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Hollande se dit prêt à «punir» le régime syrien
Mis à jour le 27/08/2013 à 20:49 - Publié le 27/08/2013 à 20:16
VIDÉO - Devant les ambassadeurs, le chef de l'État a indiqué que la France participerait à la riposte aux attaques chimiques.
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Des mots forts, clairs, même s'ils laissent en suspens les fondements juridiques, le calendrier et la nature exacte de l'«action de force» qui pèse désormais à brève échéance sur le régime de Bachar el-Assad. «Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse, et la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents», a déclaré le chef de l'État en ouvrant la XXIe conférence annuelle des ambassadeurs de France à l'Élysée.
Ces derniers jours, sans attendre le résultat des experts de l'ONU, laborieusement à l'œuvre sur le terrain, François Hollande avait fait connaître sa conviction que les bombardements du 21 août dans les faubourgs de Damas étaient bien chargés de neurotoxiques prohibés par les conventions internationales. Il l'a formulé mardi en déclarant que «tout porte à croire que c'est le régime qui a commis cet acte abject, qui le condamne définitivement aux yeux du monde».
Chercher la riposte la plus appropriée
Depuis un an, a-t-il rappelé, la France «a agi» sur le front diplomatique syrien. Mais aujourd'hui, a poursuivi François Hollande, «notre responsabilité est d'une autre nature: c'est de chercher la riposte la plus appropriée aux exactions du régime syrien, une fois achevé l'essentiel de la mission d'enquête des Nations unies». Une indication sur l'échéance, peut-être, les inspecteurs onusiens devant, théoriquement, demeurer à Damas jusqu'à dimanche… À Paris, on soulignait de plusieurs sources que la semaine serait décisive. L'hypothèse de frappes ciblées, limitées, à échéance de quelques jours, reste la plus probable.
Les contacts se sont multipliés entre alliés, notamment avec les Américains et les Européens. Le président de la République a indiqué qu'il réunirait mercredi un Conseil de défense, initiative qui prélude généralement aux décisions militaires majeures. Néanmoins, dans l'entourage présidentiel, on considère comme peu probable l'envoi dans la région du porte-avions
Charles de Gaulle. Par ailleurs, a ajouté le chef de l'État dans son discours, «le Parlement sera informé sur la situation dans les meilleurs délais». Seule initiative concrète annoncée mardi: l'accroissement du soutien militaire à l'opposition syrienne, «dans le respect de nos engagements européens», allusion à la levée, cet été, de l'embargo de l'UE sur la fourniture d'armes. Un soutien militaire un temps appuyé par Paris, qui s'était montré ensuite réticent, invoquant les risques de voir ces matériels captés par les franges les plus extrémistes de la rébellion.
La légitimité d'une telle action de force prend le pas sur sa légalité
Le message est donc ferme: la France ne se dérobera pas, selon le mot d'un conseiller. Pour le reste, les propos du chef de l'État n'ont guère précisé les modalités de la «punition» annoncée. Il se confirme toutefois que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France constitueront le premier cercle d'une coalition que l'on souhaite à Paris le plus large possible. Phénomène important, en creux du discours de l'Élysée: la légitimité d'une telle action de force prend le pas sur sa légalité, introuvable, compte tenu des blocages à l'ONU. «Le veto russe (opposé à trois reprises par Moscou sur la Syrie au Conseil de sécurité, NDLR) est basé sur une conception insupportable de la légalité internationale», lâche un diplomate.
En clair, l'usage massif de gaz toxiques contre des populations, en violation des conventions internationales, notamment celle de 1925, constitue à soi seul un prétexte suffisant pour Paris. Les déclarations russes, mettant en garde contre une intervention mais indiquant que Moscou resterait l'arme au pied, accréditent un peu plus la faisabilité d'une action occidentale circonscrite visant à «marquer le coup» contre l'usage de gaz chimiques, que les Russes, au fond, ne peuvent eux non plus accepter.