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Le Front de gauche marche dimanche sur Bercy pour lancer « la révolution fiscale »
Mis à jour le 30/11/2013 à 20:13 - Publié le 29/11/2013 à 19:36«Bien sûr, Valls dira que nous sommes une poignée et les caniches diront que c'est un échec», anticipe déjà Jean-Luc Mélenchon (lors d'un meeting, en 2012 à Paris) à propos de la marche du dimanche.
Depuis la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon maintient sans ciller une ligne ouvertement hostile au Parti socialiste au pouvoir.
Maintenir la pression. Ne laisser aucune faille ouverte avant la manifestation de dimanche à Paris contre l'augmentation de la TVA et pour «la révolution fiscale». Pas question pour Jean-Luc Mélenchon, à l'initiative de cette marche sur Bercy, de saluer les chiffres du chômage comme l'a fait l'Élysée jeudi. Pour l'ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle, c'est «une bidouille de plus». Quant à l'inversion de la courbe du chômage promise l'an dernier par François Hollande pour la fin 2013, «c'est absolument impossible» avec la politique actuelle de l'exécutif. Sur France 2, l'eurodéputé a frontalement attaqué le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, qui a souhaité jeudi «plus de liberté» sur le travail du dimanche. «J'ai une autre idée pour M. Moscovici: il y a également l'esclavage, parce que dans l'esclavage, le patron est obligé de nourrir son esclave.»
Depuis la présidentielle, Mélenchon maintient sans ciller une ligne ouvertement hostile aux «Solfériniens». Mais son pari de drainer la colère populaire pour lui offrir une issue politique dans le Front de gauche n'est pas gagné. Même s'il prédit que les manifestants seront «très nombreux» entre les places d'Italie et Bernstein, à quelques mètres du ministère de l'Économie, il se pourrait que la mobilisation soit moindre que celle du 5 mai à la Bastille en faveur de la VIe République. Le coprésident du Parti de gauche (PG) l'a anticipé à sa façon sur son blog: «À la fin, on verra que personne dans le pays n'est capable de mobiliser autant que nous. Mais, bien sûr, Valls dira que nous sommes une poignée et les caniches diront que c'est un échec.»
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«Que ce ne soit pas le tout et n'importe quoi vu en Bretagne avec des ouvriers en train de manifester avec leurs patrons pour aller fiche le feu à des portiques d'une taxe qui ne s'applique pas»
Jean-Luc Mélenchon, sur RMC _____________________________________________________________________________________________________
Mélenchon enrage contre les «bonnets rouges» qui ont apporté la confusion. «Que ce ne soit pas le tout et n'importe quoi vu en Bretagne, a-t-il lancé sur RMC, avec des ouvriers en train de manifester avec leurs patrons pour aller fiche le feu à des portiques d'une taxe qui ne s'applique pas, tout ça pour masquer le fait que ces mêmes patrons sont en train de les licencier et ont abusé de tous les avantages de l'agroalimentaire et de l'agriculture productiviste pendant des années…» La marche sur Bercy «ne correspond pas à un ras-le-bol fiscal, mais à un ras-le-bol de l'injustice fiscale». Nuance…
Par ailleurs, même si le secrétaire national du PCF Pierre Laurent sera de la partie avec ses troupes - une centaine de bus de toutes les couleurs de la gauche radicale devraient converger vers la capitale, soit moins qu'en mai -, la stratégie n'est plus commune entre les deux alliés. Contrairement à Jean-Luc Mélenchon - dont le Parti de gauche n'a que peu d'élus municipaux -, le PCF a noué des alliances à géométrie variable avec le PS pour maintenir au mieux son maillage local. Tant que les municipales ne sont pas passées, le militant communiste allié au PS ne se sent pas aussi libre qu'avant de taper sur le gouvernement. «Ils seront peut-être un peu moins ardents à venir dimanche à Paris dénoncer la politique du gouvernement», reconnaît François Delapierre, bras droit de Jean-Luc Mélenchon. Les invectives au sein du Front de gauche laissent aussi des traces. Signe de la division, Jean-Luc Mélenchon était invité vendredi soir par la chef de file du PG à Paris, Danielle Simonnet, alors que le PCF de la capitale est allié au PS.
Au même moment, à Montreuil, Pierre Laurent devait lancer le candidat PCF Patrice Bessac, qui fera campagne avec toutes les forces du Front de gauche.