Le journal des locales - Edition du 30/10/2013
Double meurtre à Saoula : Un vieil homme et sa bru sauvagement assassinés
Par : S- I.
Triste fin pour Aâmi Boualem, ce doyen du quartier Souyah, de la commune de Saoula. Il a été lardé de plusieurs coups de poignard et sa belle-fille tuée à l’aide d’une hache. Un drame qui a mis en émoi la population qui s’interroge sur les mobiles d’un double crime crapuleux.Mardi 29 octobre 2013. Il est 16h 30min. Le quartier de Méridja, appelé par les anciens, Souyah, est en émoi. Personne n’arrive à croire l’information qui est tombée tel un couperet, sur les habitants qui se connaissent tous. La nouvelle de la mort de Aami Boualem, le doyen du quartier, âgé de 94 ans, s’est répandue comme une traînée de poudre. Aami Boualem, l’homme qui n’avait jamais fait de mal à personne, a été assassiné lui et sa belle-fille.
C’est le petit-fils qui a découvert le corps de son grand-père et de sa mère gisant dans une mare de sang. Il sortait de l’école, proche de la maison. C’est lui qui a donné l’alerte.
Aussitôt les voisins ont accouru pour constater la sauvagerie du double crime. Méridja était à l’origine un petit hameau, qui ne comptait que quelques centaines d’habitants. Même les nouveaux ont adopté les habitudes des anciens : ici tout le monde se connaît.
Pourtant, personne n’a rien vu ou entendu. Les assassins ont agi sans attirer l’attention du voisinage. «J’étais en train de préparer le repas de midi. Mes enfants n’ont pas classe le mardi après-midi. Je n’ai rien entendu», dit une voisine, qui n’arrive toujours pas à croire qu’un tel crime ait pu avoir lieu chez ses voisins. Selon d’autres témoignages, la défunte s’était rendue le matin même pour présenter ses condoléances aux parents d’une femme qui venait de décéder. «Elle a été assassinée à son retour.
Elle a dû surprendre les assassins de son beau-père et ils l’ont tuée, car elle serait devenue un témoin gênant pour eux», dit une autre voisine. Boualem Mesbahi était une figure emblématique de la commune de Saoula. Né dans cette commune, il avait pris les armes contre le colonialisme durant la Guerre de libération.
Malgré son âge relativement avancé, il s’était distingué en devenant patriote lors de la décennie noire.
Il était parmi les premiers à réclamer une arme pour lutter contre les terroristes. Plusieurs de ses compagnons dans le quartier avaient payé de leur vie cet engagement.
La nouvelle de son assassinat et celui de sa belle fille a provoqué la consternation dans toute la commune. Les parents et les amis accourent vers le domicile mortuaire. Personne ne veut croire que Aami Boualem a eu une fin aussi atroce.
Les langues se délient et certains évoquent l’insécurité qui règne dans ce quartier depuis plus d’une dizaine d’années. «Nous avons alerté les services de sécurité, mais ce n’est pas facile de sécuriser un vaste territoire composé de champs et de bois», affirme un retraité. Il attire l’attention des autorités sur les dangers de la drogue. Les jeunes se droguent devant les élèves des écoles. D’ailleurs l’endroit qu’ils préfèrent est situé près de l’ancienne école».
- Les éléments de la police scientifique ont prélevé de nombreux échantillons. Selon des témoignages, une hache ensanglantée a été découverte à proximité de la maison. Aami Boualem a été tué de plusieurs coups de poignard. Sa belle-fille a été achevée à coups de hache. Les deux corps ont été transportés à la morgue. Les enquêteurs ont commencé comme d’habitude leur enquête en entendant les proches et les voisins. L’argent que le défunt avait encaissé le matin aurait été volé. Aami Boualem a, en effet, vendu deux lots de terrain à bâtir. Le jour de son assassinat, il aurait encaissé 200 millions de centimes qui représentaient le reliquat des sommes versées par l’acheteur. L’arme qui lui a été remise en tant que patriote a également disparu. Les policiers travaillent sans relâche depuis hier et utilisent tous les moyens en leur possession pour arrêter les voleurs et récupérer l’arme volée.
S. I.