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Centrafrique : échanges de tirs jeudi soir autour de l'aéroport de Bangui
Publié le 20 décembre 2013 à 10:52 (Mis à jour : 20 décembre 2013 à 11:51)
Patrouille française dans le quartier de Boy-Rabé, à Bangui, le 17 décembre.
La fusillade, qui a duré plusieurs heures,s'est déroulée aux abords du camp où sont stationnés les soldats français et ceux de la force africaine.
D’intenses échanges de tirs ont eu lieu jeudi soir pendant plusieurs heures au camp militaire de l’aéroport de Bangui, où sont basés les soldats français de l’opération Sangaris et les troupes de la force africaine, a appris l’AFP de source militaire française. Vendredi matin, des tirs d’armes légères ont été entendus près de l’aéroport, alors que plusieurs centaines de personnes tentaient de manifester pour exiger le départ du président centrafricain Michel Djotodia, chef de l’ex-rébellion Séléka.
«Il y a eu (jeudi soir) des tirs d’armes automatiques pendant plusieurs heures au camp militaire de l’aéroport. C’est confus, ça a eu lieu de nuit. A ce stade nous n’avons pas de conclusion sur ce qui s’est passé», a indiqué la source militaire française, précisant qu’il n’y avait «pas eu de blessés côté français».
«Je confirme qu’il y a eu aussi des tirs de mitrailleuse lourde. Ca a été assez long», a ajouté la même source. «Ca canardait de partout», a résumé un soldat français. Interrogé par l’AFP, un officier de la force africaine (Misca) a fait état de blessés au sein de cette force, sans donner d’autre précision.
Dans la matinée, près de 500 personnes, en majorité des jeunes, sont venues manifester devant l’entrée de l’aéroport pour exiger le départ du président Djotodia. Des tirs d’armes légères, apparemment des tirs en l’air de soldats tchadiens de la Misca circulant à bord d’un 4X4, ont un moment semé la panique et la confusion dans la foule.
Le calme est revenu avec l’arrivée de renforts français et la dispersion de la manifestation. Mais peu après, des tirs d’origine indéterminée pouvaient être entendus dans un autre quartier du secteur, à Gobongo. L’aéroport Mpoko, dans le nord de la capitale centrafricaine, abrite les campements des militaires français de Sangaris (1 600 hommes) et les différents contingents de la Misca, déployés pour rétablir la sécurité en RCA. Des milliers de déplacés fuyant les violences interreligieuses dans la ville vivent également sur place dans une grande précarité.
Les violences entre chrétiens et musulmans ont fait près d’un millier de morts depuis le 5 décembre à Bangui et en province, selon l’organisation Amnesty international. L’intervention des soldats français et de la Misca a permis de faire cesser les tueries dans la capitale, avec le désarmement toujours en cours des ex-rebelles Séléka et des milices chrétiennes d’autodéfense anti-balaka. Mais la situation reste extrêmement volatile. Des rafales et des coups de feu isolés d’origine indéterminée sont régulièrement entendus dans la ville.