Le Monde.fr avec AFP | 26.03.2014 à 09h44 • Mis à jour le 26.03.2014 à 10h21
Andreas Mölzer, le 18 novembre 2013 à Vienne.
L'eurodéputé Andreas Mölzer, tête de liste pour les élections européennes du parti d'extrême droite autrichien Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ — « Parti de la liberté d'Autriche »), était sous le feu des critiques mardi 25 mars pour avoir tenu des propos racistes et comparé l'Union européenne (UE) aux nazis.
Selon le journal allemand Süddeutsche Zeitung (SZ), Andreas Mölzer a déclaré lors d'un événement en février que l'UE menaçait de devenir « un conglomérat de nègres, le chaos absolu ». « C'est vraiment ainsi, tous, des Portugais aux Estoniens, des Suédois aux Siciliens… se moquent de nous, les Allemands et les Autrichiens. Nous sommes les seuls qui commencent à travailler à 9 heures et pas seulement à 11 heures », a affirmé M. Mölzer, cité par la Süddeutsche Zeitung.
« LE CHOIX DES MOTS ÉTAIT MAUVAIS »
« Le choix des mots était mauvais », s'est excusé le député européen lundi dans un communiqué, soulignant le contexte « satirico-ironique » de la discussion lorsqu'il a tenu ces propos. Selon la SZ, Andreas Mölzer a également taxé l'Union européenne de dictature, estimant qu'en comparaison, « le IIIe Reich était probablement informe et libéral », parce que le régime d'Hitler « n'avait pas autant de règles et de régulations ».
Dans un deuxième communiqué publié mardi, M. Mölzer a expliqué qu'il ne voulait pas « minimiser (…) le caractère criminel du régime nazi », mais qu'il voulait dénoncer « l'absurde acharnement réglementaire de l'UE de manière drastique ». Des représentants politiques des autres partis autrichiens ont appelé Andreas Mölzer à la démission, et la communauté juive d'Autriche (IKG) a estimé que « de telles personnes ne devraient pas représenter l'Autriche en Europe ».
L'eurodéputé n'a pas exclu de démissionner mardi lors d'une interview sur la radio publique Ö1, mais le dirigeant du FPÖ, Heinz-Christian Strache, lui a apporté son soutien, estimant l'affaire « classée » après les excuses de son candidat. Le FPÖ est la troisième force politique en Autriche et devrait, selon les derniers sondages, conforter cette position lors des élections européennes le 25 mai prochain, avec environ 20 % des suffrages.
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