Tueur de Montréal : « Du sadisme poussé à l'extrême »

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Tueur de Montréal : « Du sadisme poussé à l'extrême »

Publié le 31.05.2012, 18h50 | Mise à jour : 19h45


Sur Internet, Luka Rocco Magnotta a fait étalage de ses tendances morbides, nécrophiles et cannibales.

Luka Rocco Magnotta, soupçonné du crime atroce perpétré à Montréal la semaine dernière et découvert cette semaine, n'est pas un inconnu et a déjà fait état sur internet de ses penchants morbides et désaxés. Qui est cet homme qui a tué, découpé puis outragé le corps de sa victime, se filmant et diffusant la vidéo après avoir envoyé des morceaux de corps par la poste ? Un psychopathe ? Un sadique ? En tous cas, un tueur dangereux en liberté qui pourrait se trouver en France, selon The Globe And Mail.

Selon le psychiatre Gilles Chamberland, de l'hôpital du Sacré Coeur à Montréal, le suspect doit être « fier de ce qu'il a fait » et risque de récidiver. « C’est plus que de la psychopathie. C’est vraiment de la perversion sous forme de sadisme poussé à l’extrême », explique-t-il au Journal de Montréal. Le médecin estime que le tueur était conscient de ses actes, le fait de se filmer et de diffuser les images le confirmerait.

«Je suis naturellement attiré par les morts»

Luka Rocco Magnotta, 29 ans, est originaire de Toronto. Il est également connu sous les pseudonymes Eric Clinton Newman et Vladimir Romanov. En fait, il s'appelait Eric Clinton Newman jusqu'en 2006, quand il a changé de nom. Selon un policier de Peterborough (Ontario), où sa mère vit, l'homme avait rompu tout contact avec ses proches depuis des années.

Acteur bisexuel de films pornographiques, présenté aussi dans les médias canadiens comme un prostitué, il était très présent sur Internet : compte Myspace, pages Facebook, compte Twitter, vidéos de photos de lui postées sur Youtube, sites personnels... sur lesquels il fait état de sa déviance. «Je suis naturellement attiré par les morts. Je n'ai pas honte. En 2003, j'ai découvert le corps momifié d'un jeune homme dans une voûte, dans une église. Je suis tombé amoureux de lui (...) Je voulais l'amener chez moi», écrit il sur un blog intitulé «Tueur en série nécrophile Luka Magnotta». C'était en mars 2012.

« Je me sens comme si ma vie était devenue hors de contrôle »

L'homme recherché est également soupçonné d'avoir posté des vidéos dans lesquelles il tuait des chats. Il a également publié un blog où il détaillait une méthode permettant de disparaître en rompant graduellement avec toutes ses connaissances pour commencer une nouvelle vie.

Des rumeurs sur internet lui ont aussi prêté une liaison avec une femme, Carla Homolka, qui avait été condamnée pour participation au viol et au meurtre de deux adolescentes et de sa soeur. Ayant affirmé avoir été seulement témoin de crimes commis par son mari, condamné à la prison à vie, elle a pu sortir de prison au bout de quatorze ans et s'est établie à Montréal. Magnotta a démenti en 2007 l'avoir jamais connue. « Je me sens comme si ma vie était devenue hors de contrôle », déclarait-il lors d'une interview accordée au quotidien Toronto Sun.

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Le «tueur sadique de Montréal» est-il en France ?

Luka Rocco Magnotta, un ancien acteur porno, est recherché pour avoir tué et dépecé un homme au Canada avant d’envoyer sur Internet une vidéo du crime. Il pourrait notamment se cacher en France.

Publié le 01.06.2012, 07h31


Luka Rocco Magnotta, un ancien acteur porno, est recherché pour avoir tué et dépecé un homme au Canada avant d’envoyer sur Internet une vidéo du crime. Il pourrait notamment se cacher en France.

Il pourrait s’agir du crime le plus atroce que le Canada ait connu. Hier matin, Interpol a diffusé un avis de recherche visant Luka Rocco Magnotta, 29 ans, soupçonné de meurtre et de démembrement d’un homme après la découverte récentes de restes humains à Montréal. Il aurait poussé l’horreur jusqu’à filmer le crime et diffuser la vidéo sur Internet. Pour la police, le suspect aurait quitté le Canada pour gagner l’Europe. Des investigations sont entre autres menées en France. Rocco Magnotta est connu sous plusieurs identités, notamment Eric Clinton Newman ou Vladimir Romanov.

Le premier volet de cette macabre affaire s’est joué mardi. Un colis contenant un pied humain est reçu au siège social du Parti conservateur à Ottawa. Le même jour, une main tranchée empaquetée est retrouvée au centre de tri de Postes Canada à Ottawa. Le colis était destiné au Parti libéral. Les deux paquets ont été expédiés de Montréal. Dans la même journée, le concierge d’un immeuble du quartier de Côte-des-Neiges (Montréal) découvre un torse d’homme dans une valise abandonnée parmi les ordures. Pour le service de police de la ville, les membres proviendraient de la même victime.[b]

Soupçons de cannibalisme

Les enquêteurs explorent alors les logements alentours et portent leur attention sur un petit appartement loué par un certain Rocco Magnotta depuis quelques mois. A l’intérieur, le lit est maculé de sang. Le lendemain, ils dénichent une vidéo qui aurait été réalisée et mise en ligne par le suspect le 25 mai sur deux sites. Les images insoutenables correspondent à la scène de crime.

Sur la vidéo défilent dix minutes d’un véritable film d’horreur, avec en fond sonore la chanson « True Faith » du groupe New Order, qui accompagne le début du film « American Psycho ». Les premières images montrent un homme nu, attaché à un lit, le visage caché par du tissu. Il est encore vivant. Dans les scènes suivantes, la victime inerte est lardée de coups de pic à glace avant d’être atrocement mutilée. Suivent des images d’actes sexuels morbides. Le tueur semble s’adonner au cannibalisme ou du moins le laisse croire. « Il est fort probable que le suspect connaissait sa victime », a indiqué le commandant Ian Lafrenière, porte-parole de la police de Montréal, sans préciser son identité. Il s’agirait d’un homme d’origine asiatique d’une trentaine d’années.

Rocco Magnotta, originaire de Toronto, est un acteur bisexuel de films pornographiques. Il est aussi un mannequin connu sur Internet. On lui prête une relation, qu’il dément, avec la tueuse en série Karla Homolka, qui avait été condamnée pour participation au viol et au meurtre de deux adolescentes et de sa propre sœur.

« Le plus effroyable, c’est que, selon moi, c’est une personne organisée, méthodique, qui a planifié son crime, sa mise en scène et sa fuite », a confié le docteur Gilles Chamberland, psychiatre à l’hôpital du Sacré-Cœur à Montréal. D’après lui, le suspect doit être « fier de ce qu’il a fait » et risque de récidiver.

VIDEO. Un voisin montre la scène du crime

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Dépeceur canadien : sa trace se perd à l’aéroport de Roissy

Les polices du monde entier traquent Luka Rocco Magnotta, un Canadien soupçonné d’avoir tué et dépecé un étudiant chinois à Montréal le 24 mai. Il a fui vers la France il y a une semaine.

Publié le 02.06.2012, 07h46


Luka Rocco Magnotta a déjà séjourné en France, et notamment à Paris, en 2010. Il se serait également rendu sur la Côte d’Azur, à Monaco et peut-être en Corse.

C’est une chasse à l’homme mondiale qui passe par Paris. Depuis avant-hier, Luka Rocco Magnotta, 29 ans, le tueur-dépeceur de Montréal, fait l’objet d’une notice rouge d’Interpol et d’une attention toute particulière des autorités françaises. Sa victime, Jun Lin, est un étudiant chinois de 32 ans qui fréquentait l’université Concordia à Montréal. Il a été vu pour la dernière fois le 24 mai, cinq jours avant la découverte des restes de son corps. Jun Lin et son bourreau se connaissaient. Les deux hommes pourraient avoir entretenu une relation.

Les enquêteurs canadiens ont de leur côté établi que Magnotta avait embarqué à bord d’un vol pour Roissy samedi dernier, sans doute depuis Montréal. Et c’est en France que sa trace disparaît. « Cela ne signifie pas forcément qu’il est toujours ici. La France n’était peut-être qu’une escale pour lui », tempère une source policière. Il n’empêche que, jeudi soir, la Direction de la coopération internationale a adressé un message général pour sensibiliser tous les policiers et gendarmes du pays.

Il change souvent d’identité et d’apparence physique

« C’est une alerte type concernant un fugitif, précise un policier. Dans certains cas, elle est enrichie de possibles points de chute ou de personnes que l’individu recherché peut connaître, ce qui nous permet de faire des vérifications rapides. Mais, là, ce n’est pas le cas. » De tels avis de recherche ou d’appels à témoins au niveau mondial ont déjà porté leurs fruits par le passé. En 2007 et 2008, Interpol avait ainsi retrouvé la trace de deux pédophiles en Thaïlande et aux Etats-Unis.

Pour être sûr que Luka Rocco Magnotta a bien embarqué dans l’avion pour Paris, les autorités canadiennes et françaises peuvent vérifier le Passager Name Record du vol en question. Reste à savoir sous quelle identité Luka Magnotta s’est enregistré.

Le jeune homme, né Eric Clinton Kirk Newman en 1982, a officiellement changé de nom en 2006 pour s’appeler Magnotta. Mais Interpol lui connaît un autre alias, celui de Vladimir Romanov, qui figure aussi sur son avis de recherche. Quant à l’apparence physique du fugitif, là non plus la partie n’est pas simple : « Nous disposons de plusieurs photos avec des coiffures et des couleurs de cheveux différentes, c’est un garçon qui a souvent changé de look », témoigne une source policière. Au Canada, les enquêteurs n’excluent pas non plus qu’il ait pu prendre l’apparence d’une femme aux cheveux longs et ont même fait dresser un portrait-robot de Luka grimé en femme. « On sait qu’il est déjà venu en France en 2010, où il a séjourné à Paris », précise une source judiciaire. Magnotta se serait aussi rendu sur la Côte d’Azur et à Monaco, peut-être en Corse. Il est aussi venu en Angleterre il y a six mois. Depuis avant-hier, les polices de cent quatre-vingt-dix pays disposent en tout cas de son signalement en quatre langues, anglais, français, espagnol et arabe.

« Désormais, il va lui être difficile de se déplacer en avion, à moins de disposer de faux papiers. Mais il peut errer à travers l’Europe. Le plus dur, pour nous, c’est d’accrocher un lieu ou une personne chez laquelle il sait qu’il peut se réfugier », témoigne un policier. D’autant que Magnotta a par le passé tenu un blog où il avait écrit un article intitulé : « Comment disparaître complètement et n’être jamais retrouvé ». Les polices mondiales ont désormais pour défi de le contredire.

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Le sadique canadien insaisissable

Luka Magnotta, 29 ans, était toujours recherché hier soir à Paris et dans sa proche banlieue. Les policiers français ont acquis la certitude que le criminel y avait séjourné ces derniers jours.

Publié le 04.06.2012, 07h46


Nouvelle photo de Luka Rocco Magnotta diffusée par Interpol dimanche. On le voit vêtu d'un T-shirt Mickey Mouse, a priori avant son embarquement à l'aéroport de Montréal.

L’avis de recherche le décrivant comme un « individu dangereux » est désormais placardé dans tous les commissariats et gendarmeries de France. Luka Rocco Magnotta, désormais surnommé « Canadian psycho » par les médias de son pays, continuait pourtant, hier soir, d’échapper aux enquêteurs français lancés à ses trousses. Arrivé samedi dernier à l’aéroport de Roissy en provenance de Montréal, ce Canadien de 29 ans, recherché pour le meurtre sauvage d’un étudiant chinois dont le corps a été démembré, a séjourné plusieurs jours à Paris et dans sa proche banlieue.

Plusieurs témoignages et éléments matériels recueillis par les policiers attestent de son passage ces derniers jours dans le quartier des Batignolles, au nord de Paris (XVIIe arrondissement) et dans un hôtel de Bagnolet (Seine-Saint-Denis).

Le patron d’un bar de la rue des Batignolles assure lui avoir servi un Coca-Cola dans la nuit de mercredi à jeudi. La bouteille pouvant avoir conservé sa trace ADN a été saisie. Une habitante du quartier qui a témoigné hier sur RMC prétend elle aussi avoir reçu la visite de Magnotta qui souhaitait se joindre à la fête qu’elle organisait dans son appartement. Vendredi soir, selon une source proche du dossier, c’est le gérant de la Soummam, un modeste bar-hôtel de Bagnolet longeant le périphérique parisien, qui a prévenu les autorités, persuadé d’héberger le Canadien. L’hôtelier avait pris soin de photocopier le passeport de ce client atypique. Un discret dispositif policier a aussitôt été mis en place mais le fugitif n’est pas réapparu. Dans sa chambre, des vêtements, des revues à caractère pornographique, mais aussi des sacs vomitoires de la compagnie aérienne empruntée par Magnotta pour rallier la France, ont été retrouvés. « La police est venue, mais seulement pour me montrer des photos », dément le patron des lieux, visiblement mal à l’aise. Dans ce secteur riche en hôtels de la porte de Bagnolet, où est implantée une gare routière internationale, d’autres établissements ont été visités dans le cadre des investigations, dont l’hôtel Novotel, tout proche. Le téléphone portable du criminel a par ailleurs été localisé samedi grâce à une borne relais dans le quartier de la Bastille (XIe), à Paris. A chaque fois, pourtant, Magnotta a réussi à garder une longueur d’avance. Il pourrait disposer de plusieurs points de chute dans la capitale, où il avait séjourné en 2010. D’ores et déjà, entre 8000 et 10000 appels signalant sa présence sont parvenus à la police. Parmi eux, celui de Sarah, une jeune vendeuse parisienne qui dit l’avoir croisé samedi soir gare du Nord .

Le fugitif, qui a fait étalage de son extrême narcissisme à longueur d’interviews, de textes et de photos postés sur Internet, se vantant de « pouvoir disparaître et n’être jamais retrouvé », est effectivement, pour l’heure, parvenu à déjouer les pièges.