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Le Nobel de la Paix décerné à l'Union européenne
Mis à jour le 12/10/2012 à 16:07 | publié le 12/10/2012 à 12:03
Les drapeaux de l'Union européenne devant le Parlement européen, à Strasbourg.
«L'UE contribue à promouvoir la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe», a justifié le président du comité Nobel. Sa décision suscite de nombreuses réactions.Ce n'est pas une personnalité qui a reçu le prix Nobel de la paix cette année, mais une institution. En cette période de crise économique dans la zone euro, le comité norvégien a choisi de récompenser l'Union européenne pour son rôle dans l'unification du Vieux Continent depuis soixante-deux ans.
«L'UE et ses ancêtres contribuent depuis plus de six décennies à promouvoir la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe», a déclaré le président du comité Nobel, le Norvégien, Thorbjoern Jagland. C'est l'UE qui décidera qui viendra en personne recevoir le prix à Oslo le 10 décembre prochain, date anniversaire du fondateur du prix, l'industriel et philanthrope Alfred Nobel.
Martin Schulz, le président du Parlement européen, s'est dit «profondément ému et honoré» par cette distinction. «La réconciliation est l'essence même de l'UE. Cela peut être une source d'inspiration. L'UE est un projet unique qui a remplacé la guerre par la paix, la haine par la solidarité», a-t-il réagi sur Twitter.
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, s'est déclaré «très fier»: l'Union européenne constitue la «plus grande force de paix de l'histoire», selon lui. De son côté, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a parlé d'un «grand honneur pour l'ensemble de l'Union européenne, pour ses 500 millions de citoyens». Son prédécesseur à la présidence de la Commission, Jacques Delors, a évoqué un «message à la fois moral et politique», soulignant que «toutes les populations qui s'intéressent à l'Europe vont prendre cela pour un encouragement».
Fierté ou sarcasme Le prix Nobel «confère à l'Europe une responsabilité encore plus grande, celle de la préservation de son unité, de la capacité à promouvoir la croissance et l'emploi, et de la solidarité à l'égard de ses membres», a estimé vendredi l'Elysée. «A travers cette distinction, chaque Européen peut éprouver une fierté, celle d'être membre d'une union qui a été capable de faire la paix entre des peuples qui s'étaient longtemps affrontés et de construire une communauté fondée sur des valeurs de démocratie, de liberté et de solidarité», ajoute la présidence.
La chancelière allemande Angela Merkel s'est jointe au concert des félicitations, en voyant dans cette attribution du prix Nobel de la paix à l'UE «un encouragement au projet pacificateur pour le continent européen, qui a rarement connu de longues périodes de paix», a-t-elle déclaré.
Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Otan, dont une grande majorité des vingt-huit pays membres de l'Alliance atlantique font partie de l'UE, a déclaré vouloir «renforcer encore ce partenariat stratégique, comme les deux organisations l'ont prévu».
L'eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit a estimé que ce prix était l'occasion de demander pour l'UE un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Il a également estimé que le Nobel était «une injonction à l'UE pour qu'elle assume la responsabilité de la paix sociale dans les pays en crise».
«C'est une distinction qui aurait dû être attribuée depuis longtemps», estime Jean-Dominique Giuliani, le président de la Fondation Robert-Schuman, du nom de l'homme politique français qui posa l'acte fondateur du projet par sa déclaration éponyme de mai 1950.
Pour l'eurodéputé eurosceptique britannique Nigel Farage, ce prix «montre que les Norvégiens ont un réel sens de l'humour» et souligne que «l'UE a créé de la pauvreté et du chômage pour des millions de gens» et attisé l'animosité entre pays du nord et du sud de l'UE. Même son de cloche pour Jean-Luc Mélenchon qui a decerné lui le prix de «l'humour noir» au comité Nobel. «On comprend qu'elle n'ait pas reçu le prix nobel d'économie tant sa politique aggrave la crise et le chômage», ironise le coprésident du Parti de gauche. Pour Nicolas Dupont-Aignan, «ce prix est en fait décerné à titre posthume». «Puisse cet hommage à cette admirable défunte (l'UE) nous rappeler que l'Europe peut être encore un rêve, et non ce cauchemard que vivent les peuples», a-t-il dit.
La Norvège, par la voix de son premier ministre Jens Stoltenberg, a félicité l'UE pour son prix mais a exclu une nouvelle fois une adhésion de son pays au projet européen.