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Rapport sur l'intégration : Jean-Marc Ayrault accuse Copé de «mensonge»
Mis à jour le 13/12/2013 à 17:31 - Publié le 13/12/2013 à 14:47
Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a violemment réagi aux critiques émises par la droite sur les propositions du rapport sur l'intégration dévoilé par Le Figaro. Pour le président de l'UMP, ces «injures» traduisent «l'état de panique qui règne dans l'exécutif».
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Les mots sont violents dans la bouche d'un premier ministre. Jean-Marc Ayrault a réagi vendredi aux accusations du l'UMP à propos du rapport sur l'intégration, dévoilé par le Figaro: «Jean-François Copé est à côté de la plaque. Il a, l'UMP a un problème avec l'intégration (...) Jean-François Copé est un irresponsable, un menteur. Ce n'est pas parce que je reçois des rapports que c'est forcément la position du gouvernement. Il n'est évidemment pas question de réintroduire les signes religieux».
Un peu plus tôt, le président de l'UMP avait accusé le gouvernement de mettre la République en danger avec ces propositions et «d'ériger le communautarisme en nouveau modèle pour la France», pour des considérations électoralistes. «Notre République serait en danger si vous cédiez à cette tentation en mettant en oeuvre, ne serait-ce qu'a minima, un rapport dont l'intention est de déconstruire (...) cette République», a écrit Jean-François Copé, qui demande solennellement à François Hollande de ne pas mettre en oeuvre les dispositions préconisées dans ce rapport.
«Panique à bord»
Parmi elles, le rapport préconise la «suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires concernant notamment le voile». Est aussi visée la circulaire de mars 2012 sur l'accompagnement des sorties scolaires qui empêche les mères voilées d'accompagner les élèves lors des sorties scolaires.
Jean-François Copé a immédiatement réagi aux injures de Jean-Marc Ayrault: «Le premier ministre avait le choix entre rassurer ou assumer, il a préféré l'insulte, a déclaré le président de l'UMP au Figaro. Ce choix en dit long sur l'état de panique à bord qui règne dans l'exécutif. Jean-Marc Ayrault a oublié qu'en m'injuriant, il injurie les millions de Français scandalisés et indignés par le fait que le gouvernement ait pu commander et cautionner un rapport qui propose un plan complet de démantèlement de l'identité française.» Pour Jean-François Copé, «le recul de Jean-Marc Ayrault sur le rétablissement du port du voile à l'école doit être le début d'une longue série de réponses aux questions soulevées par le rapport: qu'en est-il de l'enseignement de l'histoire, de la laïcité, de la langue française, de la politique de naturalisation massive des étrangers en situation irrégulière?».
«Des propositions parfois jusqu'au-boutistes»
La révélation du contenu de ce rapport a provoqué une levée de bouclier dans l'opposition. Outre Jean-François Copé, l'ex-premier ministre François Fillon a dénoncé une «vision molle de la République qui tourne le dos à la citoyenneté et à la fierté d'être Français». «Notre pays a besoin d'être rassemblé et pas balkanisé, il a besoin d'intégrer et d'assimiler les étrangers selon ses valeurs et son histoire.» a-t-il écrit dans un communiqué.
De son côté Marine Le Pen a dénoncé une «dangereuse provocation»: «La mise en oeuvre de ces propositions constituerait une véritable déclaration de guerre aux Français qui eux réclament l'arrêt de la politique d'immigration massive et la réaffirmation de nos lois républicaines et de nos valeurs».
Le travail des groupes qui ont rédigé le rapport est perçu comme excessif même pour certains membres de la majorité. Ainsi Thierry Mandon, le porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a estimé qu'il faudrait «faire le tri entre une démarche salutaire et des propositions parfois jusqu'au-boutistes».