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«Révolution fiscale» : pour la police, il n'y a eu que 7000 manifestants
Mis à jour le 01/12/2013 à 17:43 - Publié le 01/12/2013 à 15:15
Le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon en tête du cortège, entouré par la secrétaire nationale du Parti de gauche Danielle Simonnet (à droite) et de son ancienne porte-parole Clémentine Autain
Les organisateurs de cette marche de protestation contre la prochaine hausse de la TVA évoquaient un peu plus tôt le chiffre de 100.000 participants. Un écart qui risque d'ouvrir une nouvelle polémique entre Jean-Luc Mélenchon et le ministère de l'Intérieur.
«Nous ne sommes pas arrivés à éduquer nos camarades pour qu'ils arrivent à l'heure aux manifestations, comme pour les trains... Mais je suis très optimiste!» En début de cortège, dans le carré de tête où il a retrouvé l'ensemble des leaders de la gauche radicale et de l'extrême gauche, du communiste Pierre Laurent à la porte-parole de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, rassemblés contre la hausse de la TVA, Jean-Luc Mélenchon n'a pas manifesté d'inquiétude face à une mobilisation qui s'annonçait moins dense que celle de mai dernier pour la VIe République. Au départ vers 13h, la circulation n'avait pas été interrompue place de la République alors que le cortège se formait et s'ébranlait en direction de la place Bernstein, à proximité du ministère de l'Économie à Bercy. Au fur et à mesure, le cortège, plutôt calme, s'est relativement rempli et la foule est arrivée, suffisamment sans doute pour que le Front de gauche puisse estimer son pari réussi...
«Nous sommes plusieurs dizaines de milliers», indique-t-on dans l'organisation. Vers17h, lorsque les leaders de la gauche radicale ont pris la parole à l'arrivée, les organisateurs revendiquaient 100.000 manifestants. Peu de temps après, la préfecture de police de Paris avançait le chiffre de 7000 participants. Elle avait pourtant indiqué au départ qu'elle ne communiquerait pas de chiffres pour ne pas renouveler la polémique de mai dernier entre Jean-Luc Mélenchon et le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
«Nous ne sommes pas ici pour défendre des intérêts particuliers»
L'idée de cette mobilisation «pour la révolution fiscale» a été lancée il y a moins d'un mois par l'ex-candidat à la présidentielle du Front de gauche. Les organisateurs justifient cette tendance à la baisse par le fait que beaucoup en province ont préféré organiser des mobilisations à domicile, associées aux campagnes municipales en cours. Même si le drapeau du PCF était extrêmement présent dans le cortège, l'union des communistes et des socialistes dans certaines villes a aussi poussé certains militants à la réserve dans leurs critiques contre le gouvernement.
«C'est une manifestation pour un changement fiscal radical, c'est une manifestation d'opposition de gauche, on ne va pas vous dire autre chose», a lancé Jean-Luc Mélenchon au départ. «Ça veut dire quoi de vouloir jouer au bon élève de José Manuel Barroso!» a-t-il lancé à l'attention de François Hollande. «Il faut pense aux pauvres gens, à ceux des campagnes quand il y a un paysan qui se suicide chaque jour...» Quant au chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault, Jean-Luc Mélenchon a souhaité «qu'il abaisse son orgueil».
Alors que les responsables des groupes parlementaires communistes s'apprêtent à rencontrer le premier ministre sur la remise à plat de la fiscalité, le secrétaire national du PCF et sénateur Pierre Laurent a fait part à l'avance de ses craintes. «La méthode Ayrault, c'est un petit tour de consultation alors qu'on écrit dans son équipe en même temps, sans tenir compte des revendications sociales. L'expérience nous l'a déjà prouvé...»
Quant à une éventuelle comparaison avec les «bonnets rouges» qui étaient plusieurs dizaines de milliers réunis samedi à Carhaix, elle a été balayée d'un revers de main par Mélenchon. «Nous ne sommes pas ici pour défendre des intérêts particuliers mais l'intérêt général.» Des militants du Parti de gauche partis à 5h de Brest ironisaient de leur côté: «Nous n'avons pas eu besoin de faire venir des stars de la musique bretonne pour faire venir nous aussi plusieurs dizaines de milliers de personnes!»
Côté PCF, on admettait vers 14h que le chiffre annoncé de plusieurs dizaines de milliers de personnes devait être entendu pour toutes les mobilisations de dimanche en France contre la hausse de la TVA.