Le Monde.fr | 22.04.2014 à 10h49 • Mis à jour le 22.04.2014 à 11h56 | Propos recueillis par Patrick Roger
A la tête d'une délégation d'une douzaine de députés PS, Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, devait rencontrer Manuel Valls à Matignon, mardi 22 avril, sur le plan d'économies de 50 milliards d'euros. Il s'est confié au Monde lors d'une interview dont voici les principaux extraits ( lire l'intégralité de l'interview ici) :
Eviter le coup de rabot sur les dépenses de croissance
« L'effort engagé depuis 2012 doit être maintenu. En même temps, les Français nous ont dit quelque chose de très clair : ils ne veulent plus de hausses d'impôt et ils veulent que les objectifs de redressement passent par des économies. Et les économies, ça n'est jamais facile. On n'aura pas de croissance par un endettement supplémentaire, on n'aura pas de croissance sans qu'on ait des entreprises qui redeviennent compétitives. Ce qui serait dangereux pour le pays, c'est de mettre un coup de rabot sur les dépenses de croissance. »
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Des marges de discussion sont possibles
« Il faut regarder de façon précise, dans cette période de crise, la situation des plus fragiles et, là, il doit y avoir des marges de discussion avec le gouvernement. Je prends l'exemple des mesures fiscales sur le bas du barème : les modalités et le volume en restent à fixer. Je souhaite qu'il n'y ait pas à l'autome prochain des Français qui se retrouvent à payer l'impôt alors qu'ils n'ont pas eu de revenu supplémentaire. On doit aussi regarder s'il peut y avoir, dans les gels annoncés par le gouvernement, des gels différenciés selon les prestations et le niveau de revenu, pour les petites retraites notamment. Est-ce qu'il est possible, pour protéger les petites retraites, d'envisager une baisse accrue de la CSG ? Ou de ne pas geler le minimum contributif ? Ce sont des pistes que je souhaite mettre à la discussion. »
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Jouer collectif
« Nous sommes depuis 2012 dans une course par étapes. Il y a des étapes qui sont plus difficiles que d'autres. C'est le cas. Dans ces étapes difficiles, soit on s'échappe, on fait un baroud et on s'écroule derrière. Soit on reste dans le peloton, on protège tout le monde et on arrive ensemble. Et on peut alors gagner l'étape d'après et viser la victoire finale. C'est le moment de se regrouper, de ne pas céder aux tentatives d'échappée individuelle. »*
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