L'Algérie inaugure en grande pompe la Basilique de Saint-Augustin à Annaba, après des travaux de restauration

L’Algérie inaugure en grande pompe la Basilique de Saint-Augustin à Annaba, après des travaux de restauration

Par Khidr Omar | 19/10/2013 | 18:22



La Basilique de Saint-Augustin, qui surplombe la ville de Annaba a été inauguré aujourd’hui en grande pompe, après 32 mois de travaux de restauration réalisés par plusieurs firmes spécialisées parmi lesquelles l’entreprise Girard, d’Avignon (France), et l’Atelier du Vitrail Cassiopée, de Marseille (France).

Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation a assisté à cette inauguration en tant que représentant personnel du président Bouteflika. Pour mémoire, le président Bouteflika, lors de son premier mandat a été l’initiateur d’un séminaire international à Alger, consacré au parcours et à l’oeuvre de celui qu’on appelle l’évêque d’Hippone.

Outre, Bensalah, de hauts responsables algériens étaient présents à cette cérémonie marquée aussi par la présence, des hommes d’église et les ambassadeurs en Algérie de plusieurs pays, en l’occurrence la France, la Norvège, la Croatie, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, l’Espagne, la Finlande, le Cameroun, les Etats-Unis, l’Argentine et le Mexique, ainsi que l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union Européenne à Alger et l’évêque du diocèse de Constantine-Hippone, représentant le Vatican.

Abdelkader Bensalah, avant de dévoiler la plaque inaugurale de l’édifice et de signer le Livre d’Or de la basilique, a rappelé l’oeuvre du grand philosophe et théologien Saint Augustin, qui a selon lui diffusé l’amour, la fraternité et le rapprochement Inter-religieux.

Pour sa part, l’ambassadeur français M. André Parent, a pris la parole pour exprimer “l’émotion” que suscite “la renaissance de cette magnifique Basilique Saint-Augustin d’Annaba”. Après avoir souligné que l’édifice est “à la fois un reflet de l’universalité dont l’Algérie est porteuse et un très bel exemple de coopération”, M. Parant a estimé que cette universalité, “c’est d’abord bien sûr celle de Saint Augustin, berbère parlant latin, philosophe, poète, infatigable écrivain, homme de foi, homme de prière. Un personnage intemporel qui résume à lui seul, par sa passion, par son génie et par son ascétisme, les différentes facettes de la Méditerranée, et qui a inspiré profondément la pensée européenne”.

Surplombant du haut d’un promontoire les vestiges de l’antique Hippone, le port, la baie et la plaine d’Annaba, la basilique Saint-Augustin, que les habitants de la ville ont toujours appelée “Lalla Bouna”, est l’un des édifices-phares de La Coquette. Les travaux de la basilique qui est une œuvre architecturale monumentale ont coûté pas moins de 500 millions de dinars, à la charge d’institution dépendant du gouvernement algérien, de l’Etat français, des collectivités françaises, ainsi que la république fédérale d’Allemagne qui ont soutenu le projet.

Mémoire de la cité d’Augustin l’Algérien qui fut évêque d’Hippone de 395 jusqu’à sa mort en 430, la basilique est considérée comme un creuset culturel inestimable, symbole du dialogue islamo-chrétien. Construite entre 1881 et 1900 au moyen de matériaux tirés exclusivement du sol algérien, elle a été sévèrement mise à mal par les outrages du temps.

les travaux de restauration mais surtout la présence du deuxième homme de l’Etat à la cérémonie, au nom du président Bouteflika est un signal fort adressé à la communauté internationale pour dire que l’Algérie assume l’héritage spirituelle et philosophique du fils de Thagaste (Souk-Ahras). Les organisations des droits de l’homme ont souvent épinglé l’Algérie dans leurs rapports périodiques, lui reprochant notamment les pressions exercées sur les algériens qui ne sont pas de confession musulmane.