Le Monde.fr avec AFP | 22.03.2014 à 14h04
Selon les estimations, le travail au noir représente de 20 % à 30 % de l’économie de l’hôtellerie et de la restauration en Espagne.
Ils sont des milliers, arrivant pour certains de toutes les régions d'Espagne, pour une « marche de la dignité » à Madrid samedi afin de souligner « l'urgence sociale » créée par les coupes budgétaires du gouvernement conservateur. Organisés en huit colonnes, les manifestants doivent rejoindre en fin de journée le centre de la capitale espagnole, après avoir marché, pour certains depuis près d'un mois, d'Andalousie (Sud), de Catalogne (Est), des Asturies (Nord) et d'Estrémadure (Ouest).
Les premiers arrivés ont passé la nuit aux portes de Madrid. Tous se sont donné rendez-vous à la gare d'Atocha, d'où partira en mileu d'après-midi une manifestation sur une grande artère de la capitale, sous les slogans tels que « Non au paiement de la dette », « Sortez les gouvernements de la troïka », « Pain, travail et un toit pour tous et toutes ».
AUSTÉRITÉ SANS PRÉCÉDENT
Les organisateurs ont annoncé que des centaines de bus et au moins quatre trains ont été affrétés. Les autorités régionales ont prévu la mobilisation de 1 700 policiers pour assurer la sécurité, craignant des incidents en raison de la présence attendue de membres de groupes antisystème.
L'austérité sans précédent appliquée par le gouvernement conservateur depuis son arrivée fin 2011 pour réduire les déficits et la dette du pays a donné lieu à deux grèves générales en 2012, avec des centaines de milliers de personnes dans la rue. La mobilisation s'est ensuite essoufflée, soutenue surtout par les secteurs de l'éducation et de la santé, sévèrement touchés par les économies de 150 milliards d'euros sur trois ans annoncées en 2012. S'ils ne descendent pas dans la rue, les Espagnols ont montré dans les sondages leur rejet de la politique d'austérité et dénoncent le chômage qui touche plus d'un actif sur quatre.