Le Monde.fr avec AFP | 24.04.2014 à 03h14 • Mis à jour le 24.04.2014 à 09h10
Le risque de pauvreté et d'exclusion a concerné 11,8 millions de personnes en 2012 en France, soit un Français sur cinq.
La France a un niveau d'inégalités proche de la moyenne européenne, mais s'en sort mieux que ses voisins en terme de pauvreté et d'exclusion sociale, notamment grâce au rôle stabilisateur joué par les transferts sociaux, selon une étude de l'Insee publiée jeudi 24 avril.
Le coefficient de Gini, qui mesure le degré d'inégalité dans la distribution des revenus, frôle en 2011 la moyenne européenne, avec 30,5 % (30,6 % dans l'UE). La France est ainsi moins égalitaire que la Suède ou la République tchèque, mais plus égalitaire que la Roumanie, la Grèce ou le Portugal.
Le risque de pauvreté et d'exclusion a concerné 11,8 millions de personnes en 2012 en France, soit un Français sur cinq. Pour les trois indicateurs – nombre de personnes ayant un niveau de vie inférieur de 60 % au niveau médian, nombre de personnes privées de certaines ressources ou exclues du marché du travail –, la France est en dessous de la moyenne européenne, tout comme neuf autres pays. « Cette position tient au fait que notre pays fait partie des plus avancés en termes de niveau de développement économique ; elle est aussi due à l'importance relative de transferts sociaux », écrivent les auteurs dans l'ouvrage La France dans l'Union européenne.
RÔLE STABILISATEUR DES ALLOCATIONS ET MINIMUMS SOCIAUX
Avec la crise, les inégalités ont augmenté légèrement plus en France que dans l'UE (+ 0,7 % d'augmentation du coefficient de Gini contre une baisse de 0,3 %). Le risque de pauvreté et d'exclusion a aussi augmenté (+ 0,6 %), mais moins que la moyenne européenne (+ 1 %), et beaucoup moins qu'en Irlande (+ 5,7 %) ou en Italie (+ 4,6 %). Les transferts sociaux ont joué un rôle de stabilisateur au début de la crise. Les allocations familiales, logement et les minimums sociaux ont ainsi permis de réduire le taux de pauvreté de 41 % en 2011, contre une moyenne européenne de 35 %.
Mais l'impact des transferts sociaux s'est réduit en 2010 et 2011, à cause d'une « augmentation des durées de chômage conjuguée à un légère hausse du nombre de chômeurs ne percevant plus d'indemnisation », selon l'Insee.
Plus largement, la France figure parmi les pays aux plus hauts revenus de l'UE, avec l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et la Suède. Son niveau de vie médian en 2011, en tenant compte des différences de prix d'un pays à l'autre, est quatre fois plus élevé qu'en Roumanie ou en Bulgarie et trois fois plus que dans les pays baltes. 26 % des Français figurent parmi les 20 % les plus aisés de la population européenne, contre 32 % des Suédois, 22 % des Allemands et 17 % des Italiens. Au contraire, 2 % des Français font partie des 20 % d'Européens les plus modestes en 2011.
124 millions de personnes étaient en risque de pauvreté ou d'exclusion sociale en Europe, soit un quart de la population des Etats membres en 2012.
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