LE MONDE | 19.01.2014 à 10h43 • Mis à jour le 19.01.2014 à 11h34
Manuel Valls visite le commissariat de police de Ris-Orangis, vendredi 6 septembre.
Invité du Grand Rendez-vous iTélé/Europe 1/Le Monde dimanche 19 janvier, Manuel Valls, le ministre de l'intérieur, s'est inquiété du nombre élevé de Français partant pour combattre au sein d'organisations djihadistes en Syrie.
Quelques jours après l'annonce du départ de deux lycéens de 15 ans, partis, comme plusieurs autres centaines de Français, combattre contre les forces de Bachar Al-Assad en Syrie, M. Valls a ainsi rappelé des chiffres récemment délivrés par François Hollande : près de 700 Français sont aujourd'hui en Syrie, et 150 seraient en transit.
Interrogé sur la décision du gouvernement britannique de supprimer la nationalité à ceux qui reviennent, le ministre a qualifié ce type de mesures de pas très « efficient ». Pour lui, il s'agit d'amplifier les moyens pour faire face à ce phénomène, sur Internet d'abord, en s'attaquant aux sites de diffusion, le ministre a notamment cité YouTube, mais aussi par un travail social important. M. Valls a aussi appelé les leaders musulmans en France à se prononcer fortement sur le sujet. Ces propositions doivent être présentées au chef de l'Etat dans les prochains jours.
« ANNÉE DÉCISIVE POUR LA FRANCE »
Selon Valls, il n'y a pas de risque de fragilisation au sein du Parti socialiste, et ce malgré le changement de cap de François Hollande lors de son discours à l'Elysée le 14 janvier. Ce qui a changé au cours des dernières semaines, explique Manuel Valls, c'est que « le chef de l'Etat a totalement pris en main la direction de ce pays. C'est lui qui donne le sens. »
Il s'agit « d'une année décisive pour la France », et la compétitivité du pays n'est « pas au niveau nécessaire pour faire face aux enjeux économiques du monde. » Il y a donc une « nécessité de remobiliser la société ».
Le ministre s'est aussi préoccupé de la « défiance » des Français « à l'égard des forces publiques », pointant un sondage IFOP levant le voile sur ces 74 % de Français qui disent ne pas faire confience au gouvernement pour réaliser des économies importantes dans la dépense publique.
Sur Dieudonné, Manuel Valls a maintenu sa fermeté, se défendant de tout excès médiatique. « Je ne dis pas que c'est réglé, juge M. Valls, mais il ne peut plus prononcer ces mots dans les salles ou il se produit parce qu'il est sous surveillance » grâce justement à l'attention médiatique, mais aussi celle des juges, rappelant les différentes procédures judicaires en cours à l'encontre du l'humoriste.
Le ministre a tenu à rappeler « à ceux qui vont le voir naïvement », le lien de Dieudoné M'bala M'bala avec la famille Le Pen, mais aussi l'extrême droite homophobe et raciste.
Enfin sur l'affaire Hollande-Gayet, pour Manuel Valls, la sécurité du président de la République « n'a pas été mise en danger ». Il a par ailleurs soutenu son attachement à la notion de vie privée, « ce que souhaitent les Français ». Un sondage IFOP pour le Journal du dimanche paru le 12 janvier, avance que plus des trois quarts (77 %) des Français estiment qu'il s'agit d'une « affaire privée qui ne concerne que François Hollande ».