Le Monde.fr | 05.06.2014 à 12h50 • Mis à jour le 05.06.2014 à 15h23
Capture d'un enregistrement d'Aboubakar Shekau, leader du groupe islamiste nigérian Boko Haram, pris le 19 avril dans une vidéo obtenue par l'AFP. Le groupe a revendiqué l'attentat du 14 avril à Abuja, mais n'a pas évoqué l'enlèvement des jeunes filles.
Plusieurs centaines de personnes ont été tuées dans des attaques des islamistes de Boko Haram perpétrées en début de semaine contre des villages de l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, selon des témoignages confirmés par les autorités locales. Les récits des survivants ont mis quelques jours à arriver à la capitale de la province, Maiduguri, car les lignes téléphoniques ont été coupées et les routes sont très dangereuses.
Selon des chefs locaux, les attaques ont fait entre quatre cents et cinq cents personnes, mais ce bilan n'a pu être vérifié de source indépendante. « C'est une tuerie considérable, mais personne ne peut donner de bilan parce que personne ne peut atteindre cet endroit où les insurgés se trouvent toujours, ils ont pris le contrôle de toute cette zone », a déclaré Peter Biye, un député de la région.
Des hommes très lourdement armés, dont certains portaient des tenues militaires, ont attaqué mardi soir les villages de Goshe, Attagara, Agapalwa et Aganjara, dans l'Etat de Borno, à bord de véhicules tout-terrain. Selon un dirigeant local, les militaires ont été appelés lorsque des résidents ont appris qu'une attaque se préparait dans le district de Gwoza, mais l'aide n'est pas arrivée.
TROIS MILLE MILITAIRES EN RENFORT
Le Nigeria a annoncé des renforts militaires dans la zone pour lutter contre Boko Haram. Au total, près de 3 000 soldats et gendarmes doivent être déployés. Les islamistes armés détiennent toujours plus de 200 lycéennes enlevées en avril à Chibok — un rapt qui a provoqué l'indignation de la communauté internationale.
Les attaques de Boko Haram ont augmenté ces dernières semaines, des villages entiers étant fréquemment détruits, notamment dans l'extrême Nord-Est, aux frontières du Cameroun, du Tchad et du Niger. Au début de mai, une attaque similaire avait fait plus de trois cents morts dans la ville de Gamboru Ngala. Au total, ces violences ont fait plus de deux mille morts depuis le début de l'année.