés, la finance et les puissants", et qui s'extasierait
"un coup devant les Etats-Unis, un coup devant l'Allemagne".
Puis, elle a rebondit sur les propositions du président de la République quant à la réforme du permis de conduire en promettant un permis
"rénové moins cher et plus juste".
"Il faudra exiger des filières d'études qui forment à des métiers qui utilisent la voiture, de payer aux élèves leur permis de conduire car son prix est devenu insoutenable", a notamment déclaré Mme Le Pen. Elle en a aussi profité pour dénoncer
"le matraquage des automobilistes",
"véritables vaches à lait". Un thème qui rencontre toujours un grand succès dans les assemblées du FN.
MÉLENCHON : UN "IDIOT TRIPLEMENT UTILE"Mais M. Mélenchon n'était pas pour autant oublié. Pour Marine Le Pen, c'est un
"idiot triplement utile".
"Idiot utile de François Hollande puisqu'il permet de se défouler au premier tour (...). Idiot utile de Nicolas Sarkozy puisqu'il affaiblit François Hollande au premier tour (...). Il est enfin l'idiot utile de François Hollande et Nicolas Sarkozy réunis, puisqu'il trompe des électeurs qui croient s'attaquer au système en votant pour lui au lieu de s'y attaquer en apportant leur suffrage à la seule candidate antisystème, Marine Le Pen", affirme-t-elle sous les vivas du public.
Toujours dans le même mécanisme d'opposition au
"vote utile" - ce que l'on a déjà pu voir lors de son discours de Nice le 30 mars, elle en a appelé, à la fin d'un discours de plus d'une heure, aux abstentionnistes.
"Pas une voix ne doit manquer, pas un Français qui veut que cela change n'a le droit de rester chez lui le 22 avril ! Nous ferons le plein !", a-t-elle harangué devant la salle de 3 000 places, presque pleine.
APRÈS LE "FASCISME VERT", LE "FASCISME DORÉ"Marine Le Pen a aussi mené une charge très virulente contre
"la dictature des banques et des marchés financiers", qu'elle a qualifié de
"fascisme doré" à cinq reprises. Cette expression fait écho au
"fascisme vert" censé dénoncer l'islamisme radical utilisé après les tueries de Toulouse et Montauban. Par ailleurs, elle fustige régulièrement
"deux totalitarismes",
"le mondialisme et l'islamisme".
Elle a ensuite accusé Goldman Sachs de
"susciter partout des coups d'Etat", citant les nominations de Lucas Papademos et Mario Monti, chefs des gouvernements grec et italien, et de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, tous anciens de la banque d'affaires américaine. La prétendante à l'Elysée a saisi l'occasion pour condamner la monnaie européenne, qui vise à fonder
"l'Europe fédérale et liberticide". Elle a également réitéré sa proposition de sortir de la loi de 1973 pour permettre à l'Etat d'emprunter directement au Trésor à taux zéro.
"Que l'Union européenne aille au diable !", a-t-elle même lancé quelques minutes après.
Devant cette fédération réputée
"dure" du FN, Marine Le Pen a délivré des messages somme toute très classiques à l'extrême droite. Elle s'est ainsi présenté, comme la
"candidate incorruptible dans une classe politique et corrompue".
"Je n'ai aucun lien avec leurs magouilles, aucun copain dans cette oligarchie", a-t-elle ajouté, dénonçant un peu plus tard, les
"ennemis de la nation" qui
"sont pléthores" dans cette élection présidentielle. Toujours dans cette veine poujadiste, elle a rendu hommage à plusieurs reprises aux petits commerçants, aux artisans, et a dénoncé la grande distribution.
Enfin, elle a dénoncé
"les injustices fiscales" subies
"par les classes populaires et les classes moyennes" qui
"payent le plus d'impôts".
"L'impôt est devenu profondément injuste en France", a-t-elle affirmé.
"Je rétablirai la justice fiscale avec un impôt sur le revenu progressif et plus juste", a promis la présidente du FN.