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L'extrême droite allemande s'attaque aux islamistes
Publié le 04/05/2012 à 17:36
Un mouvement proche des néonazis lance un concours de caricatures de Mahomet en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Le gouvernement allemand s'inquiète de la montée des tensions entre l'extrême droite et les islamistes radicaux dans la bataille électorale en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW). Le mouvement «Pro NRW», proche des milieux néonazis, qui a axé sa campagne sur la lutte contre «l'islamisation de la société», a lancé un concours de caricatures de Mahomet. Il prévoit d'exposer les «meilleurs dessins» devant 25 mosquées le 13 mai, jour des élections régionales.
Les autorités et la police redoutent un nouveau casse-tête politico-juridique. Combattant mosquées, minarets et foulards islamiques, «Pro NRW» milite pour la «liberté au lieu de l'islam». Surfant sur les craintes liées à la montée de l'influence des mouvements islamistes radicaux en Allemagne, Pro NRW a décidé de provoquer la communauté musulmane de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
«Ligne rouge»
Et cela fonctionne. Face à eux, la branche radicale salafiste des musulmans d'Allemagne a saisi la balle au bond pour déclencher une nouvelle dispute autour des caricatures de Mahomet. Leur espoir: provoquer le même écho que le mouvement d'opposition aux caricatures du Prophète publiées en 2005 par un journal danois. Les dessins avaient enflammé la rue arabe et provoqué des attaques contre les intérêts européens. Mardi à Solingen, l'un des fiefs salafistes outre-Rhin, des «barbus» ont jeté des pierres sur des manifestants de Pro NRW, avant d'attaquer les forces de l'ordre avec des bâtons. La police a arrêté quelque 80 salafistes puis les a relâchés. «Lorsque le Prophète est attaqué, la ligne rouge est franchie», prévient le prêcheur radical Pierre Vogel.
«Si la situation est tellement tendue que l'on ne peut plus organiser de telles manifestations pour protester contre les courants islamistes, alors les politiciens qui veulent brader l'Allemagne sont responsables», prévient Lars Seidensticker, à la tête de la campagne de Pro NRW.
De son côté, le ministre de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, s'inquiète des répercussions d'éventuelles confrontations entre le mouvement d'extrême droite et les salafistes. Berlin redoute une vague de représailles contre les intérêts allemands dans le monde arabe et que des «loups solitaires» mènent des attentats sur son territoire.