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 Dans le Sud, la désertion des centres-villes favorise le vote d’extrême droite

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Petrus.m

Petrus.m


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Date d'inscription : 26/10/2011
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Dans le Sud, la désertion des centres-villes favorise le vote d’extrême droite Empty
MessageSujet: Dans le Sud, la désertion des centres-villes favorise le vote d’extrême droite   Dans le Sud, la désertion des centres-villes favorise le vote d’extrême droite Icon_minitimeSam 29 Mar - 12:02

Le Monde.fr | 29.03.2014 à 11h37 • Mis à jour le 29.03.2014 à 12h04 | Par Hélène Bekmezian (à Perpignan), Jean-Baptiste Chastand (à Béziers) et Jérôme Fenoglio (au Luc)
Dans le Sud, la désertion des centres-villes favorise le vote d’extrême droite Pa6a7bn
Dans le centre-ville de Béziers.

Perpignan, Béziers (Hérault), Le Luc (Var), envoyés spéciaux
Vous voulez deviner le score du Front national dans une commune du pourtour méditerranéen ? Regardez son centre-ville. Béziers (Hérault), Perpignan, Brignoles (Var)... toutes ont été frappées par la trilogie du désastre urbain : fermeture des commerces de proximité, manque d'emplois et d'animation, paupérisation de la population. Et toutes ont porté le FN à plus de 30% dès le premier tour.

En plein centre-ville de Perpignan, la rue des Augustins aligne à perte de vue des rideaux de fer baissés. La pizzeria a fermé depuis près de deux ans, le coiffeur en face a mis la clé sous la porte, tout comme le restaurant chinois, la boutique de prêt-à-porter, la bijouterie... « Depuis que je me suis installée, il y a cinq ans, j'ai vu au moins six boutiques fermer et ça s'est aggravé ces deux dernières années », témoigne Viviane Amissa, propriétaire d'un salon de coiffure africain qui, elle aussi, songe à fermer boutique.

En cause, la crise ? La cherté des places de parkings ? La proximité du quartier Saint-Mathieu, jugé dangereux ? Probablement un peu de tout. Derrière le comptoir de son magasin de trains électriques, Eric Rovira assure que ses clients « n'osent plus venir ici ». Il a bien essayé de vendre pour s'installer dans un meilleur quartier mais il n'a eu « aucune touche ».

A BÉZIERS, UN COMMERCE SUR DEUX AFFICHE PORTE CLOSE

Comme Béziers, la ville fait partie des quatorze cas critiques de désertification commerciale identifiés par la fédération professionnelle Procos. Dans la ville de l'Hérault qui a porté Robert Ménard en tête des suffrages, il suffit de rentrer au Café de la Comédie pour se rendre compte ce que le centre de la ville était. Et de ce qu'il n'est plus. Aux murs d'un des derniers cafés encore ouverts des allées Paul-Riquet, les « Champs-Elysées » biterrois, une peinture représente un artère remplie de monde et colorée. Aujourd'hui, les allées sont vides, les cafés ferment à 20 heures.

Dans les rues étroites de la vieille ville, c'est encore pire. Un commerce sur deux affiche porte close, on ne compte pas les panneaux « à vendre » ou « à louer » accrochés aux fenêtres, quand elles ne sont pas tout simplement murées. Il est souvent moins cher de louer un taudis dans le centre qu'un HLM. De quoi maintenir d'incroyables poches de pauvreté en pleine ville.

Mais le déclin ne date pas d'hier. « On est déjà au fond depuis quinze ans ! Avec la crise, ça a empiré, c'est la suite logique », témoigne, désabusé, un employé municipal de l'antenne locale de la direction du développement social et de la jeunesse que le devoir de réserve oblige à l'anonymat.

« IL FAUT TOUT DE SUITE PENSER À UN PARKING »

Quant à Béziers, la ville est en déclin depuis la seconde guerre mondiale, les façades haussmanniennes rappellent que l'âge d'or de la viticulture est revolu depuis longtemps. Les Biterrois regardent avec jalousie leur voisine Narbonne (Aude), qui a rénové son centre et parvient ainsi à attirer une partie des touristes qui arrivent par centaines de milliers sur la côte l'été. Dans cette commune située moins de 40 km, le FN atteint péniblement les 15 % et le maire sortant, Jacques Bascou (divers gauche) fait la course en tête pour le second tour avec 33,66 % des voix.

Ce n'est pas un hasard : les villes du Sud qui ont réélu leur maire au premier tour, ou placé en très bonne posture avant le second, sont celles qui se sont lancées, depuis des années, dans une rénovation énergique du centre de leur cité. Guy Durbec, ancien sénateur (PS) du Var a été maire d'Ollioules, une commune de l'ouest toulonnais au centre réhabilité et pimpant (et dont la nouvelle équipe municipale vient de passer au premier tour) et il a fait partie de la liste du maire sortant (divers gauche), battue dès le premier tour, du Luc, une commune du centre Var dont le centre tombe en déshérence.

Entre les deux, quelles différences ? « Il faut s'attaquer au problème le plus tôt possible. A Ollioules, qui était très dégradé, nous nous y sommes mis au début des années 1980. Il faut tout de suite penser à un parking, pour que les gens puissent se garer au centre sans difficulté. »

A Brignoles, au Luc ou au Muy, cette absence de parking central est un grief récurrent des habitants tout comme à Perpignan, où le candidat frontiste Louis Aliot a placé la thématique « stationnement » au tout début de son programme. A l'époque, la clé était aussi de prendre de vitesse les grandes surfaces, de rendre le centre attractif avant que les hypermarchés ne s'installent en périphérie.

A quelques centaines de mètres du coeur de Béziers, l'établissement du « Polygone », un centre commercial géant, a contribué à la chute des petits commerces. Aujourd'hui, tout le monde le critique, mais tout le monde y va. Là-bas, le parking, gratuit, permet d'accéder facilement à la centaine de commerce. Surtout pour les milliers d'habitants qui ont quitté la commune pour s'installer en périphérie ces dernières décennies.

« Le mouvement a commencé dans les années 1970, mais s'est aggravé ces dernières années. le centre-ville s'est “dédensifié” et s'est ghettoïsé », explique Joan-Lois Escafit, syndicaliste à l'union locale de la CFDT et très bon connaisseur de la ville. Même constat à Perpignan, dressé par les employés municipaux : « Ceux qui s'en sortent vont dans la périphérie. Il n'y a pas de diversité sociale dans la ville, et les gens en difficulté se concentrent dans les mêmes quartiers ».

AU LUC, CINQ MAIRES EN SIX MANDATS

Comme dans le quartier Saint-Jacques, surnommé « quartier des gitans » par les habitants, où les familles s'entassent dans des petites maisons historiques construites au XIIIe siècle, sans fondations, et qui ne tiennent plus debout. Le 26 mars, il a fallu procéder à une évacuation, moins de deux mois après l'écroulement d'une maison, le 13 janvier, dans ce même quartier.

Pourtant, de l'aveu même de son propriétaire, ce n'est pas la mairie qui est en cause. « Il est possible d'avoir des subventions pour rénover sa maison. Si tout le monde faisait convenablement ses travaux, les maisons ne tomberaient pas », assure Manuel Jimenez d'une voix douce. L'ancien sénateur du Var, Guy Durbec, avance une autre solution pour endiguer la chute des centres-villes. « Il faut surtout une stabilité de l'équipe municipale, pour que des travaux de longue durée puissent être engagés. Il faut des années pour faire avancer un dossier et obtenir les financements. »

C'est exactement ce qui a manqué au Luc, où cinq maires se sont succédé au cours des six derniers mandats. Dans le coeur de village, plusieurs maison sont là aussi très abîmées, l'une d'elles vient de s'effondrer, empêchant le passage dans une rue importante. A la Seyne-sur-Mer (Var), le centre a également pâti de l'oscillation permanente de la commune entre droite et gauche.

Lire : Le FN, de la préférence nationale à la « préférence communale »
http://splashurl.com/nmuzxgf

Mais la recette n'a rien de miraculeux : à Perpignan, les habitants ont eu beau reconduire le même maire de 1959 à 1993 - Paul Alduy -, puis son fils, Jean-Paul, jusqu'en 2009, cela n'a pas empêché le lent déclin du centre ville. Enfin, il y a les peurs et les fantasmes alimentés par l'immigration, qui a repris de plus belle depuis l'effondrement de l'économie dans l'Espagne voisine.

« Dans la rue de la gare, il y a sept kebabs, ils blanchissent tous de l'argent », croit ainsi savoir Marguerite Bringuier, infirmière perpignanaise à la retraite. Depuis les fenêtres de l'appartement, elle montre la place de la Catalogne, en contrebas, et assure qu'« à partir de 17 heures, elle devient noire de monde, le jardin ne nous appartient plus, on ne peut plus le traverser. Il faut se méfier, on ne peut plus avoir de joli sac, mettre les bijoux autour du cou ».

Lire également : A Perpignan, le centre-ville délaissé au cœur de la campagne
http://splashurl.com/nt6x3uy

Le kiosquier installé là depuis 17 ans n'a pourtant jamais été témoin d'une seule agression... Patron d'une boucherie halal à Béziers, M'hamed Ezzofri ne comprend pas très bien en quoi sa boutique serait responsable du déclin de la ville. « Si on vire les Maghrébins, qui fera vivre l'économie de cette ville ? Ma viande, elle vient de l'agriculture française. Si je ferme, je me demande bien en quoi ça va les aider », se défend-il. Sur sa vitrine figure une affichette vante d'ailleurs les mérites de « l'agneau d'Aveyron ».

L'abandon des centre-villes alimente certes le vote FN, mais, dans le Var, le pire souvenir de l'effondrement d'un coeur de ville est lié au passage de Jean-Marie Le Chevallier (FN) à la mairie de Toulon de 1995 à 2001. Dans certains quartiers, les logements commerciaux ne valaient plus rien, et l'animation était réduite à néant. Toulon s'est relevée depuis, de l'avis général, le centre est beaucoup plus vivant qu'avant l'époque de la grande dépression, celle de la mairie Front national.
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