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Allemagne : Merkel conclut un accord de coalition avec les sociaux-démocrates
Mis à jour le 27/11/2013 à 11:45 - Publié le 27/11/2013 à 09:01
Horst Seehofer, le président de la CSU et Angela Merkel à Berlin, le 26 novembre.
Deux mois après sa victoire sans majorité absolue aux législatives, la chancelière allemande conservatrice Angela Merkel a conclu mercredi un accord de coalition avec le parti social-démocrate (SPD). Pour être valide, il doit encore être accepté par un vote des militants du SPD début décembre.
Ils sont parvenus à un accord. Les leaders de la CDU/CSU et le SPD ont signé tôt mercredi leur contrat de coalition. Vers 5 heures, après 17 heures de discussion, le contrat a été validé lors d'une dernière réunion de négociation. Mercredi à la mi-journée, la chancelière Angela Merkel, le président du SPD Sigmar Gabriel et le président de la CSU Horst Seehofer présenteront le texte. Pour être valide, celui-ci doit encore être accepté par un vote des militants du SPD début décembre. Angela Merkel ne devrait être officiellement désignée chancelière que le 17 décembre.
Pour finaliser et signer l'accord de coalition, il aura fallu toute une nuit aux leaders de la CDU/CSU et du SPD. Mardi, les 177 pages du texte préparé depuis plus d'un mois par les différents groupes de travail comportaient encore beaucoup de questions à trancher. Réunis au siège du SPD, les négociateurs ont planché toute la journée en reprenant un à un les points les plus sensibles. Pour les moments de pause dans la soirée, les sociaux démocrates avaient installé des écrans de télévision retransmettant la Ligue des champions.
Trouver des financements
Vers minuit, ils étaient parvenus à un accord sur les points les plus difficiles, rapportaient les médias allemands qui étaient tous mobilisés pour suivre les discussions. Un salaire minimum de 8,50 euros de l'heure sera bien introduit dans toute l'Allemagne à partir de 2015. Une marge de manœuvre serait cependant laissée à la commission chargée d'évaluer le montant de ce salaire minimum pour d'éventuelles exceptions. Mais, à partir de 2017, toutes les branches devraient être concernées. Le SPD obtient là presque totalement ce qu'il demandait. En ce qui concerne les retraites, il sera désormais possible à ceux qui ont cotisé 45 ans de partir en retraite dès 63 ans. Là encore, les sociaux démocrates ont eu gain de cause. La CDU/CSU a quant à elle pu imposer une revalorisation de la retraite accordée aux mères de famille ayant eu un enfant avant 1992. Les petites retraites seront revalorisées pour atteindre 850 euros par mois en 2017. Autre sujet sensible mais essentiel pour le SPD: la possibilité d'une double nationalité. Plus tôt dans la journée, d'autres questions avaient été abordées. La CSU, l'allié bavarois de la CDU, a obtenu la mise en œuvre en 2014 d'un droit de péage autoroutier pour les étrangers circulant en Allemagne.
Conservateurs et sociaux-démocrates se sont entendus pour ne pas accroître l'endettement de l'Allemagne. Il faudra trouver des financements. Le coût de l'ensemble des projets de l'accord de coalition s'élève à 23 milliards d'euros.
Angela Merkel et Sigmar Gabriel, le président du SPD, ne peuvent pas être totalement soulagés. Pour être mis en œuvre, le contrat de coalition doit être validé par les militants du parti social-démocrate. Or leur scepticisme et leurs réticences vis-à-vis d'une grande coalition font frémir les leaders politiques. Ils craignent de voir voler en éclats le subtil équilibre qu'ils ont mis tant de temps à construire.
Sigmar Gabriel pourra cependant revendiquer les nombreuses concessions arrachées à la chancelière. En cas de vote négatif du SPD, Angela Merkel devra trouver une autre solution pour gouverner l'Allemagne.