Le Monde.fr | 06.05.2014 à 10h59 • Mis à jour le 06.05.2014 à 12h17 | Par Mathilde Damgé
Le chef de l'Etat a répondu, deux ans jour pour jour après son élection, au journaliste de RMC Jean-Jacques Bourdin et à ses auditeurs. Il a commis pendant l'heure d'antenne plusieurs erreurs ou approximations économiques.
Le chef de l'Etat a répondu, deux ans jour pour jour après son élection, au journaliste de RMC Jean-Jacques Bourdin et à ses auditeurs. Il a commis pendant l'heure d'antenne plusieurs erreurs ou approximations économiques.
Non, la croissance n'a pas été nulle sous Sarkozy
La croissance a été nulle entre 2008 et 2012, a affirmé M. Hollande. Dans le détail, la croissance a en réalité marqué une hausse de 0,1 % en 2008, une baisse de 3,1 % en 2009, une hausse de 1,7 % en 2010, une nouvelle hausse de 2 % en 2011 et une stagnation en 2012. Ce qui fait une moyenne positive de 0,14 % de croissance. C'est peu mais pas nul.
Par ailleurs, le président de la République a intégré les prévisions de Bruxelles, qui diffère de Paris au sujet de la croissance : 1,5 % en 2015, contre 1,7 % pronostiqué par le gouvernement. Pour la Commission, les différentes mesures annoncées pour redresser la compétitivité des entreprises françaises ne vont faire que « ralentir le rythme de perte de parts de marché » à l'international, car elles ne ciblent pas assez les groupes exportateurs.
Lire les dernières informations : Déficit, croissance : Bruxelles douche les espoirs de la France
http://splashurl.com/mlsab9t
Non, le pays ne peut pas être en faillite
Tout comme une ville, un Etat ne peut pas faire faillite pour la simple raison qu'il ne peut fermer boutique et envoyer ses administrés ailleurs. L'extrémité à laquelle le pays peut arriver est une forte hausse de la fiscalité pour renflouer les caisses, pas un dépôt de bilan.
Comme l'explique Bruno Moschetto, professeur de sciences économiques à l'université de Paris-I et à HEC, « nos gouvernants disposent de tous les moyens financiers et politiques, par le biais de la levée de l'impôt, pour faire face à nos échéances en euros ».
Lire ses explications : Non : la France n'est pas en faillite
http://splashurl.com/l96wmbt
Non, faiblesse des taux d'intérêt n'est pas maîtrise de la finance
http://splashurl.com/mmrfnyk
Tout d'abord la faiblesse des taux de la France sur les marchés du crédit permet certes au pays de se financer à moindre coût. Mais cette situation n'est pas due à la bonne santé économique tricolore, mais plutôt à la comparaison favorable dont bénéficient nos emprunts par rapport aux emprunts italiens, espagnols... dont la situation est jugée « pire » par les investisseurs.
Par ailleurs, des taux d'intérêt bas ne signifient pas du tout que « la finance a été maîtrisée » : outre le fait que de nombreux économistes s'inquiètent au contraire des excès liés à un crédit abondant, la promesse du candidat François Hollande de réguler les marchés financiers et ses acteurs est loin d'avoir été tenue.
La taxe française sur le trading haute fréquence a été abandonnée sous pression du gouvernement, la taxe européenne sur les transactions financières a vu sa portée limitée à l'initiative de la France notamment, et la réforme bancaire européenne a reçu un accueil pour le moins mitigé dans l'Hexagone.
Lire le décryptage : Est-il impossible de taxer les marchés financiers ?
http://splashurl.com/nym9etx