Allemagne : pas de majorité absolue pour Merkel, négociations en vue

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Allemagne : pas de majorité absolue pour Merkel, négociations en vue

Publié le 23.09.2013, 06h47 | Mise à jour : 10h41


BERLIN (ALLEMAGNE), DIMANCHE. Angela Merkel a permis a son parti de réussir son meilleur score depuis la réunification en 1990.
                                                       
Angela Merkel a certes remporté un triomphe historique dimanche aux élections législatives allemandes et un troisième mandat d'affilée de chancelière. Mais elle ne fait que frôler la majorité absolue au Bundestag, selon les résultats officiels provisoires, et devra donc trouver un allié pour gouverner.

La chancelière a offert à son parti, la CDU, son score le plus élevé depuis la Réunification du pays en 1990, avec 41,5% des voix, en hausse de 7,7 points par rapport à 2009. Le parti conservateur est arrivé très loin devant le parti social-démocrate (SPD), à 25,7% (+2,7), qui reste proche de son plus bas historique d'il y a quatre ans. Mais l'allié libéral d'Angela Merkel, le FDP, a été éjecté du parlement pour la première fois depuis l'après-guerre, avec son plus faible score jamais enregistré (4,8%). Les Verts sont en baisse sensible à 8,4% (-2,3 points) et la gauche radicale, Die Linke, a baissé de 3,3 points, à 8,6%. Un nouveau mouvement anti-euro, créé au printemps, a réussi un bon score, à 4,7%, sans atteindre les 5% nécessaires pour avoir des députés.



Jamais, depuis le chancelier Konrad Adenauer, en 1957, les conservateurs (CDU/CSU) n'ont obtenu la majorité absolue des sièges au Bundestag (chambre basse du parlement). Angela Merkel a échoué de deux sièges à rééditer cet exploit, selon les calculs des médias allemands. Elle a jugé qu'il était «trop tôt» pour se prononcer sur la démarche à suivre en termes d'alliances. Prudente, elle a déclaré qu'il fallait «attendre les résultats définitifs».

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Merkel est certes en position de force pour négocier une coalition, probablement avec les sociaux démocrates (SPD), comme lors de son premier mandat (2005-2009), ou hypothétiquement avec les Verts. Elle pourrait ainsi sans problème continuer de mener sa politique de sauvetage de l'euro, selon son principe : «solidarité» en échange de «politiques de rigueur». Le SPD et les Verts ont jusqu'ici approuvé avec les conservateurs toutes les mesures d'aides aux pays en difficulté. Mais les trois partis de gauche (SPD, Die Linke, et les Verts) pourraient disposer d'une majorité ensemble. Peer Steinbrück, le candidat du SPD, a cependant exclu pendant la campagne que son parti noue une alliance avec Die Linke, ouvrant la voix à une coalition au centre avec Merkel comme chancelière, voire à gouvernement disposant d'une majorité relative. Steinbrück a toutefois nuancé son propos, expliquant que sa décision n'était pas irrévocable pour «les dix ans à venir». Ces propos permettent d'exercer une pression toute relative sur Merkel, qui ne peut plus s'appuyer sur son allié traditionnel, le parti libéral, exclu du parlement.

A 59 ans, Angela Merkel reconduite comme chancelière confirmerait son statut de femme la plus puissante du monde, en devenant le premier dirigeant européen d'un grand pays à être reconduit depuis la crise financière et monétaire qui a secoué l'Union européenne. «La République Merkel», a d'ailleurs titré l'édition en ligne du «Spiegel», ajoutant: «Deutschland (NDLR : l'Allemagne) est définitivement Angela-Merkel-Land». Les Allemands «n'ont pas offert à la chancelière une victoire, mais un triomphe», a renchéri le quotidien de centre-gauche «Süddeutsche Zeitung», évoquant le «Merkelisme».

Les électeurs allemands la créditent d'avoir bien géré la crise de l'euro et d'avoir su protéger la première économie européenne. Elle a vanté durant la campagne la bonne tenue des finances publiques et la baisse du chômage, à seulement 6,8% de la population active, quand ce même indicateur explosait dans beaucoup de pays européens. Dans l'Allemagne d'après-guerre, seuls Konrad Adenauer et le chancelier de la Réunification Helmut Kohl ont réussi à remporter trois mandats de chancelier.



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