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Pour le Pape, la paix doit être un «engagement de tous les jours»
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Mis à jour le 25/12/2013 à 12:58 - Publié le 25/12/2013 à 12:52 Le Pape a prononcé son message Ubi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre devant plusieurs dizaines de milliers de personnes
Lors de la traditionnelle bénédiction «urbi et orbi», le pape, qui célèbre pour la première fois Noël en tant que chef de l'église catholique romaine, a appelé à la paix au Sud-Soudan, en Syrie ou encore en Centrafrique.
C'est une prière et non pas un «message» urbi et orbi, le premier de son pontificat, que François a délivré au milieu du jour de Noël devant une place Saint-Pierre comble et face aux caméras du monde entier. Une prière simple, directe, adressée à Dieu, à l'image «du chant des anges» de la crèche que le pape a voulu «faire sien», de façon à exprimer ses «vœux de paix»: «Ce chant, a-t-il confié, est pour chaque homme et pour chaque femme qui veille dans la nuit, qui espère un monde meilleur, qui prend soin des autres en cherchant à faire humblement son devoir.»
C'est aussi une prière que François a adressée, aux hommes cette fois, leur souhaitant «de reconnaître le vrai visage de Dieu, le Père qui nous a donné Jésus. Je souhaite à tous de sentir que Dieu est proche, de demeurer en sa présence, de l'aimer, de l'adorer». Et de lui «rendre gloire», pas forcément par des prières, mais «surtout par sa vie, une vie dépensée pour son amour et pour celui des frères».
Prière conclue par ce poignant appel: «Arrêtons-nous devant l'Enfant de Bethléem. Laissons notre coeur s'émouvoir, n'en ayons pas peur, laissons-le se réchauffer à la tendresse de Dieu ; nous avons besoin de ses caresses, elles ne nous blessent pas(…) Laissons-nous toucher par la bonté de Dieu».
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«La paix véritable n'est pas un équilibre entre des forces contraires»
Le pape François
Le pape a ensuite orienté son propos, comme il se doit en ce jour de Noël, sur la question de la paix. «La paix véritable n'est pas un équilibre entre des forces contraires» ni «une belle ‘façade', derrière laquelle il y a des oppositions et des divisions». Elle est «artisanale». Dans l'esprit de François, la paix est d'abord un «engagement de tous les jours». À commencer pour les enfants qui sont «les victimes plus fragiles des guerres» mais pas seulement. Il y a aussi «les personnes âgées» les «femmes maltraitées», les «malades» car «les guerres brisent et blessent tant de vies».
Plus classiquement, et comme tous ses prédécesseurs pour ce traditionnel message urbi et orbi, (‘à la Ville et au monde') le pape François s'est alors livré à un rapide tour géopolitique de la planète qu'il a commencé par la Syrie, affectant le «bien-aimé peuple syrien», pour qui il a une nouvelle fois appelé «les parties en conflit» à «mettre fin à toute violence» et «à garantir l'accès aux aides humanitaires»
Rappelant l'initiative de prière mondiale et de jeun qu'il avait lancée en septembre dernier pour contrer les menaces d'interventions étrangères, alors que l'usage d'armes chimiques avait été dénoncé en Syrie, François a constaté avec satisfaction «combien la prière est puissante», se félicitant que «des croyants de diverses confessions religieuses s'unissent aussi à notre supplication pour la paix en Syrie». Il a alors puissamment lancé: «Ne perdons jamais le courage de la prière! Le courage de dire: Seigneur, donne ta paix à la Syrie et au monde entier.»
Plusieurs appels pour l'Afrique En second lieu, le pape s'est longuement attardé sur l'Afrique, implorant la paix pour «la République centrafricaine, souvent oubliée des hommes» et «déchirée par une spirale de violence et de misère, où beaucoup de personnes sont sans maison, sans eau ni nourriture, sans le minimum pour vivre.». Le Sud-Soudan où des tensions font «des victimes et menacent la cohabitation pacifique dans ce jeune État». Le Nigéria «lacéré par de continuelles attaques qui n'épargnent pas les innocents ni ceux qui sont sans défense».
François, toujours en s'adressant à Dieu, a ensuite évoqué le Proche-Orient, «la Terre que tu as choisie pour venir dans le monde» demandant «une heureuse issue des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens». Il devrait se rendre en pèlerinage dans la région, ainsi qu'en Jordanie, à la fin du mois de mai prochain. Il a aussi évoqué «les plaies de l'Irak bien-aimé» toujours «frappé par de fréquents attentats».
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Les « nombreux enfants transformés en soldats, volés de leur enfance »
Le pape François
Il a conclu son tour d'horizon par trois appels plus généraux. La question des migrations, marqué qu'il fut par son voyage éclair à Lampedusa en juillet dernier, priant donc pour que «les migrants en quête d'une vie digne trouvent accueil et aide» et que des tragédies maritimes de réfugiés mourant noyés pour rejoindre l'Europe «n'arrivent jamais plus». Un message de soutien et «d'Espérance» étendu à tous ceux qui doivent quitter leur lieu de vie «spécialement dans la Corne de l'Afrique et dans l'est de la République démocratique du Congo.» Un sujet qui lui tient à cœur puisque le pape l'avait abordé lors de messe de minuit en méditant sur les bergers: «Les bergers, a-t-il dit, ont été les premiers (...) à recevoir l'annonce de sa naissance. Ils ont été les premiers parce qu'ils étaient parmi les derniers, les marginalisés».
Deuxième appel, la lutte contre «la traite des êtres humains» et contre les «nombreux enfants qui sont enlevés, blessés et tués dans les conflits armés, et vers tous ceux qui sont transformés en soldats, volés de leur enfance».
Quant au troisième appel, le pape l'a lancé, comme Benoît XVI l'avait souvent fait, pour la préservation de «la planète», parce que «la convoitise et l'avidité des hommes l'exploitent souvent sans faire preuve de discernement». Sans oublier «tous ceux qui sont victimes de calamités naturelles, surtout le cher peuple philippin, gravement frappé par le récent typhon».
Avant de commencer la veillée de Noël, mardi dans l'après-midi, le Pape François, avait tenu à rendre visite dans la maison qu'il occupe dans les jardins du Vatican à Benoît XVI. «C'est un plaisir de vous voir si bonne mine», a dit François à Benoît XVI ajoutant «Joyeux Noël, priez pour moi». Ce à quoi Benoît XVI a répondu: «Toujours, toujours, toujours».