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Au Zénith, François Bayrou relance sa campagne
Mis à jour le 25/03/2012 à 17:43 | publié le 25/03/2012 à 17:25 François Bayrou, dimanche, lors de son discours au Zénith de Paris.
Le candidat centriste à la présidentielle tenait meeting ce dimanche à Paris. Devant une salle comble, il a expliqué ce qu'il ferait dans ses premiers mois à l'Elysée s'il était élu.
Objectif atteint: après la «drôle» de semaine qui a suivi les événements tragiques de Toulouse et Montauban, François Bayrou a rempli ce dimanche après-midi son Zénith de Paris. Le candidat centriste, qui avait refusé de mettre sa campagne entre parenthèses la semaine dernière, contrairement aux candidats du PS et de l'UMP, peut souffler. Son public a répondu présent. La salle configurée pour accueillir 6000 personnes était pleine.
Après avoir fendu la foule, dans une mise en scène parfaitement réglée, pour atteindre la scène sous les «Bayrou président», les premiers mots du candidat centriste auront été: «Je suis venu vous parler d'espoir.» Les applaudissements redoublent. Son entourage, à son tour, souffle en coulisses. «Après Toulouse, on ne savait vraiment pas comment allaient réagir les Français», reconnaît un cadre centriste.
Bayrou, lui, assume sa stratégie de la semaine passée. «Quand à Toulouse, un assassin désaxé, dont on apprend qu'il était repéré (...), peut se constituer un arsenal (...), commettre ces meurtres (...), alors la République a des questions à se poser», a-t-il lancé, avant d'affirmer: «La République, si elle ne se pose pas de questions, ne fait pas son devoir.»
Alors, face «à la République abandonnée», Bayrou promet que, s'il était élu en mai, il ne laisserait «pas continuer cette dégradation». Un peu plus tôt, pour «chauffer» la salle, l'ancien ministre du Budget et président du conseil général de l'Orne, Alain Lambert, avait lancé: «En rentrant ce soir, dites aux Français qu'ils sont libres de choisir leur président.» Pour l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias, «seul Bayrou peut construire une majorité nouvelle». Avec humour - en s'imitant lui-même! - l'ancien ministre Philippe Douste-Blazy ne dit pas autre chose: «En effet (à prononcer «anéfé», NDLR), François Bayrou sera au second tour.» La salle répond par des «hourras».
«Je serai le président du rassemblement»Malgré les derniers sondages qui le placeraient derrière Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou dit garder espoir. L'espoir de toujours se qualifier pour le second tour. L'occasion de présenter lors de son discours d'un peu près heure et demie ce qu'il ferait dans ses premiers mois à l'Élysée: réforme fiscale à 50% et «pas à 85% comme pour François Hollande» ; sortie du surendettement par le produire en France et rétablir ainsi l'équilibre des comptes publics en trois ans ; inventer un «dialogue social plus ouvert» - «J'imposerai l'idée que l'entreprise n'appartient pas seulement aux actionnaires» - ou encore redonner confiance à l'école - «Je garantirai la protection effective des moyens». Et d'assurer encore, citant Henri IV qui réconcilia la France catholique à la France protestante: «Je serai le président du rassemblement (..), nous allons vivre ensemble, tous d'où que nous venons, tous Français...»
Puis, bien sûr, retour aux fondamentaux de sa famille politique: Bayrou n'a pas oublié de parler d'Europe. Et propose trois nouvelles étapes: «une étape politique, une étape économique et une étape financière». Dans la salle, aux côtés des drapeaux tricolores, des militants agitent ceux de l'Union européenne. Dimanche, Bayrou, dont la campagne pouvait donner un sentiment de flottement depuis quelques semaines, n'a pas calé. Lui-même dit parfois en privé être un «diesel». Reste moins de quatre semaines pour passer à la vitesse supérieure.