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L'Allemagne réactive des centrales nucléaires
Publié le 08/02/2012 à 20:59 La centrale nucléaire de Neckarwestheim (Allemagne), fermée en 2011 suite à la catastrophe de Fukushima.
Le grand froid qui touche actuellement l'Europe contraint l'Allemagne à recourir à l'énergie nucléaire. Une décision qui remet en cause la politique energétique de Berlin.
Tout un paradoxe: l'Allemagne qui grelotte est obligée de s'en remettre au nucléaire. Pourtant, au printemps 2011, Berlin avait décidé une sortie progressive de l'atome, avec la fermeture avant la fin de l'année de 8 réacteurs sur 17. Le pays avait ainsi décidé de se priver rapidement de quelque 8000 mégawatts (MW) de production d'électricité, dans le sillage de la catastrophe de Fukushima.
Mais pour faire face à la vague de froid qui sévit en Europe, quatre entreprises gestionnaires de réseaux électriques outre-Rhin ont décidé ces jours-ci, d'avoir recours à des centrales qui avaient déjà été retirées du réseau, mais conservées comme «réserve froide» pour les situations d'urgence. L'information a été confirmée mercredi 8 février par la presse allemande. En décembre, le pays avait déjà sollicité une première réserve d'urgence mise en place chez son voisin autrichien, mais c'est la première fois qu'elle doit avoir recours à ses réserves propres.
Le débat énergétique relancéCes jours-ci, l'Allemagne a continué d'exporter de l'électricité chez ses voisins, notamment la France, mais uniquement parce qu'elle a puisé dans ses réserves de gaz et d'électricité. Toutefois, devant les rigueurs climatiques, ces réserves ne suffisent plus et Berlin doit donc faire appel à ses capacités nucléaires.
Cinq des huit réacteurs allemands arrêtés dès l'été dans le cadre de la sortie programmée du nucléaire se trouvent dans le sud-ouest du pays, où la situation est particulièrement tendue avec l'arrivée de la vague de froid, relève le quotidien économique
Handelsblatt.
Si la situation météorologique perdure en Allemagne et que les livraisons d'énergie nucléaire doivent monter en puissance, Berlin ne pourra pas empêcher un réveil du débat autour de ses choix de politique énergétique.