Jamel Administrateur
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Sénégal : un mort lors de la dispersion d'une manifestation
Publié le 01.02.2012, 08h50 | Mise à jour : 09h15
Dakar, le 31 janvier 2012. Après un rassemblement de l'opposition, des jeunes ont affronté la police. Un homme est mort, renversé par un véhicule lors de la disparition. Un jeune homme a été mortellement blessé lors de la dispersion par la police mardi soir à Dakar d'un rassemblement de plusieurs milliers d'opposants venus contester la candidature du chef de l'Etat Abdoulaye Wade à la présidentielle de février. La victime, l'étudiant de 32 ans, est décédée peu avant son arrivée à l'hôpital, selon une source médicale. Des médias locaux ont affirmé qu'il avait été renversé par un véhicule de police, ce que n'ont pas confirmé des responsables policiers ou gouvernementaux.
A l'appel de l'opposition et de la société civile, regroupées au sein du Mouvement du 23 juin (M23), des milliers de personnes s'étaient regroupées mardi après-midi sur l'esplanade de la Place de l'Obélisque. La manifestation s'est déroulée sans aucun incident jusque vers 18h30, en présence d'au moins cinq candidats d'opposition à la présidentielle ainsi que d'Alioune Tine, figure de la société civile et coordonnateur du M23. Ce dernier avait été libéré lundi soir après deux jours de détention dans les locaux de la police. Lundi, deux personnes tuées lors d'une marche d'opposants
A la tombée du jour, des véhicules pick-up chargés de policiers se sont engagés dans les rues adjacentes pour disperser les derniers petits groupes de protestataires, dont certains tentaient d'ériger des barricades de fortune avec des pneus incendiés. Vers 19h30, les policiers étaient déployés sur la place désertée et les avenues jonchées de cailloux, tandis que la circulation automobile reprenait progressivement. La situation était normale ailleurs dans la capitale. Les autorités avaient finalement laissé se tenir ce rassemblement, bien que, selon elles, les organisateurs n'aient pas annoncé sa tenue 72 heures auparavant comme l'exige la loi. Des violences avaient déjà éclaté vendredi dernier à Dakar et dans d'autres villes à l'annonce de la validation de la candidature Wade. Un policier avait été tué, plusieurs personnes blessées, des bâtiments incendiés. Lundi, deux personnes ont été tuées lors d'une marche d'opposants à Podor (nord). Youssou N'Dour : «Des initiatives vont bloquer le pays» Pour le M23, la candidature de Wade est un «coup d'Etat constitutionnel», alors qu'il a épuisé ses deux mandats légaux (élection en 2000, réélection en 2007). La formule a été utilisée mardi par le célèbre chanteur Youssou N'Dour dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel: il a appelé «à manifester dans la paix» contre ce «coup d'Etat» et réclamé la démission des cinq membres du Conseil. «Il y aura des initiatives qui vont bloquer le pays», a-t-il promis, sans préciser lesquelles. Pour ses partisans, le président sortant est en droit de se représenter après des modifications de la Constitution. La candidature d'Abdoulaye Wade n'est pas contestée que par ses opposants : les Etats-Unis l'ont invité à «laisser la place à la prochaine génération». L'Union européenne a «condamné dans les termes les plus forts tous les actes de violence» et appelé «toutes les parties à faire preuve de retenue et à opter pour le dialogue, dans l'intérêt de la tenue d'élections pacifiques, libres et équitables». | |
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