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Sujet: Maher el-Assad, le bras armé du régime syrien Ven 2 Mar - 1:07
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Maher el-Assad, le bras armé du régime syrien
Publié le 01/03/2012 à 21:56
Maher el-Assad (à gauche) avec son frère Bachar en 2000 lors des funérailles de leur père.
PORTRAIT - Le frère cadet du président syrien serait entré dans Homs à la tête de son unité d'élite. Pour les opposants, il est le visage de la répression.
Ce jeudi, le quartier de Baba Amr, bastion de l'opposition syrienne dans la ville de Homs, a été repris par l'armée régulière. Selon plusieurs observateurs, la ville-symbole de la contestation a été investie par les chars de la quatrième division de l'armée, unité d'élite commandée par l'impitoyable frère cadet de Bachar el-Assad, Maher.
[*]Ce dernier, âgé de 44 ans, est présenté comme le second homme fort du pays, et le chef d'orchestre de la brutale répression qui sévit dans le pays depuis un an. En juin, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait qualifié de «sauvagerie» les actions de Maher el-Assad contre les opposants, et avait prié son frère de le démettre de ses fonctions au sein de l'armée, en vain. «Maher est celui qui fait les sales besognes»
Un portrait de la famille Assad non-daté. Maher est à gauche, à côté de Bachar et de Bassel.
Dernier né de la famille Assad, Maher a été pressenti pour prendre la succession de son père Hafez après que son frère aîné Basil fut tué dans un accident de la route. Hafez el-Assad lui a finalement préféré son autre fils, Bachar, alors ophtalmologue à Londres, et sans expérience militaire ou politique. Certains observateurs affirment que le défunt président s'était méfié du caractère violent de son dernier-né. Il est dit que lors d'une dispute familiale avec un de ses beaux-frères en 1999, Maher n'a pas hésité à sortir son arme et à lui tirer dessus.
Tout comme son défunt frère, Maher el-Assad a fait toute sa carrière dans l'armée. Lorsque Bachar el-Assad accède au pouvoir, son petit frère est promu lieutenant colonel de la Garde républicaine, corps dont il dirigeait une brigade depuis 1994. Il prend également la tête de la fameuse quatrième division. Cette dernière est considérée comme la meilleure et la mieux équipée de toute l'armée syrienne. Pour assurer sa fidélité au régime, la quasi-totalité de ses 15.000 membres sont alaouites, comme la famille Assad.
«Bachar est le leader, le visage public. Maher est celui qui fait les sales besognes», a résumé à l'AFP Joshua Landis, expert de la Syrie et professeur à l'Université d'Oklahoma aux Etats-Unis. Cette description rappelle le partage du pouvoir entre Hazef el-Assad et son frère Rifaat, alors à la tête des «brigades de défense», de 1971 à 2000. Ce dernier est accusé d'avoir orchestré le massacre de 10.000 à 30.000 personnes à Hama en 1982, après un soulèvement des Frères musulmans. Il a depuis été condamné à l'exil.
Condamné par les instances internationales
Depuis le début de la révolte l'an passé, le commandant est régulièrement accusé d'être à la tête de la répression, notamment à Deraa, Banias, ou Homs. Dans une vidéo diffusée sur YouTube, des opposants pensent le reconnaître en train de tirer personnellement sur une foule de manifestants pacifiques. L'an passé, un soldat déserteur interrogé par Al Jezira expliquait que son unité, supervisée par Maher el-Assad, avait pour ordre «de viser la tête ou le coeur. Nous n'avions pas d'objectifs chiffrés, mais nous devions tuer le plus de manifestants possibles».
En avril et mai 2011, les États-Unis et l'Union européenne ont publiquement condamné le chef militaire comme étant le fer de lance de la violence contre les protestataires et pour avoir bafoué les droits de l'Homme. La Ligue arabe lui a également interdit de se déplacer à l'étranger et a gelé ses avoirs dans les pays membres de cet organisme.