Le Monde.fr avec AFP | 16.01.2014 à 21h11
La Fédération française de rugby (FFR) a annoncé jeudi 16 janvier à l'Agence France-presse qu'elle se constituait partie civile dans une affaire de blanchiment d'argent dans laquelle son nom a été cité et qui a donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire.
« Afin de préserver et de défendre les intérêts de la FFR et du rugby français, le Bureau Fédéral, réuni ce jeudi 16 janvier, a donné mandat au président Pierre Camou, pour se constituer partie civile dans le cadre de cette affaire », a indiqué la FFR.
Mercredi, l'hebdomadaire Le Canard enchaîné avait révélé l'existence de circuits présumés de blanchiment d'argent passant notamment par la revente de billets de matches de l'équipe de France au Stade de France lors du Tournoi des six nations. Ces billets étaient ensuite proposés sur divers sites Internet par la société Passion Events, dirigée par Ahmed Arbib, « pour un pactole de 600 000 à 800 000 euros », selon l'hebdomadaire.
DEUX PROCÉDURES EN COURS
La FFR a ajouté avoir engagé en 2008 une procédure judiciaire contre cette société qui n'a, selon elle, jamais été une agence agréée, et avoir obtenu sa condamnation « par jugement du tribunal de Paris du 11 mars 2010 ». De sources concordantes, la société a été condamnée à payer 20 000 euros de dommages et intérêts. Mais Passion Events et M. Arbib « ont poursuivi leurs agissements sous couvert d'autres sociétés et dénominations commerciales, dont Passion Events, amenant la FFR à engager deux nouvelles procédures en 2011 et en 2013, qui sont toujours en cours. »
M. Arbib est également soupçonné d'avoir organisé d'importantes opérations d'escroquerie à la taxe carbone, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier. Il aurait été aussi victime d'extorsion de la part du malfaiteur Franck Barresi, fiché au grand banditisme, interpellé mardi. Frappé à plusieurs reprises, M. Arbib a fini par dénoncer ses racketteurs pour des violences, notamment pour l'avoir enfermé dans un coffre de voiture.