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Centrafrique : deux soldats français tués au combat, Hollande à Bangui ce soir
Publié le 10.12.2013, 07h23 | Mise à jour : 10h08
Bangui (Centrafrique), lundi. Les soldats français sont allés «au contact» des anciens rebelles Séléka dans la capitale centrafricaine et ont commencé le désarmement des milices. François Hollande se rendra sur place ce mardi soir, après avoir assisté à la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela en Afrique du Sud.
Le président français François Hollande se rendra en Centrafrique ce mardi soir, après avoir assisté à la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela à Soweto (Afrique du Sud). «Le président s'arrêtera à Bangui quand il repartira d'Afrique du Sud ce soir après la cérémonie, en fin de journée», a indiqué une source à la présidence française, peu avant l'arrivée du chef de l'Etat à Johannesburg.
Cette visite surprise du chef de l'Etat français dans la capitale centrafricaine intervient au cinquième jour de l'opération française "Sangaris" pour rétablir la sécurité dans le pays. Lundi, les soldats français ont entamé à Bangui le délicat désarmement des milices et groupes armés promis par Paris pour rétablir la sécurité dans le pays. Selon nos informations, confirmées de source officielle, deux militaires français du 8e RPIMA de Castres ont été tués lors d'un accrochage, dans la nuit de lundi à mardi, en marge des opérations. L'Elysée a salué, dans un communiqué, ces militaires qui «ont perdu la vie pour en sauver beaucoup d'autres». Il s'agit des premières pertes françaises annoncées depuis le déclenchement jeudi de l'opération "Sangaris".
«Le président de la République a appris avec une profonde tristesse la mort au combat» de ces deux militaires, poursuit la présidence, qui adresse «avec émotion ses sincères condoléances à leur famille et à leurs proches et les assure de la solidarité de la Nation dans ces douloureuses circonstances». «Le chef de l'Etat exprime son profond respect pour le sacrifice de ces deux soldats et il renouvelle sa pleine confiance aux forces françaises engagées, aux côtés des forces africaines, pour rétablir la sécurité en République centrafricaine, protéger les populations et garantir l'accès de l'aide humanitaire», conclut l'Elysée.
Selon Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, interrogé ce mardi matin par France Info, les deux militaires patrouillaient près de l'aéroport de Bangui lorsqu'ils ont été pris dans un échange de tirs. Grièvement blessés, ils ont été transportés vers une antenne chirurgicale mais n'ont pu être sauvés.
VIDEO. Les soldats français désarment les milices à BanguiLes parlementaires informés[/b]. Jean-Marc Ayrault réunit les responsables parlementaires, ce mardi matin à Matignon, à partir de 8 heures, pour les informer de l'intervention française en Centrafrique. Le Premier ministre devrait donner de nouvelles précisions devant les présidents des deux chambres, les responsables des groupes parlementaires, ainsi que les présidents des commissions des Affaires étrangères et de la Défense. Les ministres de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, participent à cette réunion qui devrait durer environ 2 heures.
Dans l'après-midi, la traditionnelle séance des questions d'actualité à l'Assemblée sera remplacée par un débat sans vote ouvert par le Premier ministre, qui informera les députés sur les opérations. L'article 35 de la Constitution prévoit en effet que le gouvernement «informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention», et «précise les objectifs poursuivis». L'ensemble des groupes s'exprimeront ensuite. Il en sera de même au Sénat au même moment, où le discours de Jean-Marc Ayrault sera lu par Jean-Yves Le Drian, qui remplacera Laurent Fabius présent en Afrique du Sud pour l'hommage à Mandela.
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Opération Sangaris : la position des principaux partisDix mois après l'intervention française au Mali, l'opération Sangaris en Centrafrique, sous mandat de l'ONU, bénéficie d'un large soutien politique malgré quelques réserves.
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Au sein de l'UMP, l'ex-ministre Bruno Le Maire s'est dit «préoccupé» par une multiplication des engagements militaires de la France, notamment en Afrique. En revanche, le président du mouvement Jean-François Copé estime que «l'inaction et la passivité» ne sont «pas une option» en Centrafrique. Il attend cependant une «feuille de route» claire de cette nouvelle intervention française.
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Europe Ecologie-les Verts a demandé vendredi un vote au parlement sur l'action militaire, soulignant que l'intervention devait être «européenne et non uniquement française».
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Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon appelle à «la plus grande vigilance» sur les conditions d'engagement des forces françaises en Centrafrique, sans pour autant s'opposer à l'intervention approuvée par l'ONU. «Je dis : attention, la France n'a pas vocation à être la gendarmerie internationale de l'Afrique», prévient-il.
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Pour le FN, «cette intervention, nécessaire d'un point de vue humanitaire, est également conforme aux intérêts de la France dans la région» qui constitue une «zone d'influence indispensable». Marine Le Pen avait approuvé l'intervention française au Mali, mais critiqué le soutien français aux rebelles en Syrie.