Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 28.03.2014 à 16h45 • Mis à jour le 28.03.2014 à 19h07
Le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, et son homologue marocain, Salaheddine Mezouar, le 14 novembre 2013 à Rabat.
C'est le dernier accroc en date entre Paris et Rabat, dans un contexte déjà tendu. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a dû présenter les « excuses des autorités françaises » après que son homologue marocain, Salaheddine Mezouar, a subi une fouille approfondie lors d'une escale à l'aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle, mercredi 26 mars, et ce malgré son passeport diplomatique. Le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, a reconnu des « erreurs ».
« Le ministre a immédiatement demandé aux service compétents du ministère de l'intérieur et d'Aéroports de Paris que tout soit mis en œuvre pour faire respecter strictement dans les aéroports francais les règles et usages diplomatiques s'appliquant aux ministres des affaires étrangères comme aux chefs d'Etat et de gouvernement ».
Selon plusieurs médias marocains, M. Mezouar s'est vu demander de retirer ses chaussures, sa veste et sa ceinture. Bien qu'il ait fait état de son statut et ait présenté son passeport diplomatique, ses effets personnels et sa valise ont également été fouillés.
SUSPENSION DE LA COOPÉRATION JUDICIAIRE
Cet épisode survient dans un contexte déjà tendu entre le Maroc et la France, en froid depuis un mois à la suite de plaintes en France pour tortures à l'encontre du patron des services secrets marocains, Abdellatif Hammouchi. Les autorités marocaines, courroucées, ont suspendu leur coopération judiciaire avec la France.
Lire le récit sur les tensions diplomatiques entre la France et le Maroc
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En début de semaine, le Maroc a même annoncé avoir à son tour engagé des poursuites judiciaires en France contre les auteurs (des Franco-Marocains pour la plupart, soutenus par une ONG) de ces plaintes pour tortures.
A la fin de février, des propos blessants pour le Maroc prêtés à un haut diplomate français avaient déjà jeté un froid entre Paris et Rabat.
Paris se veut toutefois rassurant. « Nous travaillons avec les autorités marocaines pour pleinement rétablir la coopération bilatérale, notamment dans le domaine judiciaire, a assuré M. Nadal. Les relations [entre Paris et Rabat] sont bonnes, confiantes, très amicales. »